Avant ASM-OM : Si l'OM plane sur la L1, c'est aussi grâce à un Mandanda meilleur que jamais

En plein cœur de l'été 2013, Steve Mandanda a beaucoup hésité. Il a longuement réfléchi avant de donner son feu vert pour rester à l'OM. Car Monaco lui faisait les yeux doux. Un salaire princier - presque multiplié par deux - l'attendait sur le Rocher. A l'époque, Vincent Labrune avait su trouver les mots pour convaincre son gardien de ne pas succomber à la tentation monégasque. Avec le recul, Steve Mandanda doit se dire qu'il a bien fait d'écouter son président. Aujourd'hui, le club olympien compte douze points d'avance sur l'ASM avant leur confrontation ce soir. Et, surtout, le gardien international n'a jamais été aussi décisif.

Cette saison, Mandanda approche les 80% d'arrêts en championnat. Jamais il n'a connu une telle réussite depuis le début de sa carrière. "Il faut féliciter Steve, s'empressait de dire Dimitri Payet, pourtant buteur et passeur décisif après le match de Metz (3-1). Il y a beaucoup de points qui sont la conséquence de ses performances. Il est à l'image de l'équipe. Il sort les parades qu'il faut. Ça nous laisse dans le match." Ses arrêts interviennent toujours à des moments clés des rencontres de l'OM. "Il nous a permis de sauver plusieurs points grâce à ses arrêts décisifs, confirme Marcelo Bielsa. Il transmet ce calme et cette confiance dont toute l'équipe à besoin pendant un match."

Si El Loco n'hésite pas à tresser des louanges à son gardien, Mandanda sait renvoyer l'ascenseur. "Le coach est arrivé avec une nouvelle méthode, détaille le gardien olympien. Il a insufflé un nouvel état d'esprit. Le groupe n'a pas beaucoup évolué par rapport à la saison dernière. La réelle explication du changement, c'est vraiment le coach." Le technicien argentin, qui s'est entretenu plusieurs fois en tête à tête avec Mandanda en début de saison, a su imposer une nouvelle exigence à son gardien. "Steve a besoin d'être challengé, confie un de ses proches. L'arrivée de Bielsa a tout changé pour lui. Il a beaucoup progressé grâce à tout le professionnalisme déployé par ce coach. Les séances vidéo lui sont extrêmement bénéfiques. Grâce à ces images, il a pu nettement progresser dans ses relances au pied."

Bielsa compte beaucoup dans le retour au premier plan de Mandanda. Mais l'apport de Stéphane Cassard, arrivé cet été en provenance de Valenciennes, est également déterminant. "On se dit tout, explique le gardien olympien. S'il y a un truc qui ne va pas, il va vite le corriger. C'est quelqu'un de très méticuleux. Il connait très bien son poste. Le feeling est très bien passé entre nous." L'adjoint de Bielsa dédié aux gardiens de but profite de toute la logistique mise à sa disposition pour pousser son poulain à se surpasser. Et ça fonctionne car Mandanda est aussi efficace avec l'OM que lors de ses sorties en équipe de France.

Aligné face au Portugal (2-1), en Arménie (0-3) puis contre la Suède (1-0) au stade Vélodrome, Mandanda a brillé avec les Bleus. Son arrêt réflexe sur une tête de Cristiano Ronaldo avait marqué les esprits. Ses prestations ne déçoivent plus quand il enfile la tunique tricolore. Et il n'a jamais été aussi proche de Hugo Lloris. Son statut de n°2 semble pourtant devoir lui coller à la peau. Didier Deschamps a répété à plusieurs reprises que le portier de Tottenham restait le titulaire indiscutable chez les Bleus. Si Mandanda continue sur le rythme actuel, l'ancien entraîneur de l'OM pourrait avoir plus de mal à justifier ses choix.

Dimanche soir, Mandanda va livrer un nouveau match important face à Monaco en clôture de la 18e journée de Ligue 1. Ce sera l'occasion de montrer que son choix de rester en Provence était le bon. En ne souhaitant pas rejoindre la Principauté, il n'a pas suivi la même destinée que Fabien Barthez. L'ancien gardien de l'OM, passé ensuite à Monaco (ndlr : l'OM enchaînait une seconde saison en D2), sera d'ailleurs dans les tribunes du stade Louis II. Nul doute qu'il portera un regard attentif sur les performances du capitaine olympien qui reste bien conscient que tout demeure fragile. "Je suis content mais je ne m'enflamme pas, lâche le sage Mandanda. On sait que la route est encore très longue. Mais on est ambitieux." Pas de doute, Mandanda est bien de retour.