FCGB-OL (1-2), notre antisèche : 'Comment rater son match et en sortir renforcé : la leçon de l'OL

On a vraiment eu du mal à reconnaître l'OL de l'hiver. Les absences de Yoann Gourcuff et Clemént Grenier n'y ont pas été étrangères, tant ces deux joueurs donnent une toute autre dimension technique au jeu des Gones. C'est peut-être ce qui a poussé Rémi Garde à renforcer sa défense avec un schéma inhabituel en 3-5-2 au coup d'envoi. Il a eu l’effet inverse à celui recherché, et c'est là que Bordeaux, pourtant boosté par l'ouverture du score, a probablement eu le tort de ne pas insister davantage pour faire le break. Garde a compris qu'il était en train de se tirer une balle dans le pied, et il a eu le mérite de changer son fusil d'épaule en repassant à son 4-4-2 en losange peu avant la mi-temps, avec la sortie de Koné et l'entrée de Briand. L'OL a retrouvé de la stabilité et repris le contrôle du ballon, à défaut de pouvoir faire parler cette dimension technique incarnée par Gourcuff et Grenier. Mais il avait ce cœur qui lui a permis de faire la différence dans le final.

Lyon s'est trouvé deux héros avec Henri Bédimo et Corentin Tolisso, les buteurs providentiels de cette victoire à Bordeaux. Ils n'avaient guère brillé avant cela. Pourtant très bon ces derniers temps, l'arrière gauche lyonnais a eu du mal à afficher la même présence sur son flanc à Bordeaux. Il est aussi tombé sur un Mariano dans un bon soir, inspiré défensivement et offensivement avec une passe décisive pour Henri Saivet. Tolisso n'a pas été plus en vue dans l'entrejeu, mais il a inscrit ce but qui change beaucoup de choses pour Lyon, où Bakary Koné a vécu un calvaire jusqu'à sa sortie avant la mi-temps. Chez les Bordelais, la deuxième période a été nettement moins bonne que la première, à l'image du rendement d'Henrique et Diego Rolan, moins en vue après la reprise. Marc Planus a été souvent à la limite, ou dépassé.

Lyon n'avait pas réalisé un retournement de situation aussi incroyable cette saison, mais l'OL avait des raisons d'y croire. Ce n'est pas la première fois que les Lyonnais parviennent à rattraper une situation compromise. Ils sont même des spécialistes dans ce domaine, avec les Rémois, puisqu'ils ont réussi à prendre neuf points cette saison après avoir été menés au score.

45e minute : Lyon va mieux depuis qu'il est repassé en 4-4-2 mais l'OL se fait surprendre sur un long ballon. Maxime Gonalons manque son dégagement de la tête et lance Guillaume Hoarau vers le but. L'avant-centre bordelais parvient à résister au retour de Milan Bisevac et trouve une position de tir, mais, en bout de course, il écrase une frappe qui ne trouve pas le cadre. Une occasion de break que Bordeaux pensait ne pas avoir à regretter. Jusqu'au temps additionnel de la rencontre.

Claquer deux buts dans le temps additionnel pour remporter un match après une prestation franchement poussive, ça rappelle forcément quelque chose aux Anglais.

Tout peut aller vraiment très vite en football et cette victoire de Lyon à Bordeaux illustre parfaitement ce phénomène. Mené avant le début du temps additionnel, l'OL était sur le point d'enchaîner un troisième match sans victoire qui aurait relégué les Gones à la 7e place du classement. Il est impossible de ne pas souligner l'énorme opération comptable réalisée en l'espace de cinq minutes par les hommes de Rémi Garde, désormais cinquièmes, invaincus depuis cinq matches, et plus que jamais dans une course à l'Europe qui paraissait bien mal engagée avant cela.

Mais si Lyon peut vraiment croire en ses chances de voir plus haut, c'est peut-être grâce à la confiance que va engendrer chez lui cet incroyable scénario. Parce que les Lyonnais ont renversé cette situation à l'extérieur, parce qu'ils l'ont fait sans Gourcuff et Grenier, deux joueurs dont on a encore pu mesurer à quel point ils changeaient le visage de cette équipe. Et, surtout, parce qu'ils l'ont davantage fait avec le cœur qu'avec la tête ou les jambes. Lyon s'est prouvé sa force de caractère au moment d'aborder les dix derniers matches de la saison. Et c'est peut-être ça, sans négliger l'importance des trois points sur le plan comptable, qui va changer le destin de l'OL.