Ligue 1 - 10e journée : Pour Lens et le PSG, le traquenard, c'est la pelouse du Stade de France

Jouer devant 80.000 personnes, dans cette enceinte mythique qu'est le Stade de France, devrait être un plaisir absolu pour un footballeur. Ce n'est visiblement pas le cas. Samedi dernier, la France et le Portugal ont eu du mérite d'offrir un spectacle attrayant sur un terrain unanimement jugé déplorable. "Cette pelouse, c'est une catastrophe, avait lancé Mathieu Valbuena. C'est souvent le cas ici, mais je trouve que c'est de plus en plus difficile, ça se dérobe beaucoup. C'est difficile au niveau des appuis, ça fait mal aux adducteurs... Je pense qu'ils attendent qu'il y ait une grosse blessure pour s'en rendre compte."

Les propos de Valbuena ont de quoi inquiéter Lens et le PSG. Deux équipes qui vont ouvrir la 10e journée de Ligue 1 dans l'enceinte de Saint-Denis vendredi soir. Titulaires face au Portugal, Blaise Matuidi et Yohan Cabaye n'étaient manifestement pas pressés d'y retourner six jours plus tard. "C’est compliqué et dangereux, avait prévenu Matuidi. Ce serait bien de faire quelque chose. On peut se blesser et c’est dommage." Plus bref, Cabaye est cependant allé encore plus loin que son coéquipier. "J’ai rarement vu un très bon terrain ici", avait-il lâché avec un brin de fatalisme.

Les pelouses de la région parisienne ont rarement été bonnes. A moins de consentir un investissement conséquent. Celle du Parc des Princes était d'une qualité insuffisante, même régulièrement déplorable, jusqu'à ce que les dirigeants du PSG s'offrent les services de Jonathan Calderwood, le jardinier en chef de Villa Park. Celui qui a été nommé meilleur "greenkeeper" de Premier League à deux reprises n'a pas failli à sa réputation en transformant la pelouse du Parc en un véritable billard. Pour que cela soit possible, QSI a doublé son salaire, et mis de gros moyens pour répondre à toutes ses exigences.

Le Consortium du Stade de France a non seulement pas la marge financière pour s'offrir une telle référence du gazon, mais aussi plus de contraintes à gérer avec l'organisation d'événements divers, de concerts et de matches de rugby qui nuisent à l'état du terrain. Impossible à changer en six jours, la pelouse de l'enceinte de Saint-Denis sera la même pour Lens-PSG que pour France-Portugal. Les jardiniers du Stade de France ont multiplié les actions pour améliorer ce terrain si décrié la semaine dernière. Avec les moyens du bord, qui ne permettent cependant pas d'accomplir des miracles. Heureusement, le temps est resté assez clément sur la région parisienne entre les deux matches.

Le risque de blessure évoqué par de nombreux joueurs tricolores existera quand même, pour deux équipes dont les effectifs sont déjà restreints. Le PSG a déjà quatre joueurs indisponibles sur blessure (Ibrahimovic, Lavezzi, Marquinhos, David Luiz, Thiago Silva), et Laurent Blanc aurait préféré un terrain moins risqué pour Thiago Motta et Serge Aurier, revenus touchés de sélection. "Ce qui m'inquiète, c'est la pelouse du Stade de France, a reconnu l'entraîneur parisien. C'est une catastrophe. Elle n'a jamais été bonne. C'est incroyable d'avoir une pelouse dans un tel état."

Lens n'est pas forcément mieux loti. Si Antoine Kombouaré n'a pas de blessé à déplorer pour "recevoir" Paris, il doit composer avec un effectif très réduit depuis le début de la saison. Au Stade de France, l'entraîneur lensois n'aura que 17 joueurs de champ à disposition compte tenu des suspensions d'Ahmed Kantari et de Wylan Cyprien. Il n'a pas plus de marge que Blanc, et prie lui aussi pour ne pas avoir un pépin physique à déplorer sur cette pelouse qui ne suscite plus l'envie des joueurs, mais leurs inquiétudes.