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Der Zakarian-Gourvennec, Dupraz-Renard : Le top des clashs entre entraîneurs de Ligue 1

Martin Mosnier

Mis à jour 04/03/2015 à 17:32 GMT+1

Michel Der Zakarian et Jocelyn Gourvennec s’égratignent par presse interposée depuis le week-end dernier. Ce n’est pas la première prise de bec entre coaches de L1. La preuve.

Dupraz, Gourvennec, Der Zakarian, Lacombe

Crédit: Eurosport

La Ligue 1 aime les tempéraments de feu. Il ne faut pas forcément être une grande gueule pour être entraîneur de Ligue 1 mais c'est une qualité qui, visiblement, aide à faire carrière. Depuis quelques années, les bancs de touche ont des airs de volcan. Et quand les grandes gueules se côtoient d'un peu trop près, la moindre étincelle accouche d'un feu de forêt.
Au début du mois, le placide Leonardo Jardim (Monaco) plaçait un tacle par derrière plein d'ironie à Huber Fournier (OL) : " Je respecte la parole du coach de Lyon parce que c’est un coach habitué à jouer avec des équipes de grand niveau. Il a fait beaucoup de matches internationaux, il a gagné beaucoup de choses donc je préfère m’arrêter et l’écouter."
Cette semaine, même le très sage et le très poli, Jocelyn Gourvennec, qui a tout du gendre idéal, a craqué après les propos tenus par Michel Der Zakarian samedi ("Guingamp a beaucoup de pleureuses") : "J'ai été extrêmement surpris par sa réaction", a réagi le coach de Guingamp. "Il n'a pas dû mesurer ses déclarations. Michel s'est discrédité tout seul. Il a aussi discrédité son club. J'ai trouvé son intervention absolument ridicule." Der Zakarian a répliqué dans les colonnes de L'Equipe ce mardi : "Qu’il reste à sa place, tout Gourvennec qu’il est. Il faut qu’il arrête de se gratter le nombril."
Un clash classique qui en rappelle quelques autres. Voici quelques-unes des prises de bec les plus spectaculaires entre coaches de Ligue 1 ces dernières années, une liste non exhaustive. Un conseil, éloignez les enfants…

Antoine Kombouaré vs Guy Lacombe

  • Les protagonistes : Kombouaré, le bouillant Kanak, et Guy Lacombe, la moustache la plus sanguine du football français. Deux tempéraments de feu.
  • Le contexte : Décembre 2010, PSG-Monaco, 88e minute. Le Parisien Sessegnon reste au sol après un choc, l'arbitre laisse jouer et l'ASM égalise par Daniel Niculae (2-2).
  • Les noms d'oiseaux : Dans les couloirs du Parc, après le coup de sifflet final, Lacombe râle :
Vous simulez tout le temps, faut arrêter les conneries oh!
Kombouaré n'est pas du genre à se laisser marcher sur les pieds :
T’arrêtes pas de pleurer, fais pas chier, me casse pas les couilles.
La brise de bec se poursuit dans les médias : " Il était sous le coup de la déception", réagit quelques jours plus tard Lacombe. "Mais il aurait pu avoir plus de retenue. Moi, je préfère taper dans une porte que sur un collègue." Kombouaré finit par avoir le dernier mot : " Lui jouait sa tête sur ce match. On n’est pas toujours fair-play dans ces cas-là."
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Le volcanique Guy Lacombe

Crédit: AFP

Frédéric Antonetti vs Elie Baup

  • Les protagonistes : Frédéric Antonetti, qui n'hésite jamais à dire tout haut ce qu'il pense tout bas sans s'accommoder des formes, et Elie Baup, sous sa casquette, un tempérament de glace et rarement un mot plus haut que l'autre.
  • Le contexte : L'une des inimitiés les plus célèbres de Ligue 1. En 2004, Antonetti est licencié par l'ASSE qu'il vient tout juste de faire accéder à la L1. Baup prend sa place. Le Corse ne lui pardonnera jamais. Alors en ce mois de décembre 2012, après la victoire de l'OM face à Rennes (3-1), Antonetti n'en peut plus.
  • La brise de bec : Le coach de Rennes démarre en conférence de presse en critiquant la tactique adoptée par Baup : "Marseille a un dispositif qui fait qu'ils ne bougent plus quand ils mènent au score (...) On est mené au score face à une équipe qui ne bouge pas." Quelques jours plus tard, Antonetti confirme avoir une dent envers le coach à la casquette :
Je me suis aperçu que dans tous les clubs où il était passé, ils ont la même opinion que moi, je ne suis pas le seul.
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Elie Baup et Frédéric Antonetti

Crédit: AFP

Christian Gourcuff vs Laurent Blanc

  • Les protagonistes : Christian Gourcuff en donneur de leçons, un rôle qui lui sied à merveille, et Laurent Blanc, roi de la langue de bois qui n'a pas pu masquer son agacement sur ce coup-là.
  • Le contexte : Dans une interview accordée au JDD, Christian Gourcuff évoque sa vision du métier d'entraîneur. L'ancien coach de Lorient n'aime pas la façon de travailler de Laurent Blanc et le fait savoir.
  • La prise de bec : "Un entraîneur, c’est d’abord quelqu’un qui travaille dans le domaine technique. Or il y a des entraîneurs qui n’entraînent pas", constate Gourcuff dans le JDD. "Comme Laurent Blanc à Paris, où c’est Jean-Louis Gasset (son adjoint) qui s’en charge. Ce modèle ne me plaît pas. C’est sur le terrain qu’on construit. Sinon, on ne fait que de la communication, c’est très limitatif."
Laurent Blanc n'est pas franchement un homme de conflit. Au lendemain de l'interview, le coach du PSG dégaine dans Le Monde.
J’ai passé mes diplômes d’entraîneur. Christian Gourcuff les a passés il y a trente ans. Il devrait les repasser maintenant.
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FOOTBALL 2014 - Laurent Blanc et Christian Gourcuff

Crédit: Eurosport

Frédéric Hantz vs Claude Puel

  • Les protagonistes : Il ne faut pas trop chauffer Frédéric Hantz qui, sous des airs bonhommes, cache un tempérament explosif. Claude Puel, lui aussi, est un faux calme.
  • Le contexte : En mars 2014, Bastia s'incline à Nice après une première période houleuse. Les débats sont vifs entre Puel et Hantz. 
  • La prise de bec : La semaine suivante, Hantz reproche à son homologue niçois un comportement inapproprié. La pilule n'est pas passée.
J’ai vu l’attitude du banc niçois et quoi qu’en dise Claude Puel, je l’ai trouvé très nerveux. On ne traite pas ses adversaires de voyous, ça ne se fait pas. Mes joueurs n’ont pas de leçon d’attitude à recevoir de Claude Puel.
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Frédéric Hantz

Crédit: AFP

Pascal Dupraz vs le reste du monde

  • Le protagoniste : Sanguin, sans nuance, parfois féroce et sans concession, Pascal Dupraz se livre à un one-man-show après chaque match.  Le Haut-Savoyard canarde à tout va façon Caliméro ou bulldozer lancé à pleine vitesse. Ses victimes préférées : ses confrères de L1. Voici la liste :
  • Hubert Fournier
  • Le contexte : Dans la semaine précédant Evian-Reims, Hubert Fournier décrit l'ETG comme "une équipe qui refuse souvent le jeu et qui ne veut pas du ballon."
  • La brise de bec : Dupraz tout en ironie après le nul (1-1) :
C’est déjà bien de se procurer autant d’occasions pour une équipe de bourricots comme la nôtre. Je n’ai pas vu tant de différences que ça entre le Barça rémois et mon équipe. J’invite tous mes collègues entraîneurs à avoir un peu plus de respect.
  • Hervé Renard
  • Le contexte : Voilà huit ans que les deux hommes se détestent. Dupraz dirigeait Croix-de-Savoie et Renard, Cherbourg en National. La fin de saison 2013-14 est tendue et les deux hommes tentent de maintenir Sochaux et l'ETG en L1.
La prise de bec : Renard dégaine le premier. L'homme à la chemise blanche immaculée fustige le caractère volcanique de son homologue :
Il se plaint de tout le monde, je ne ferai pas exception. Il ne faut pas grand-chose pour qu’il sorte de ses gonds, il a un revolver en poche ! Dès que quelqu’un dit un mot, il tire ! Son jeu me fait sourire, je connais l’énergumène. Pour votre information, il m’appelle l’acteur.
Dupraz sort son arme favorite : l'ironie. Et ça fait mouche.
Je ne suis qu’un petit entraîneur modeste. Lui a l’air de tout connaître, mais si c’était vraiment le cas, il ne ferait pas d’appels du pied pour venir à l’ETG par l’intermédiaire de ses agents...
  • Willy Sagnol       
  • Le contexte : Bordeaux s'impose face à l'ETG (1-0) et Dupraz n'a pas du tout apprécié l'attitude de Sagnol sur le banc des Girondins auquel il reproche de sans cesse de contester les décisions arbitrales.
  • La brise de bec : Sur le banc, Dupraz apostrophe Sagnol :
Ça fait une heure et quart que t’es insupportable, arrête toi un moment, ça va maintenant ! Joue ton rôle d’éducateur ! Oh ! Dégonfle un peu ton citron.
En conférence de presse, il ne s'est pas calmé.
Vous savez, j’ai vécu cinquante-deux ans sans Willy Sagnol, je peux vivre encore une vingtaine d’années sans lui, il n’y a pas de souci.
  • Christian Gourcuff
  • Le contexte : Evian se déplace à Lorient en ce mois de septembre 2013. Christian Gourcuff dit s'attendre à un gros combat. Ce qui n'est pas du goût de Dupraz.
  • La prise de bec :  Le boss de l'ETG n'aime pas qu'on réduise son équipe à sa valeur athlétique.
Mais il pense qu'on joue au rugby ou quoi ! On sait jouer au foot nous aussi ! J'ai beaucoup de respect pour Christian Gourcuff, le modèle lorientais m'inspire, mais le jeu n'est pas propre au FC Lorient. Lorient, on y va pour prendre une leçon. Tout le monde sait que c’est là-bas qu’on a appris à jouer au football.

En Angleterre, c'est beaucoup plus viril

En France, la bataille se joue autour des micros. En Angleterre, les échanges sont beaucoup plus musclés, le Daily Mail en a fait un top 10. Gustavo Poyet et Steve Bruce nous l'ont encore démontré mardi soir.
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Altercation musclée entre Bruce et Poyet

Crédit: AFP

Quant à l'une des rivalités les plus célèbres outre Manches (José Mourinho vs Wenger), elle a, elle aussi, dépassé le cadre des conférences de presse. En France, les coaches parlent beaucoup. En Angleterre, ils en viennent aux mains.
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Arsène Wenger José Mourinho

Crédit: Eurosport

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