L'antisèche : L'OL méritait beaucoup mieux face à l'ASSE et c'est le PSG qui s'en frotte les mains

Dans un match rythmé et riche en occasions, il y a eu une belle opposition de styles pour ce derby. Et plusieurs schémas proposés par les entraîneurs. Des choix contraints ou désirés. Hubert Fournier, l'entraîneur lyonnais, a gagné le combat tactique initial. Son équipe a tout de suite pris la direction des opérations. Elle a malmené l'ASSE et sa défense à cinq alignée comme à l'aller par Christophe Galtier. Sur les côtés, au milieu, un peu partout en fait, les Verts ont pris l'eau.

Après le premier but et 25 minutes calamiteuses, l'entraîneur stéphanois a très vite revu ses plans en sortant Paul Baysse pour revenir à son 4-3-3. Un choix payant même si les Stéphanois n'ont pas réussi à reprendre la maîtrise et à monter leur bloc. Même à 10 contre 11 pendant plus d'une heure et malgré une baisse de régime logique, l'OL a dominé la possession (53% à 47%).  

Le talent lyonnais a encore parlé. Celui de Nabil Fékir en premier lieu. Par sa technique et sa vivacité, le jeune international français a été un poison permanent pour l'arrière-garde lyonnaise. Il est surtout décisif sur les deux buts des Gones. Buteur, Clinton Njie a été omniprésent en début de rencontre alors qu'Alexandre Lacaezette n'a pas su être décisif. Côté stéphanois, Loïc Perrin a comblé de nombreuses brèches et l'entée de Romain Hamouma a apporté un net plus offensivement.

La main est évidente. Et on ne compte pas discuter ici de la double peine choisie par l'arbitre avec le rouge de Lindsay Rose et le penalty. Mais honnêtement, on aurait bien aimé voir ce que ce match aurait pu donner à 11 contre 11 pendant 90 minutes. Car même en infériorité numérique, le visage proposé par cette équipe lyonnaise a été séduisant. En L1, c'est agréable de pouvoir observer un tel jeu dans un derby.

Dans les 25 premières minutes, l'OL a donné le ton en accumulant les tirs. Et au final, la différence entre les deux formations en dit long sur cette  rencontre. Lyon a tenté 21 tirs (6 cadrés) contre 11 pour Saint-Etienne, qui a cependant été plus adroit (7 cadrés).

Quand on voit le début de match de Lyon et le jeu proposé même à 10 contre 11, l'OL peut avoir des regrets avec ce partage des points. Mener 2-1 à 11 contre 10 et finir sur un nul, c'est tout aussi décevant pour Saint-Etienne. Les deux avaient mieux à faire. Saint-Etienne notamment qui n'a pas su profiter de sa supériorité numérique. Au final, Gones et Verts vont avoir des raisons de se mordre les doigts après ce dimanche soir. Et ce n'est pas seulement une question de physionomie de match.

Sur le plan comptable, ce nul ne fait les affaires de personne. Enfin si… celles du PSG. Ou de Monaco et de l'OM. Car l'ASM, qui a concédé le nul contre Rennes (1-1), et l'OM, battu vendredi, s'en sortent assez bien et restent devant l'ASSE. Certes, les Verts (5e) sont plus que jamais en course pour le podium. Mais il y avait une meilleure opération à réaliser. Pour Lyon, c'est cependant plus préjudiciable. Paris est revenu à sa hauteur à l'issue de cette journée. Or, le PSG compte un match en moins et se retrouve en position idéale pour filer vers un nouveau titre. Ce week-end a tout du virage dans la course au titre. Et pourtant, Lyon méritait beaucoup mieux ce dimanche soir.