Le rebond est pour Guingamp, pas pour l'OGC Nice qui s'enfonce encore

À Nice, Guingamp est reparti de l’avant. Grâce à leur victoire sur le terrain des Aiglons vendredi soir (1-2), les Bretons ont mis fin à une vilaine série de trois défaites consécutives. Tout s’est joué en seconde période. Auteur d’un doublé, Christophe Mandanne a été l’homme providentiel (49e et 61e), annihilant l’égalisation niçoise via Éric Bauthéac (57e). Au classement, Guingamp (10e, 38 points) peut respirer en comptant neuf points d’avance sur le premier relégable, Toulouse, qui se déplace samedi à Lens. Nice (15e, 34 points) s’enfonce lui un peu plus dans le doute. C’est son septième match sans victoire. Sa quatrième défaite d’affilée.

Comme bercé par le son creux de l’Allianz Riviera, qui purgeait son match à huis clos suite aux fumigènes de la Populaire Sud face à l’OM le 23 janvier, la rencontre a pris son temps pour s’emballer. Une mi-temps exactement. On aurait pourtant pu assister à l’ouverture du score dès la troisième minute de jeu, quand la fougue du jeune aiglon Vincent Koziello (19 ans, deuxième titularisation en L1) a été stoppée par l’intervention mal venue de Jérémy Sorbon dans la surface. Pas de quoi sourciller, selon l’arbitre M. Gillot qui a gardé son sifflet bien au chaud. Et hormis un sauvetage de Mathieu Bodmer sur une demi-volée de Thibaut Giresse qui a lobé Mouez Hassen, les 45 premières minutes pouvaient se résumer ainsi : le ballon était niçois (64% de possession) mais la maîtrise bretonne, dont l’organisation défensive rendait Guingamp véritablement irréductible.

Ensuite, durant vingt-cinq minutes d’une intensité rare, le souffle du match aller orgiaque (7-2 pour Nice) a parcouru l’enceinte azuréenne. Revenu avec des intentions plus belliqueuses, Guingamp a ouvert la marque sur un coup de tête imparable de Mandanne. Le centre-caviar de Reynald Lemaitre n'a pas été mal non plus. Piqué au vif, le Gym a sorti la grande voile, ses défenseurs centraux partant à l’abordage. À la 52e, Mathieu Bodmer s'est pris pour un avant-centre. Son contrôle poitrine dos au but a été parfait mais pas sa frappe enchaînée du droit, loin du cadre. Bauthéac lui a alors montré comment faire. À la réception du centre de Carlos Eduardo, qui a déjà atteint son quota de buts à l’aller (quintuplé), le Gardois de la Riviera a envoyé son plat du pied au fond des filets (57e).

Mais Guingamp était alors beaucoup trop menaçant. Et après avoir manqué le break via Sylvain Marveaux, qui a mangé son deux-contre un face à Hassen (59e), l’EAG a repris les commandes sur un surgissement de Mandanne au premier poteau. À la réception du centre de Jérémy Pied - l’ancien Niçois -, l’attaquant guingampais s'est fait le plaisir d’inscrire son neuvième but de la saison (61e). Soit deux unités de moins que Claudio Beauvue, seulement rentré en jeu à vingt minutes du terme. Bauthéac a lui aussi voulu son doublé. Et à force de voir ses partenaires impuissants à la retombée de ses coup-francs, le milieu niçois a tenté sa chance de très loin. Mais son coup de canon puissant est retombé juste derrière la barre d’un Jonas Lössl battu (68e). La pression de ses supporters lui faisant défaut, Nice a poussé de tout son poids sans jamais pouvoir revenir. "Je suis inquiet", a lâché Bauthéac au micro de BeIn Sport à la fin du match. "Il fallait prendre les trois points, rien d’autre". Car il le sait. Le déplacement la semaine prochaine à Lyon ne s’annonce pas le match idoine pour stopper une spirale qui le rapproche dangereusement de la zone de relégation.