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Les supporters de Bordeaux racontent leur Chaban-Delmas : "J'ai snobé Mandanda"

Eurosport
ParEurosport

Publié 08/05/2015 à 23:50 GMT+2

LIGUE 1 : Bordeaux joue face à Nantes le dernier match de son histoire à Chaban-Delmas, samedi, lors de la 35e journée. Nous avons lancé un appel aux supporters girondins afin qu'ils nous racontent leurs souvenirs. Les réponses ont été nombreuses (merci !) et les histoires, récentes ou plus anciennes, toutes plus belles les unes que les autres. De l'émotion pure. Voici la 2e partie. Savourez.

Supporters Bordeaux Chaban-Delmas

Crédit: Panoramic

Je tenais la main d’Hyypia
Je me souviens d'un match de phase de poules de Ligue des Champions en octobre 2006 contre Liverpool. Une défaite (0-1) sur un but de Peter Crouch mais un super souvenir car je tenais la main d'un certain Hyypiä à l'entrée des joueurs. Il y avait une magnifique ambiance, le stade était rempli, un souvenir inoubliable. Kristen Aubry
Chaban, c’est l’histoire de mon grand-père, entraîneur et abonné
Ce que je retiens du stade Chaban-Delmas ou Lescure c'est l'histoire de mon grand-père, parti il y a maintenant deux ans. Il fut un entraineur de football passionné pour tous les jeunes qu'il a guidés sur le terrain. Bien sûr, entraîneur depuis toujours aux Girondins de Bordeaux et aussi un abonné qui n'a manqué aucun match hiver, pluie, été : il y allait à pied. Les matches à l'extérieur, il les écoutait à la radio dans la cuisine. J'ai eu l'occasion, petit, de l'accompagner et j'en garde de merveilleux souvenirs. Il a arrêté son abonnement il y a 4 ans à l'âge de 87 ans et est décédé à l'âge de 91 ans. Il s'appellait Dubernet Pierre Robert. Je suis son petit-fils. Frédéric Dubernet.
On est descendu de 15 rangs sous la pression de la foule
Le 19 mars 1996. Virage Sud. Sur le premier but de Tholot, la tribune s'embrase... Sur le deuxième but de Duga, coup franc détourné de Zizou... On est descendu de 15 rangs sous la pression de la foule en délire ! Sur le troisième but de Duga, les larmes, la joie, la folie !!! Inoubliable. Avant le match, on a senti qu'il allait se passer quelque chose d'incroyable, il y avait un truc dans l'air, presque palpable. Rien ne pouvait arriver aux Girondins ! Même Weah n'a rien pu faire. Jérémie D’Angelo.
J’ai snobé Mandanda
Mon plus beau souvenir dans ce stade mythique : Ramasseur de balles face à Marseille l'année dernière, évidemment ! J'aurai traversé ce couloir, j'aurai foulé cette pelouse magnifique, sans oublier que j'ai snobé Mandanda sous les applaudissements du public ! Un grand moment passé avec ces grands joueurs ! Adrien Poulalion
Le stade était en feu
Le 30 août 2012. Les Girondins affrontent l’Etoile Rouge de Belgrade en barrage de la Ligue Europa, après un 0-0 à l'aller. Les gens présents ont eu droit à toutes les émotions possibles, avec l'ouverture du score des Serbes juste avant la mi-temps, puis la remontée avec les buts de Gouffran et Jussie en infériorité numérique, puis l'égalisation de l'Etoile Rouge à la 90e qui élimine le club à ce moment-là. Mais lorsqu'Obraniak provoque le penalty, le stade était en feu, et ensuite soulagé après la transformation de Gouffran. Raphaël.
Tu verras : Zidane, c’est le prochain Platini
C'était un soir d'août 1994 à quelques jours de la rentrée des classes, mais aussi à quelques jours (avant ? après ?) de la première sélection de Zinédine Zidane en équipe de France. Mon premier match à Chaban-Delmas, à une centaine de kilomètres de notre domicile, en Charente. Un long périple du haut de mes 13 ans. Je me souviens parfaitement des odeurs de merguez aux abords du stade. J'étais fan de Zizou depuis déjà quelques années (je le suivais déjà lorsqu'il jouait à Cannes), et je ne cessais de dire à mon père déjà, "tu verras, c'est le prochain Platini".
Mon père n'en n'avait encore jamais entendu parler, mais ce soir-là il a pu voir que je ne me trompais pas de beaucoup : Zizou a mis un coup franc platinien au premier poteau, je m'en souviens parfaitement. C'était Saint-Étienne en face, et Bordeaux a gagné 2-1. Je crois même que c'était le premier "loto sportif" gagnant de ma courte carrière de parieur, 30 francs tout rond si j'ai bonne mémoire. J'ai eu la chance la saison suivante de suivre toute l'épopée Intertoto-UEFA dans le stade, jusqu'à la finale contre le Bayern. Que d'émotions, et quelle génération...! Jehan 34 ans
picture

Zinedine Zidane avec les Girondins de Bordeaux

Crédit: Panoramic

Je me souviens des briquets distribués au public
Mon meilleur souvenir c'est sans conteste le match retour contre la Juventus Turin. Deux équipes de légende avec des acteurs prodigieux (Tigana, Giresse, Müller, Lacombe, Chalana / Platini, Carbrini, Tardelli, Boniek, Briaschi), deux entraineurs hors normes (Jacquet / Trapattoni), une victoire mais une élimination alors qu'on ne donnait pas une chance à Bordeaux après le match aller, une ambiance fabuleuse, je me souviens même des briquets qui étaient distribués au public pour la rencontre, et surtout, la reprise trop parfaite de Tigana qui aurait pu arracher la qualification... Vraiment, je n'ai que rarement retrouvé autant d'émotions qu'a ce match-là. Eric, 47 ans.
Une victoire 3-0 et des étoiles plein les yeux
Mon meilleur souvenir sera comme le dernier. Un enfant qui va pour la première fois au stade Lescure avec son papa découvrir son club face à l'équipe de Nantes saison 95/96 (le 1er septembre 95). Une victoire 3 à 0 et des étoiles pleins les yeux. Samedi, l'histoire fera que le dernier match des Girondins les opposera à Nantes et avec un papa qui regardera du ciel une possible victoire de Bordeaux dans ce stade mythique. Merci à Bordeaux et à tous les joueurs qui ont porté haut les couleurs marine et blanc. Yohan perlier, 27 ans
J’ai donné mon ballon à JPP pour le penalty
En tant que ramasseur de balles, j'ai donné mon ballon à JPP pour qu'il tire un penalty face à Poitiers en quart de la Coupe de la Ligue 1998. Bordeaux gagnera 4-3 (a.p). Un souvenir marquant pour un gamin de 17 ans. Landers Fafane
Un chant spécial qui restera
Le plus marquant sera surement le Bordeaux-Juve de fin 2009. Victoire 2-0 sans Gourcuff, qualification en étant premier du groupe et surtout un chant spécial pour ce match qui restera. Benjamin
Le retour de Laslandes et une ambiance de gala
Mon meilleur souvenir date d'un Bordeaux-Nice, c'était lors des tous premiers matches de la saison 2004-2005 à Chaban et c'était également le retour de Lilian Laslandes en terre girondine. Le stade était plein, c'était un après-midi parfait pour voir du beau football. Le match s'est déroulé dans une ambiance gala avec un score final de 5 à 1 et un triplé de notre revenant. Tout le stade chantait, le public ne faisait plus qu'un avec son équipe. Parole d'abonné, j'ai rarement connu une telle communion dans cette enceinte. Philippe
Mais il est moche ton stade
Il m'est bien difficile de choisir un seul souvenir du Parc Lescure. Beaucoup viennent en tête, chacun rattaché à ce qu'était ma vie à ce moment-là. Alors prenons le dernier, cet ultime Bordeaux - Marseille qui tient tant à coeur de tout supporter des Girondins. De match en match, d'année en année, la fierté de garder Chaban imprenable face au rival, la hantise de voir l'invincibilité tomber en sa présence sont patiemment intériorisées. Alors, ce 12 avril, autant dire qu'il était noté depuis longtemps dans un coin des têtes. 
J'allais à ce match accompagné, notamment, d'un ami néophyte et pas supporter girondin. En entrant dans le virage sud, je lui demandai ce que ça fait à un Breton de voir un vrai stade de football. Et lui de me répondre, à ma surprise même si le chambrage était attendu: "Mais il est moche ton stade". 
Et à la réflexion, est-il beau, ce stade ? Avec ses travées grises, son béton délavé, ses strapontins d'un blanc-beige sans âge, ses virages si à l'horizontal qu'on se trouve loin du terrain, ses deux vigies délabrées suspendues aux coins du toit... Et pour couronner le tout, quand il est plein, cette couleur bleu marine, élégante sur chacun, mais qui fondue dans une foule devient une masse sombre. Ah le virage sud, même plein à dégueuler, quand on ne peut que deviner le mur qui sépare le bas et le haut de la tribune, n'aura jamais l'air du Gelbe Wall du Westfalenstadion.
Mais pour moi, ce virage et ce stade ont quelque chose d'unique. Il n'est certainement pas beau, mais il ne ressemble à aucun autre. Vu du ciel, il se fond dans la ville, et son toit, vétuste, prend des allures antiques avec ses arcades art-déco, son arche et sa flèche inutiles. Et puis, ce stade, ça a d'abord été un rêve: je le voyais à la télévision, je le reconnaissais sans y être jamais allé. J'imaginais y mettre enfin les pieds. Le gamin que j'étais se renseignait, en apprenait les faits d'armes... Il en devenait peu à peu un habitué. François Gaboreau
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