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L1, PSG : Comment Laurent Blanc tente de casser son image pour le bien du PSG… et le sien

Martin Mosnier

Mis à jour 11/02/2015 à 10:24 GMT+1

En 2015, Blanc a ostensiblement musclé son management et sa communication. Une nouvelle direction qui porte ses fruits d'un point de vue sportif et qui sert à merveille l'image du coach parisien. Explications.

Cavani (PSG) était mécontent de sortir face à Rennes

Crédit: Panoramic

Le 28 décembre, ses repas à rallonge, les fêtes qui n'en finissent plus et les bonnes résolutions qui ne tiennent généralement pas plus d'une semaine. Sauf pour Laurent Blanc. Ce jour-là, au Maroc, le coach promet de changer son management. Il prévient qu'il sera "un peu moins souple, un peu plus dur" en 2015 : "Il va certainement y avoir des choses qui vont changer, des passe-droits qui vont être supprimés, parce que quand vous voulez être rigoureux, il faut l’être la semaine." 
Un mois et des poussières plus tard, les actes ont résisté aux paroles. Blanc ne s'est pas dégonflé et ne s'est jamais montré aussi offensif. Habitué aux conférences de presse ronronnantes, il s'est transformé en sniper de la petite phrase, n'hésitant pas à dézinguer ses cadres devant les journalistes. Le retard d'Edinson Cavani et Ezequiel Lavezzi lui a donné une occasion en or de muscler son discours.
Je trouve cela inadmissible et inacceptable. Quand on est dans un club sportif, un projet collectif, dès qu'on fait passer son projet individuel avant le collectif, on met en danger le collectif. J'ai horreur de cela. Dès qu'on touche le collectif et l'équipe, je peux devenir con et radical.
Les deux fautifs sont suspendus deux matches et Cavani patientera avant de retrouver un onze de départ que Lavezzi ne côtoie plus. Lors du mercato, sa communication reste offensive. Il ne cache pas que le PSG, bien que corseté par le fair-play financier, tente sa chance. Blanc balance sur la place publique les besoins de son club comme pour mettre ses dirigeants face à leurs responsabilités :
Il y aura certainement des mouvements. Que ce soit des achats, des prêts, des ventes (…) J'ai évoqué les besoins avec mon président.
Beaucoup plus agressif dans son discours, il n'épargne plus ses joueurs. Le coach ne joue plus son rôle de paratonnerre mais son équipe ne le lâche pas. En 2015, le PSG, c'est sept victoires, un nul et une défaite. Des résultats qui ne suffisent pas à Blanc visiblement à l'aise dans son nouveau rôle de Père Fouettard. De nouveau décisif sous les couleurs parisiennes, Cavani est toujours dans le collimateur de son entraineur.
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Laurent Blanc et Edinson Cavani

Crédit: Imago

Blanc l'a remplacé à la 68e minute du match face à Rennes. Douze minutes plus tôt, c'est Rabiot qui avait été contraint de quitter les siens. Souvent tancé pour son management trop tardif voire passif, Blanc n'hésite plus à modifier très tôt son équipe de départ si elle ne lui donne pas satisfaction. En conférence de presse, il n'a pas épargné l'Uruguayen, qui n'a pas terminé un match pour la cinquième fois seulement en 29 titularisations cette saison.
Oui, j'ai eu un échange avec Cavani. J'en ai eu un aussi avec Rabiot. C'est un peu personnel, mais je lui ai dit que je l'avais trouvé insuffisant et que c'est pour ça que j'avais pris la décision de le sortir. Aujourd'hui leur relation (avec Ibrahimovic) n'a pas été bonne. C'est une des raisons pour sortir "Edi".
Dernière victime en date du nouveau Laurent Blanc ? Marco Verratti, épinglé pour son indiscipline sur le terrain après un match sous haute tension à Lille (0-1).
Avec Marco, c’est toujours chaud, mais je n’ai pas envie de rire sur ce sujet. Il se pénalise. Pourtant, à chaque fois, on lui dit. Apparemment, il ne comprend pas. Je l’adore, il est pétri de talent, mais il va avoir des problèmes s’il continue comme ça! Depuis deux ans, je fais de la prévention, Carlo en avait fait. C’est pour ça que je l’ai sorti. D’ailleurs, j’aurais dû le sortir à la mi-temps.

Une stratégie qui cache une ambition personnelle

Non, décidément, Blanc ne semble pas prêt à mettre de l'eau dans son vin. Pourquoi ? D'abord parce que sa méthode porte ses fruits et ses joueurs adhèrent au discours. Ensuite, parce qu'il l'applique de manière si ostentatoire qu'il semblerait bien que ce changement de cap cache une stratégie qui va bien au-delà des simples résultats sportifs.
Depuis qu'il a embrassé la carrière d'entraîneur, Blanc doit essuyer les mêmes reproches : management trop sage, incapacité à se retrousser les manches et sortir ses troupes d'une mauvaise passe. Ce fut le cas lors de sa troisième saison à Bordeaux et de l'Euro avec les Bleus. Voilà pourquoi, aujourd'hui, face aux micros ouverts et avec un aplomb manifeste, il décide de secouer franchement le cocotier et de casser son image. Blanc sait qu'en juin, il ne sera sans doute plus le coach du PSG et il compte bien gommer les aspérités de son CV pour retrouver un job sur le banc d'une grosse cylindrée.
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Laurent Blanc, entraineur du PSG

Crédit: AFP

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