Toulouse : Comment Serge Aurier est devenu une pièce maîtresse du TFC

A l'image de son but rageur de la tête donnant le match nul (2-2) aux Toulousains dimanche à Marseille lors de la 23e journée de Ligue 1, le latéral droit Serge Aurier a confirmé, par sa fougue et ses prestations, qu'il était une pièce maîtresse du dispositif d'Alain Casanova.

S'il a commencé la saison par une suspension lors du match d'ouverture, l'Ivoirien s'est très vite rattrapé en s'imposant dans le couloir droit ou en défense centrale, où il a parfois accepté de jouer les pompiers pour rassurer une ligne longtemps privée de son capitaine Jonathan Zebina. Promu vice-capitaine au même titre que le vétéran Etienne Didot, le jeune homme - il vient de fêter ses 21 ans - a, après une bonne dernière saison, attiré les regards dont ceux du sélectionneur de la Côte d'Ivoire avec laquelle il compte déjà quatre capes. "Il a déjà été capitaine et il le sera à nouveau, ici ou ailleurs, car il a une fougue contagieuse", souligne Casanova.

Avec 23 des 26 matches disputés par le TFC (Coupes et L1 confondues), tous comme titulaire, Aurier est devenu un incontournable, comme il l'était déjà en 2012-2013 où il figurait parmi les Capoue, Didot et autres Ben Yedder. "Je ne suis pas surpris, confie Casanova à propos de son poulain. Il a un énorme potentiel. Franchement j'aimerais bien en avoir un clone", s'amuse le technicien. Il admet tout de même que son joueur "pourrait faire beaucoup mieux en gérant mieux ses émotions", parfois source de gestes litigieux de l'Ivoirien.

Arrivé en janvier 2012 de Lens (L2), Aurier a mis un peu de temps à s'acclimater au système de jeu. Mais le 3-5-2 désormais préconisé par Casanova lui permet des montées plus fréquentes, qui en font le meilleur passeur toulousain et qui l'autorisent parfois même à marquer, comme au Stade Vélodrome devant Steve Mandanda. Avant de disputer vendredi contre Saint-Etienne son 90e match en L1, ses deux buts et quatre passes décisives en font d'ailleurs le défenseur statistiquement le plus efficace, à égalité avec le Monégasque Kurzawa (4 buts, 2 passes) et l'Evianais Wass (trois buts, trois passes).

En revanche, sa fougue joue parfois des tours à l'Ivoirien, qui a déjà écopé de huit cartons jaunes en L1 (un en Coupe de la Ligue), ce qui le privera une fois encore d'une rencontre importante pour son équipe, mardi prochain contre Bastia (match reporté de la 22e journée). "J'ai un problème avec le maillot jaune (celui des arbitres, ndlr). J'essaie de me tenir le plus éloigné possible des arbitres. Je pense que j'ai fait quelques progrès", s'amuse malgré tout Aurier.

Au-delà du maintien avec le TFC, Aurier a un autre immense objectif cette saison: la Coupe du monde, où la Côte d'Ivoire aura fort à faire dans un groupe C où, lui, pourrait croiser son équipier colombien Abel Aguilar avec lequel "les vannes" ont déjà commencé à fuser. Au Brésil, le joueur aura peu de temps à consacrer à son principal passe-temps, la musique, comme il l'avait fait avec Paul Pogba et Geoffrey Kondogbia dans le clip "Génération dorée" de Mister Dooms. Des internationaux tricolores qu'il pourrait aussi croiser au Brésil. "Mes deux équipes de coeur iront au Mondial. On ne peut pas rêver mieux", a-t-il récemment confié.

Pour cela, il faudra qu'Aurier qui, preuve de la confiance de ses dirigeants, a signé au TFC jusqu'en 2018, poursuive sa progression et continuer à rester dans l'oeil des recruteurs, comme ceux d'Arsenal déjà fortement intéressés.