Après PSG-Lyon (4-0, Ligue 1 - 15e journée) : Un PSG sans Français ? C’est historique !

Du jamais-vu en Ligue 1. Pour la première fois dans l’histoire du Championnat de France, le PSG s’est présenté avec un onze de départ sans le moindre Français pour atomiser Lyon en clôture de la 15e journée dimanche (4-0). Blaise Matuidi mis au repos par Laurent Blanc et remplacé par Javier Pastore dans l’entrejeu, les Parisiens ont débuté la rencontre dans une formation inédite. Elle était composée de quatre Brésiliens (Alex, Thiago Silva, Maxwell, Lucas), trois Italiens (Sirigu, Thiago Motta, Verratti), un Néerlandais (Van der Wiel), un Argentin (Pastore), un Uruguayen (Cavani) et un Suédois (Ibrahimovic). S’il résulte d’un concours de circonstances plutôt que d’un choix délibéré, ce onze 100% étranger, qui a duré 45 minutes jusqu'à l'entrée de Matuidi à la pause au relais de Motta, s’inscrit dans la suite logique de l’évolution de l’effectif parisien depuis la prise de pouvoir de QSI à l’été 2010.

Dans un groupe très cosmopolite, les Français sont devenus au fil des mois et des mercatos des seconds choix à quasiment tous les postes. Le départ de Mamadou Sakho pour Liverpool l’été dernier et la baisse de régime de Christophe Jallet n’ont rien arrangé à cette situation. Interrogé à ce sujet au Canal+, Blanc a souhaité replacer le débat dans son contexte. "Quand il y en a cinq ou six, il faut le dire aussi", a-t-il souligné, comme pour mieux mettre en valeur la profondeur de son banc et son turnover, qu’il n’hésite jamais à mettre en place après les matches de Ligue des champions ou les périodes internationales.

Mais il est presque surprenant de constater que le club de la capitale ait attendu si longtemps pour établir ce nouveau "record" en L1. Depuis le début de la saison, Blaise Matuidi est le seul Français à figurer dans l’équipe-type que Blanc aligne dans les grandes occasions. Une vraie différence avec son prédécesseur Carlo Ancelotti, qui avait toujours fait en sorte de ménager les susceptibilités dans le vestiaire en impliquant au maximum les Français, jusqu'à faire de Jallet son capitaine. Au cours de l’ère Ancelotti, Sakho et Jallet jouaient ainsi régulièrement. Jérémy Ménez bénéficiait lui aussi de davantage de temps de jeu.

Le technicien italien n’avait jamais aligné moins de deux Français au coup d’envoi. Laurent Blanc a brisé cette barrière dès la 3e journée de Ligue 1 en août dernier, lors d’un déplacement victorieux à Nantes (1-2). Matuidi était alors le seul rescapé Français des choix du coach parisien après deux nuls pour entamer le championnat. Jallet en a notamment fait les frais et est passé derrière Gregory van der Wiel dans la hiérarchie des latéraux droits. Un nouveau cap a été franchi dimanche, comme à Arsenal en son temps en Premier League ou l'Inter en Serie A. Quelle que soit son interprétation, ce fait historique pour la L1 est une nouvelle preuve que le PSG poursuit sa métamorphose. Sans se préoccuper des statistiques et des passeports.