Avant d'être adversaires, l'OM et Lorient sont comme des frères

Zéro point en trois matches pour l’un. Un seul en quatre matches pour l’autre. En avril, Marseille et Lorient présentent des bilans cruels. Ils gâchent les saisons respectives des deux clubs. L'OM, qui rêvait du titre depuis le début de la saison, voit la Ligue des champions lui passer sous le nez. Les Merlus, qui naviguaient à vue, se retrouvent dans la tempête et surtout dans la zone de relégation, distancé par Reims ou encore Toulouse qui ont viré leur entraîneur pour survivre. Les deux clubs doivent à tout prix s’imposer. Et paradoxalement, une victoire de l’un mettrait l’autre dans l’embarras. Où quand le meilleur ami devient, l’espace d’une rencontre, le pire ennemi.

Car les liens entre les deux clubs sont forts. A commencer par le dernier étage de l’édifice : leurs présidents. Vincent Labrune et son homologue Loic Féry sont très proches. Et lorsque Lorient a besoin d’argent, c’est du côté de Marseille qu’il cherche un acheteur pour ses meilleurs produits promis à la vente. Notamment Mario Lemina qui, à la fin du mercato d’été en 2013, avait rejoint les Bouches-du-Rhône, provoquant la colère de son entraîneur de l’époque, Christian Gourcuff, qui souhaitait à tout prix le conserver. Marseille n’avait pas besoin impérativement du milieu international espoirs. L’OM lui a rendu la pareille en lui vendant Jordan Ayew à prix cassés l’été dernier. Et aurait pu lui prêter Doria en fin de mercato hivernal, si le club du Morbihan n’avait pas fait marche arrière au dernier moment.

La collaboration entre les deux clubs a commencé lors de la saison 2008-2009. André Ayew, en manque de temps de jeu à Marseille, file alors à Lorient chercher de l’expérience. Vingt-deux titularisations, trois buts, mais le Ghanéen n’explose pas, et il faudra attendre un second prêt à Arles-Avignon pour qu’Ayew revienne en grâce sur la Canebière. Un nouvel essai a été réalisé avec Larry Azouni, dans le cadre du transfert de Mario Lemina. Le milieu ne jouera ni à Lorient, ni à Marseille, et filera à Nimes cet été. Marseille, qui peine à sortir des joueurs de son centre de formation, envoie le peu de ses meilleurs éléments dans sa pépinière en Bretagne, sans succès.

Dans le sens contraire, le club phocéen a acheté les joueurs qui sortent du lot, comme Fabrice Abriel, Jérémy Morel ou encore Aleixys Romao. L'OM en a fait des titulaires à bas coût. Et quand les dirigeants phocéens ont encore moins d’argent, ils importent des joueurs en fin de contrat, comme Morgan Amalfitano.

Aujourd'hui, la 18e place de Lorient ne semble pas donner des envies de recrutement à Marseille, à part peut-être le latéral-milieu gauche Raphaël Guerreiro. Et une éventuelle descente en Ligue 2 du club morbihannais ne devrait pas lui donner envie de lui confier ses ouailles prometteuses.