A Monaco, le temps d'Abdennour semble enfin arrivé

Recrue du mercato hivernal en provenance de Toulouse, le défenseur international tunisien Aymen Abdennour, arrivé blessé à Monaco, devrait disputer, dimanche contre Nice, son troisième match de L1 avec l'équipe de la Principauté et en devenir un homme de base. Le très puissant défenseur central (1,87 m, 85 kg) de 24 ans, a démontré en deux saisons et demie (77 matches de L1) sous le maillot de Toulouse qu'il était l'un des tout meilleurs défenseurs centraux de L1.

Face à Monaco, au Stade Louis-II (0-0, le 23 août), sa prestation face à Falaco avait été unanimement soulignée. L'international colombien avait d'ailleurs reconnu, dès la fin de la rencontre, que le duel avait été âpre. "En signant ici, on m'a parlé de ce match. On m'a dit que c'était bien", reconnaît le Tunisien. Son début de saison dans la ville rose avait déjà été remarquable. "Il était bon", reconnaît-il aujourd'hui. "Mais lors de ma première saison à Toulouse, on a été la meilleure défense de L1. Puis on a confirmé la saison suivante".

Sa grave lésion musculaire à la cuisse gauche du mois de décembre n'a donc pas refroidi les dirigeants monégasques. En prévision de la Ligue des champions la saison prochaine, l'international tunisien était l'homme idoine. "J'ai signé blessé", se remémore le joueur. "Mais on m'a dit que ce n'était pas grave, que l'on m'avait pris pour la fin de la saison, pour l'année prochaine et l'avenir. Chacun espérait que je revienne très vite pour effectuer la fin de saison. Je suis prêt, en progression et j'espère faire progresser l'équipe".

"Il était différent des joueurs que j'ai", explique son entraîneur Claudio Ranieri. "Il est très puissant, très fort de la tête. Il peut être très utile à notre défense". Abdennour, qui a repris l'entraînement collectif mi-mars, a longtemps effectué des séances supplémentaires pour rattraper son retard. Après deux matches comme titulaire à l'extérieur (Evian TG, 0-1, et Rennes, 1-0), il devrait enfin débuter, dimanche, à Louis-II, en lieu et place d'Eric Abidal. "Abidal, c'est comme un frère", précise-t-il avec respect. "Je lui souhaite le bonheur, la réussite. C'est un honneur pour moi de m'entraîner avec lui. Quand il joue, je lui souhaite le meilleur. Si je joue, il me montre toujours sa confiance. Je parle beaucoup avec lui".

Passer derrière Abidal n'est pas simple. Mais plus encore, Abdennour réintègrera pour ce derby face à Nice une équipe meurtrie par l'élimination, qu'il a suivie du banc, en Coupe de France à Guingamp (1-3 a.p.). "Guingamp a été plus agressif que nous", analyse-t-il. "On était favori pour gagner cette Coupe. On est tous déçus. Mais on a tourné la page. On se projette sur le championnat. Si on gagne le derby les supporters seront heureux, même si on restera frustré jusqu'à la fin de la saison".

Ranieri a demandé à son groupe d'évacuer l'élimination, de rester concentré sur la rencontre face à Nice et de réagir. Pour cela, il compte sur Abdennour, qu'il trouve "fantastique" de concentration et d'application à l'entraînement, le jugeant "prêt". "Il faudra plus d'agressivité", lance alors le Tunisien, comme pour annoncer la couleur. "On a parlé entre nous. On s'est dit que ce n'était pas possible, qu'il fallait réagir. Le coach aussi a parlé. Tout le monde a été positif. Mais il faut qu'on se réveille. Notre objectif est de gagner cinq matches avec la manière pour finir le plus près possible de Paris".