PSG - OM : Les 5 raisons qui font qu'Anigo rêve de battre le PSG

Une fois le calendrier de la Ligue 1 officialisé, José Anigo entoure deux dates : les matches face au PSG. Ces rencontres face au meilleur ennemi de l'OM procurent toujours autant d'émotions à l'ancien Minot. En début de saison, le directeur sportif marseillais ne pensait pas qu'il vivrait le deuxième clasico du championnat dans la peau d'un entraîneur. Le départ d'Elie Baup en décembre dernier l'a pourtant propulsé malgré lui sur le devant de la scène. Coutumier de certains dérapages incontrôlés avant ces chocs face à Paris, le coach olympien maîtrise cette fois son langage. "Même si vous avez essayé, je ne vous ai pas mis le feu, lâche-t-il aux journalistes dans un sourire entendu à l'issue de la conférence de presse d'avant-match. Maintenant, je fais attention aux petites phrases". Bien épaulé par un service communication aux petits soins, Anigo sait maintenant dribbler les médias sans prendre de carton jaune... "Vous avez mis le feu avec Florian Thauvin, ça suffit", rigole-t-il en faisant référence à l'interview de son jeune milieu de terrain qui expliquait que le "PSG n'avait plus de valeurs" dans le magazine Surface. Ne comptez pas sur Anigo pour souffler sur les braises qui couvent pourtant toujours sous un clasico.

S'il reste zen avant de se mesurer à Paris, c'est aussi parce que José Anigo ne veut pas se mettre trop de pression. "On va essayer de faire un bon match mais perdre à Paris ce n'est pas un drame, tempère le technicien marseillais. Ce match, c'est du bonus. Le championnat, ce n'est pas que le match contre le PSG. Cette rencontre ne représente que trois points. Si on finit troisième, les supporters oublieront le match de Paris.Le championnat ne s'arrête pas là. Il y a onze matches à jouer ensuite. Il faut jouer à fond sans pression. Ce n'est pas perdu d'avance." Avec José Anigo aux manettes, l'OM a pourtant toujours subi la loi des Parisiens. Quand il enfilait pour la première fois le costume de coach de l'OM en 2004, le PSG s'était imposé quatre fois d'affilée. L'entraîneur olympien n'avait d'ailleurs pas résisté aux deux défaites de rang face à la bande à Pauleta au mois de novembre. Ce sentiment de revanche anime toujours Anigo qui n'a réussi à battre le PSG que lorsqu'il était joueur...

Même s'il ne souhaite pas jeter de l'huile sur le feu de ce clasico, José Anigo s'amuse de l'opposition de style de ce match particulier. "On a plus de 10 millions de supporters en France, lance-t-il. On n'aura peut-être jamais les moyens du PSG mais on n'est pas un club has-been. On a des valeurs. On essaye de proposer autre chose". Anigo sait cultiver comme personne l'identité de son club pour mieux s'opposer au PSG de QSI. "On est un petit club populaire, poursuit le natif des quartiers nord de Marseille. On travaille dans notre coin pour faire avancer l'OM". Cette idée de dresser "Marseille la rebelle" face à "Paris la toute-puissante" traduit la posture du plus Marseillais de tous les entraîneurs passés à l'OM ces dernières années. "Pour les gens qui portent le maillot marseillais, ce n'est jamais un match comme les autres, reconnaît-il. Ça reste un clasico où chacun des joueurs défend les couleurs de sa ville. On ne va pas là-bas en se disant : 'mangez-nous et puis on rentre chez nous'. Les joueurs préparent forcément ce match différemment". Ce combat dépasse le cadre du rectangle vert. Et José Anigo ne réduit pas ce duel à son simple aspect sportif. "Paris, c'est une très belle ville mais je préfère Marseille même si elle passe souvent pour être difficile à vivre", conclut-il.

La scène a frappé les esprits. A la mi-temps du match OM-PSG du 6 octobre dernier, José Anigo s'en prend vertement à Elie Baup. Le directeur sportif ne comprend pas la stratégie trop frileuse de son entraîneur. Il l'enjoint à plus d'audace face à dix Parisiens qui viennent d'égaliser juste avant la pause. L'homme à la casquette n'arrive pas à trouver la solution pour battre Paris. Pire, Laurent Blanc donne une leçon tactique à l'ancien consultant de Canal+ en s'imposant finalement 2-1 au Vélodrome. "La seconde période avait déçu tout le monde, se souvient Anigo. Car quand on est à onze contre dix et que l'on n'arrive plus à presser et sortir le ballon, c'est une anomalie. On est resté sur cette déception-là. On doit montrer autre chose. On avait le match en mains, c'était vraiment emmerdant..." Le technicien olympien rêve de malmener à nouveau les Parisiens mais durant 90 minutes.

Depuis qu'il a repris en main l'OM, José Anigo a ressorti ses manuels d'entraîneur pour faire évoluer tour à tour sa formation en 4-2-3-1, 4-4-2 et 3-5-2. Il ne se passe pas un jour sans qu'il dissèque le jeu de son équipe et celui de son adversaire à venir. Cette semaine, le PSG est passé à la moulinette des analyses vidéos du technicien marseillais et de son staff. "Les gens qui connaissent le foot voient aujourd'hui que le PSG domine son sujet que ce soit en championnat mais aussi en Ligue des champions, explique le coach olympien. Ça prouve que Paris possède un certain niveau collectif. Ce serait malhonnête de dire que cette équipe ne joue pas bien. Mais ce n'est pas pour ça que je suis supporter du PSG !" Même s'il est conscient de la valeur de l'effectif parisien, Anigo croit en ses chances. "On peut faire jeu égal, avance-t-il. On possède plusieurs internationaux capables de faire des misères à n'importe qui. Les équipes qui font les efforts nécessaires perturbent Paris. Après, il y a tellement de talent chez eux qu'un exploit individuel fait souvent basculer le match".

Avant ce clasico, José Anigo regrette que l'OM ne soit pas dans la roue du PSG. "Je préfère quand on est à valeur égale avec Paris, déplore le coach de l'OM qui pointe à 18 points du leader parisien. J'aime les matches quand il y a du piment dedans. Je suis d'ailleurs un bon client pour ça même si ça peut déraper..." S'il ne peut pas rivaliser cette année sur l'ensemble de la saison, l'entraîneur marseillais montre en tout cas une volonté farouche de faire chuter le PSG dimanche soir. "Tout le monde a envie de les battre mais il y a peu d'élus", glisse-t-il avec la malice de celui qui ambitionne de faire un gros coup à Paris.