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Caïazzo et la C1 : "Un fardeau, c'est une blague ?"

Martin Mosnier

Mis à jour 17/05/2014 à 09:01 GMT+2

Bernard Caïazzo accueillerait avec joie une qualification de l’ASSE en Ligue des champions tout en admettant que les Verts auraient bien du mal à être compétitifs.

Bernard Caïazzo, président du Directoire de l'AS Saint-Etienne

Crédit: Panoramic

Si l'ASSE finit troisième, comment accueillerez-vous cette perspective de disputer le 3e tour qualificatif à la Ligue des champions ? Une chance, un fardeau ?
B.C. : Un fardeau, c'est une blague ? Dans ce cas-là, on ne joue même pas la compétition. La phase de groupes de Ligue des champions nous donne la possibilité d'encaisser 25 à 30 millions d'euros. Que faut-il faire ? Se dire que nous n'avons aucune chance et ne pas tenter le coup ? Cette dernière journée nous donne une opportunité, celle de signer un exploit en terminant premier des "clubs normaux" de Ligue 1.
Terminer troisième, c'est aussi augmenter les primes de fin de saison et faire gonfler votre taxe sur les hauts revenus.
B.C. : Dans ce cas-là, terminons huitièmes et nous ne paieront pas la taxe à 75%. Ça n'a pas de sens de raisonner ainsi. Certes, si nous terminons troisièmes, nous paierons 300 000 à 400 000 euros de plus, mais nous nous battrons samedi pour décrocher ce podium. Terminer troisièmes devant l'OL et l'OM qui ont deux fois notre budget, ce serait un exploit retentissant.
Il faudrait alors fatalement vous renforcer pour essayer de passer les barrages. Qui dit renfort, dit dépenses. Pourrez-vous assumer cet effort ?
B.C. : Notre force, c'est le collectif. Je ne me vois pas dire au groupe qui s'est qualifié pour la troisième place qu'on va le chambouler pour jouer la Ligue des champions. Nous allons privilégier les hommes qui nous ont menés jusque-là. Voilà pourquoi nous concentrerons nos efforts sur Benoît Trémoulinas et Stéphane Ruffier. Comme Benzema ou Matuidi sont inaccessibles, notre logique c'est d'avoir l'équipe de France B avec les Ruffier, Perrin, Trémoulinas, Lemoine, Cohade, Tabanou, etc.
Cette voie que vous voulez tracer correspond aussi à vos limites économiques…
B.C. : On ne peut pas dépenser l'argent qu'on n'a pas. On ne veut pas mener la bataille sur le terrain de l'argent car on perdra à tous les coups. L’ASSE essaie de bâtir une autre logique fondée sur l'esprit de groupe, sur le collectif. Et on ne va pas faire flamber les salaires comme ont pu le faire par le passé Bordeaux, Lille ou Montpellier. On voit où ça les a menés.
L'ASSE ne semble pas mieux armée pour affronter les exigences de la Ligue des champions…
B.C. : Mais qu'on ne vienne pas me parler d'égalité entre les clubs français et européens. Aujourd'hui, un joueur qui touche deux millions par an coûtera 3,5 millions d'euros à un club français contre 2,2 millions d'euros dans un autre pays. Tout cela à cause des charges. Ensuite, c'est un cercle vicieux. Les clubs français, hors PSG et Monaco, sont de moins en moins compétitifs, leur coefficient UEFA baisse et c'est encore plus compliqué de se qualifier.  Le troisième sera dans la position d'un joueur qui entame les qualifications à Roland Garros : le tableau final est encore loin.
Donc à quoi bon s'aligner sur une compétition européenne alors même que la concurrence est, selon vous, faussée ?
B.C. : Pour progresser, il faut se confronter à plus fort que soi. De toute façon, tant que le stade ne sera pas prêt, nous n'aurons aucune exigence vis-à-vis du parcours européen de notre équipe. On est en avance, tant mieux. Oui, l'Europe est importante et c'est notre prochaine étape de développement mais elle ne va pas nous faire perdre la tête. On ne fera pas des contrats avec des salaires à 300, 400 ou 500 000 euros mensuels comme certains ont pu le faire pour Gourcuff, Hazard ou Martin.
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