Dix-neuvième en septembre, Monaco a dû tout reprendre à zéro et c'est en train de lui réussir
ParLucile Alard
Publié 03/05/2015 à 09:09 GMT+2
Après avoir perdu ses principaux joueurs, l’ASM a trainé sa peine en fond de classement en début de saison. Avant de faire sa mue et d’effectuer un redressement aussi spectaculaire qu’inattendu.
Dix-neuvième au soir de la 5e journée de Ligue 1, orpheline de Falcao et James Rodriguez, l'AS Monaco a dû tout reconstruire. Au revoir le projet à coups de millions de Dmitry Rybolovlev qui avait fait passer le club en un temps record de la Ligue 2 à la C1, place aux économies et au fair-play financier. L'équipe de la Principauté a dû faire sa mue et se réinventer à partir de pas grand-chose après deux années et demi de faste. En sept mois, Monaco a remis les compteurs à zéro dans plusieurs secteurs. Mais a su trouver les solutions pour lui permettre de jouer les premiers rôles.
Repartir avec de nouveaux joueurs
Emmanuel Rivière, Radamel Falcao et James Rodriguez : 13 buts, 11 buts et 13 passes décisives pour Monaco lors de la saison 2013/2014. En un mercato estival, l'AS Monaco a perdu les trois piliers de son animation offensive : ses trois meilleurs buteurs de la saison (le Colombien est à créditer de 10 réalisations en plus de ses offrandes) et son meilleur passeur.
James Rodriguez | Radamal Falcao | Emmanuel Rivière | |
Arrivée | Eté 2013 pour 45 millions d'euros | Eté 2013 pour 60 millions d'euros | Hiver 2013 pour 4 millions d'euros |
Sa saison 2013/2014 | 10 buts / 13 passes | 11 buts / 1 passe | 13 buts / 2 passes |
Départ | Eté 2014 pour 80 millions d'euros | Eté 2014, prêt payant 7,6 millions d'euros | Eté 2014 pour 6 millions d'euros |
Imaginez un seul instant que le Real Madrid ait perdu, en l'espace d'une tempête estivale, Cristiano Ronaldo, Karim Benzema et Gareth Bale en plus d'Angel Di Maria. Toutes proportions gardées, vous avez l'ampleur du casse-tête posé à l'ASM. Après avoir investi 217 millions d'euros en deux ans, c'est le régime sec. Et ça s'est vu, début décembre, le meilleur buteur de la saison était encore… Radamel Falcao qui, avec deux réalisations en août avant son départ pour United, a longtemps fait mieux que chaque joueur de l'effectif monégasque.
La solution pour Monaco est toute trouvée : il fait du neuf avec du vieux. La recrue-phare du mercato estival s'appelle Aymen Abdennour. Le Tunisien prêté par Toulouse en janvier 2014 est acheté par l'ASM pour 11,5 millions d'euros. L'autre bonne pioche s'appelle Bernardo Silva, le Portugais arrive en prêt avant d'être acheté définitivement par le club en janvier (14 millions d'euros). Le club réussi aussi à prolonger ses cadres, convaincus pas la bonne deuxième partie de saison du club.
Repartir sur un nouveau projet de jeu
On veut un jeu plus offensif pour donner plus de plaisir à nos supporters. C'est ça l'ambition du club.
Le vœu pieux de Vadim Vasilyev au moment du départ de Claudio Ranieri cet été ne tient même pas quelques semaines. Leonardo Jardim arrive et doit vite mettre au placard les ambitions de beau jeu de son propriétaire. Le Portugais est pragmatique, il ne peut pas faire mieux avec moins. Début septembre, la situation n'est pas loin d'être critique en Ligue 1, avec une victoire en 5 matches. Le salut vient en Ligue des champions. Pour son premier affrontement avec le Bayern Leverkusen, Monaco verrouille tout et poignarde les Allemands sur un but de Moutinho (victoire 1-0).
Repartir du fond du classement
Leonardo Jardim a bien posé le diagnostic mais encore faut-il parvenir à le tenir. Et à ramener l'ASM vers les sommets. Calé à la 19e place, le club ne peut que regarder vers le haut et va grignoter journée après journée des places au classement. En huit mois, le club ne connait qu'une seule chute : revenu à la 7e place à la 12e journée, il est 10e au soir de la 15e, à sept points du podium. Jamais complètement largué au niveau comptable, il poursuit sa spectaculaire remontée jusqu'à cette victoire contre Caen qui éjecte sans ménagement Marseille du podium. Une chose a changé : les buts encaissés.
Buts encaissés | Soit en moyenne par match | |
De la première à la 5e journée | 9 | 1,8 |
De la 6e à la 34e journée | 14 | 0,48 |
Et Jardim a beau affirmer en février que "l'AS Monaco n'est pas une équipe défensive," difficile de le croire. Son meilleur buteur en Ligue 1, Anthony Martial, est le 18e du championnat quand ses principaux concurrents placent tous un de leur joueur dans le trio des meilleures gâchettes des pelouses françaises (Alexandre Lacazette, André-Pierre Gignac et Zlatan Ibrahimovic). Monaco a d’abord assuré ses arrières pour repartir de l’avant. Et c’est un choix payant. A quatre journées de la fin, et à l'heure d'affronter Toulouse dimanche, c'est lui qui tient son destin et son podium en mains.
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