Après le stade, un autre chantier attend l'OM : sa défense

A Marseille, un chantier en remplace un autre. Le nouveau Vélodrome (pratiquement) terminé après trois ans de travaux, les joueurs de l'OM vont évoluer dimanche dans un stade flambant neuf face à Montpellier. Reste à trouver une équipe à la hauteur de son enceinte. Si l'organisation offensive donne satisfaction, les travaux en cours portent sur la défense olympienne. A Bastia, Marcelo Bielsa avait mis en place son trident défensif testé durant les matchs amicaux dans un schéma articulé en 3-3-3-1. Il s'est finalement révélé inoffensif. Car les joueurs bastiais ont réussi à marquer trois fois, obligeant l'OM à concéder le nul (3-3) après avoir pourtant mené 3-1. Plusieurs erreurs individuelles en défense ont plombé les Olympiens en Corse.

Toute la semaine, Marcelo Bielsa est resté cloitré au centre d'entraînement de l'OM. Avec son adjoint chargé plus particulièrement de la défense, Pablo Quiroga, ils ont tenté de décrypter les raisons de la faillite de leur système défensif à trois éléments. Enfermés dans un local spécialement dédié au visionnage des matches à La Commanderie, Bielsa et ses hommes ont longuement analysé et disséqué les 90 minutes de la rencontre à Bastia. Pour le coach argentin, le leader de l'arrière-garde olympienne doit rester Nicolas Nkoulou. "C'est celui qui est le plus complet, note Bielsa. Car il ne se contente pas de défendre mais il sait aussi porter le danger en remontant le ballon."

Afin d'épauler Nkoulou, plusieurs choix s'offrent à Bielsa. Aligné dans un rôle de défenseur central durant tous les matchs amicaux, Alaixys Romao revient dans le groupe olympien pour la réception de Montpellier. Il était absent à Bastia pour cause de suspension. "Je connais ce poste, explique Romao qui recule d'un cran sur le terrain. J'ai déjà joué en défense centrale à Grenoble puis à Lorient quand je remplaçais Ecuele-Manga qui était blessé". Bielsa a vu en Romao un joueur capable de s'adapter rapidement à ce poste. Le technicien argentin prône d'ailleurs la polyvalence. A l'entraînement, il n'est pas rare de voir Florian Thauvin ou Romain Alessandrini occuper les couloirs de la défense olympienne.

Si Bielsa ne change pas radicalement son organisation en basculant en 4-2-3-1, le jeune Stéphane Sparagna (19 ans) pourrait bien être le troisième larron de la défense centrale olympienne face à Montpellier. "C'est le meilleur défenseur si l'on considère uniquement l'aptitude à défendre, notamment dans les duels", explique Bielsa, dithyrambique à propos de ce joueur formé à l'OM et pas encore passé professionnel. Sorti à la mi-temps à Bastia en raison de douleurs musculaires, Sparagna se retrouve en balance avec... Jérémy Morel, lui aussi repositionné dans l'axe. Bielsa ne pourra plus compter sur Lucas Mendes, transféré au Qatar cette semaine. Cette pénurie de défenseurs de métiers l'inquiète. "Il nous manque trois défenseurs dans l'effectif, relève-t-il. Je pense que ce sera difficile de trouver des joueurs de qualité... Mais je vais m'adapter."

En coulisses, Vincent Labrune ne ménage pas sa peine pour renforcer son effectif. Le président olympien reçoit quotidiennement sur son bureau entre cinq et quinze offres d'agents désireux de placer leurs éléments à Marseille. A deux semaines de la fin du mercato, le temps presse pour l'OM. Deux arrivées devraient rapidement se matérialiser. Capable d'évoluer au milieu mais aussi en défense centrale, le jeune Alef dos Santos Saldanha (Ponté Preta, D2 brésilienne) va être prêté au club olympien. International chez les jeunes, Pépé Cece, ex-joueur du PSG et actuellement à l'essai à l'OM, est aussi sur le point de signer avec le club marseillais. Mais ces renforts sont destinés... à l'équipe réserve de l'OM qui évolue en CFA2.

Confronté à une pénurie de défenseurs centraux expérimentés, Bielsa tente de construire son équipe en s'appuyant sur des éléments polyvalents. En attendant des renforts supplémentaires, le coach argentin a aussi reconnu qu'il était en partie responsable de la faillite défensive de sa formation à Bastia. "La charge de travail physique a été trop forte durant les entraînements, regrette-t-il. La responsabilité m'en incombe. Nous avons fait un plan de travail différent cette semaine. On n'a pas commis la même erreur." Les entraînements ont été moins éprouvants cette semaine. Ça devrait permettre aux Marseillais de ne pas s'écrouler physiquement durant les vingt dernières minutes comme cela fut le cas à Bastia...