Après Bordeaux-Monaco (4-1), notre antisèche : Toulalan est revenu, mais Monaco ne va pas mieux

Monaco ressemble tout de suite à autre chose dans un schéma à trois récupérateurs. Avec le retour de Jérémy Toulalan dans un rôle de sentinelle, l'ASM a retrouvé une maîtrise dans le jeu qu'elle n'avait pas eu contre Lorient (1-2), dans un système en 4-2-3-1. Les Monégasques ont imposé leur supériorité technique dans les 45 premières minutes, symbolisée par l'action remarquable qui aboutit à l'ouverture du score de Dimitar Berbatov. Willy Sagnol avait déjà tenté d'ajuster sa tactique en première période. Après avoir débuté en 4-4-2, il a opté pour un 4-3-3 sans davantage de succès.

L'entraîneur bordelais a fini par trouver la bonne formule à la reprise, avec l'entrée de Jaroslav Plasil et le passage au 4-2-3-1. Face à un milieu girondin plus consistant dans l'axe, Monaco n'a plus été capable d'exerce le pressing haut qui lui avait réussi en première période et a commencé à reculer. Bordeaux en a profité pour s'installer dans le camp monégasque, avec une belle exploitation des couloirs grâce aux montées de ses latéraux. L'efficacité girondine a fait le reste, avec quatre buts inscrits en cinq tirs cadrés.

En difficulté pour se situer en première période, Wahbi Khazri a repris vie après la pause et l'entrée de Jaroslav Plasil, excellent alors qu'il était diminué physiquement. L'ancien Bastiais a été dans tous les bons coups, provoquant notamment les deux penalties de son équipe, dont un qu'il a lui-même transformé. Diego Rolan, malheureux dans ses initiatives en première période, a été récompensé en deuxième avec un doublé. Diego Contento a signé une première remarquable, avec un impact important dans l'animation offensive symbolisé par sa passe décisive.

A Monaco, la principale satisfaction est venue de Dimitar Berbatov. Le Bulgare a affiché sa qualité technique et l'intelligence de ses appels au cours de la première période, à l'image de son but. Lucas Ocampos a été l'autre homme le plus en vue dans les quarante-cinq premières minutes. Comme son équipe, l'Argentin a disparu après la reprise. Déjà en difficulté face à Lorient, Aymen Abdennour a connu une autre soirée délicate dans une charnière où Andrea Raggi n'a pas davantage convaincu. Entré à l'heure de jeu, Radamel Falcao n'est pas parvenu à peser sur la rencontre.

58e minute : Wahbi Khazri vient d'écoper d'un carton jaune une minute plus tôt, pour avoir contesté une décision arbitrale après une altercation avec Lucas Ocampos. Dans la foulée, le milieu des Girondins commet deux fautes consécutives, avec un tirage de maillot sur Andrea Raggi, puis une intervention un peu musclée sur Fabinho. Il échappe à un deuxième avertissement qui aurait été synonyme d'expulsion. Et une minute plus tard, Khazri obtient un penalty transformé par Emiliano Sala, qui permet à Bordeaux de prendre l'avantage. Alors qu'il aurait pu précipiter la chute des siens, le Tunisien les a finalement placés sur la voie du succès.

Monaco n'était pas habitué à ça. L'ASM a déjà concédé trois penalties en seulement deux matches cette saison, deux à Bordeaux et un à domicile contre Lorient lors de la première journée. C'est déjà plus que sur l'ensemble de la saison écoulée. Et cela peut expliquer la frustration des Monégasques par rapport à l'arbitrage en Gironde.

Celui qui forçait l'admiration avant le réveil des Girondins, c'était Dimitar Berbatov.

A l'issue de la rencontre, Jérémy Toulalan a laissé entendre que la défaite de Monaco s'expliquait aussi par des décisions arbitrales défavorables. L'ASM peut se sentir lésée sur le troisième but bordelais, entaché d'une position de hors-jeu de Diego Rolan. Les deux penalties ne sont en revanche pas si discutables. Sur le premier, Aymen Abdennour a un mouvement de bras coupable, même si le contact avec Khazri est très léger. Sur le deuxième, la faute de Danijel Subasic sur le milieu bordelais est nette, et elle intervient à l'intérieur de la surface, pour quelques centimètres.

Monaco n'a pas été heureux avec l'arbitrage, mais c'est probablement ailleurs que le club de la Principauté doit chercher les causes de sa défaite. Que l'ASM encaisse quatre buts en l'espace de trente minutes paraît incompréhensible compte tenu de sa maîtrise en première période. Leonardo Jardim n'a pas su trouver la solution au problème tactique posé par le changement de schéma des Girondins à la reprise, et sa défense a affiché des lacunes déjà perceptibles contre Lorient. Cela constitue déjà une bonne base de travail avant le déplacement à Nantes, dimanche prochain.