PSG-ASM (dimanche, 6e journée) : Les 5 images d'un autre temps

7 mai 2011, Monaco reçoit Paris lors de la 34e journée de L1. Match nul (1-1) et dernière confrontation entre les deux équipes en L1 jusqu’au choc de dimanche. Aujourd’hui, la lecture de cette feuille de match ramène à des réalités oubliées. Car quelques semaines plus tard, QSI entamera son chantier pharaonique à Paris. Le 23 décembre 2011, Rybolovlev jouera les Pères Noël sur le Rocher. Pourtant, rappelez-vous, il fut un temps où le PSG et l’ASM avaient un budget moins élevé que Lyon. La preuve en images.

Mais à qui Robin Leproux peut-il bien téléphoner à quelques minutes du coup d’envoi au Stade Louis II ? Derrière ses lunettes noires, le président du PSG ne laisse rien transparaitre.  Mais nous nous sommes procurés en exclusivité le script de la conversation : "Allo Nasser ? C’est Robin. Je t’avertis, c’est pas la fête. Pour le titre, c’est râpé. Lille et l’OM sont bouillants. Le podium ? Pas gagné. Lisandro enfile but sur but. Pas grave, ça tient toujours ? Ok, on n’a peut-être pas une équipe de winners mais on a des petits jeunes avec du talent plein les pattes. Makonda, Kebano, Landre, Maurice, Bahebeck : c’est de l’or en barres, fais-moi confiance. Si, si, on a des internationaux. Arménien notamment. Apoula Edel, ça te dit quelque chose ?" Qui est ce fameux Nasser ? Cela reste en revanche un mystère.

Cette photo semble dater d’un autre siècle. Le PSG traine alors un budget de misère (pensez donc, 75 millions d’euros), un coach dont l’expérience sur le banc se résume à Strasbourg et Valenciennes, un avant-centre qui n’a jamais joué la Ligue des champions et un gardien arméno-camerounais qui multiplie les boulettes. Dans cet effectif, c’est bien Erding qui a coûté le plus cher (8 millions d’euros environ). Aujourd’hui, même la deuxième solution au poste d’arrière gauche (Digne) a coûté (beaucoup) plus cher. Le titre, la Ligue des champions, Ibra, Cavani, Ancelotti, Thiago Silva, le Parc n’y songe même pas en rêve en ce mois de mai. D’ailleurs Erding, sauveur ce jour-là à Louis-II à la 51e minute, et Edel ne survivront pas au raz-de-marée QSI. Kombouaré tiendra six mois, pour la forme.

Le dernier avant-centre à avoir défendu les couleurs monégasques en Ligue 1, avant Radamel Falcao, était déjà un international sud-américain. Certes, il n’arrivait pas de l’Atlético Madrid mais il avait débuté sa carrière à Arsenal. Enfin, à l’Arsenal FC, un club hondurien. En mai 2011 face au PSG, c’est Georgie Welcome qui mène l’attaque monégasque. Ce jour-là, comme à peu près lors de toutes ses apparitions, il marque les esprits : il touche 16 ballons, en perd 10, réussit 20% de ses passes et ne frappe pas une seule fois au but. Le même week-end, Falcao plante un triplé avec Porto face à Paços de Ferreira. Pas certain que le Colombien connaisse alors l'identité de son prédécesseur à la pointe de l'attaque princière…

Il serait faux de dire que Paris a attendu QSI pour attirer des internationaux reconnus. Quelques mois avant l’arrivée de son nouveau propriétaire, le PSG alignait régulièrement trois internationaux français aux CVs plus que respectables. Grégory Coupet (qui partageait cette saison-là le temps de jeu avec Edel dans le but parisien), Claude Makelele et Ludovic Giuly avaient déjà une carrière bien remplies  et totalisaient 122 sélections. Bon d’accord, ce 7 mai 2011, ils ont 110 ans à eux trois et leur carrière sent déjà le sapin. Coupet et Makelele raccrocheront quelques mois plus tard. Giuly tentera de se relancer en Ligue 2… à Monaco.

Parmi les vingt-deux titulaires de ce Monaco-PSG se cache un titulaire potentiel (voire deux si Laurent Blanc chamboule tout dimanche) du choc de dimanche. C’était il y a un peu plus de deux ans. Une éternité à l’échelle des deux nouvelles puissances du foot français. Christophe Jallet et Zoumana Camara sont les vestiges d’une époque qui semble aujourd’hui bien lointaine. En 2013, Cavani, Ibrahimovic, Thiago Silva, Abidal, Falcao, Moutinho ou encore Ricardo Carvalho ont remplacé les Ceara, Tiéné, Chabbert, Muratori, Mangani et autres Gosso. En jetant un coup d’œil sur les bancs, le fossé apparait encore plus vertigineux. Oui, Sammy Traoré faisait partie de l’effectif du PSG il y a 28 mois. Oui, Pascal Feindouno et Chris Malonga ont un jour porté le maillot de l’ASM. Et oui, aujourd’hui, il faut se pincer pour y croire.