Le PSG, ce club moqué quand il ne gagnait rien et critiqué maintenant qu'il gagne tout

Il y a toujours une impression mitigée avec le PSG. Quoi qu'il fasse, depuis un quart de siècle. A la peine ou au sommet, il n'est jamais considéré avec un regard neutre. Son troisième titre de champion consécutif n'y a rien changé. Il illustre même très bien le phénomène, peut-être encore davantage que les deux précédents. Cette saison, comme les autres depuis que QSI est devenu son actionnaire majoritaire, Paris a vécu dans un monde un part en Ligue 1. Un monde où la démesure de ses moyens n'atteint que celle des attentes à son égard. Quoi de plus logique.

Le PSG savait ce qui l'attendait. Aujourd'hui, être champion de France n'est plus un objectif pour Paris. C'est comme si c'était la moindre des choses. Qu'il entre dans le clan très fermé des clubs ayant gagné trois titres consécutifs en championnat, ou qu'il se dirige vers un triplé inédit dans l'histoire du football français, n'est pas une performance reconnue à sa juste valeur. Pour n'importe quel autre club, ce serait un exploit monumental. Pour ce PSG, c'est comme si c'était normal. Quoi de plus injuste.

Paris a appris à vivre dans ce contexte particulier. Sans perdre de vue la réalité. Les titres ne s'achètent pas. Ils se gagnent sur le terrain. En Ligue 1 comme ailleurs. Et la concurrence existe aussi en France. Monaco l'a prouvé l'an passé. Marseille et Lyon l'ont rappelé cette année. Ces deux clubs n'ont pas les moyens de Paris, mais ils en ont davantage que les autres clubs français. Avec ce luxe, que n'avait pas l'équipe de Laurent Blanc, de pouvoir se consacrer exclusivement au championnat. Il y a eu de l'adversité pour Paris. Mais le seul adversaire qui soit à sa taille reste invariablement lui-même.

Le grand tort du PSG, ce n'est pas de ne pas avoir été la meilleure équipe de France tout au long de la saison, mais d'avoir attendu le printemps pour le montrer. Il est resté invincible jusqu'en décembre, mais en concédant autant de nuls que sur l'ensemble de la saison passée (8). Son incapacité à saisir ses opportunités de prendre les commandes de la Ligue 1 durant les 30 premières journées contraste avec son invulnérabilité depuis qu'il trône en tête du classement. Et ses prestations sans relief de la première moitié de saison sont radicalement opposées à son niveau de jeu, exceptionnel, depuis la dernière trêve internationale.

Cette saison du PSG laisse forcément une impression mitigée. Même un goût de suffisance, ce mot si souvent prononcé dans la première moitié de saison pour qualifier la formation de Laurent Blanc. Parce que Paris a donné la sensation de maîtriser son sujet sans en faire plus. Au bout du compte, il n'en a pas eu besoin. Son accélération dans le dernier quart du championnat a justement suffi pour lui permettre de faire la différence. Huit victoires consécutives qui ont éteint la concurrence à défaut de donner à ce PSG la reconnaissance que sa saison appelle.

Cela n'en fera pas un plus beau champion aux yeux d'une France toujours plus exigeante avec lui. Ce pays qui le raillait quand il ne gagnait rien, et qui le rabaisse quand il gagne tout. Le PSG doit toujours en faire plus, et cette saison en est la plus belle preuve. Paris sait déjà ce qui l'attendra l'an prochain. D'ici là, il peut célébrer son titre de champion de France, avant de savourer un éventuel triplé la semaine prochaine. Il l'aura bien mérité.