L'antisèche : Même sans la manière, l'OL reste plus que jamais candidat

Le match était déjà quasiment plié au bout de vingt minutes. Un temps suffisant pour permettre à l'OL de faire la différence grâce à sa qualité technique et l'intensité de son rythme. Et pour faire exploser une défense rémoise toujours aussi friable. Lyon n'a en revanche pas pu (ou pas su) tenir la même cadence sur l'ensemble du match. Notamment en seconde période où les Lyonnais n'ont pas eu leur maîtrise habituelle du ballon. Et quand ça arrive, la fragilité de leur défense devient évidente. Reims a été à l'image d'une équipe en lutte pour le maintien qui manque de réussite et n'en a pas suffisamment profité. Heureusement pour des Gones incapables de confirmer leur belle entame.

L'ouverture du score et un superbe décalage sur le troisième but de l'OL : Corentin Tolisso a décidément un impact considérable. Clinton Njie a confirmé sa grande forme du moment avec un but et une passe décisive. Pour son retour en tant que titulaire, Clément Grenier a bien débuté avant de s'éteindre au fur et à mesure. Malgré quelques éclairs, Nabil Fekir n'a pas eu son rendement habituel. Alexandre Lacazette, lui, a marqué et pesé. A Reims, Diego Rigonato a été dans tous les coups et les milieux ont fait bonne impression, notamment Alexi Peuget et Antoine Devaux. Pas la défense, à l'image d'un Mickaël Tacalfred dépassé et malheureux en fin de match.

A Reims, Alexandre Lacazette a une nouvelle fois trouvé les filets sur une belle reprise du pied gauche. L'attaquant lyonnais a mis la manière pour entrer dans la légende des Gones avec son 26e but en Ligue 1 cette saison. Aucun joueur n'avait atteint cette barre sur une saison en championnat dans l'histoire de l'OL.

Une entame correcte de Reims. Les Rémois sont entrés dans le match avec vingt minutes de retard. Face à des Lyonnais immédiatement dans le vif du sujet, ça ne pardonne pas. C'est d'autant plus regrettable pour Reims que la suite de son match a été assez convaincante, même si la réussite n'a pas été suffisamment au rendez-vous. Mais le mal était déjà fait. A ce niveau et face à un tel adversaire, prendre trois buts dans les vingt premières minutes est rédhibitoire.

Non. Mais les Lyonnais, notamment Christophe Jallet, ont reconnu après la rencontre qu'ils s'en sortaient plutôt bien avec cette victoire compte tenu de leur prestation. Difficile de ne pas partager leur analyse tant l'OL n'a pas dégagé la solidité d'un prétendant au titre à Auguste-Delaune. Il a évidemment une force de frappe offensive exceptionnelle et une qualité technique indéniable, ce qui lui donne, comme le PSG, un ascendant sur toutes les équipes de L1 à l'heure actuelle. Lyon a mis à peine plus de cinq minutes pour le prouver à Reims, comme Paris l'avait fait la veille face à Lille.

C'est dans l'attitude que l'OL a donné des signes d'inquiétude à Reims, alors qu'il avait tout pour signer une prestation aboutie après une telle entame. Au contraire, les Gones ont semblé douter de leur supériorité dans le jeu après quelques alertes sur le but d'Anthony Lopes. Au point de reculer et de laisser l'initiative aux Rémois en seconde période. Les Lyonnais ont joué "petit bras", et ils auraient pu le payer au prix fort face à une équipe avec un peu plus de talent et de réussite.

Malgré tout, l'OL a gagné. C'est tout le paradoxe. La semaine passée, Lyon avait réussi un match plein dans le derby face aux Verts, mais il avait perdu deux points précieux dans la course au titre (2-2). A Reims, l'OL a été nettement moins convaincant dans le jeu mais il a fait la seule chose qu'il devait faire dans sa situation : gagner pour reprendre son fauteuil de leader en attendant le match en retard du PSG face à Metz mardi. Sans briller pendant 90 minutes. Mais quand il y a la victoire au bout, ce n'est pas forcément un mauvais signe pour un prétendant au titre.