Ligue 1 (15e journée) : A 36 ans, Ricardo Carvalho n'a pas pris une ride

Il ne fallait pas enterrer Ricardo Carvalho. A son arrivée à Monaco, en juin 2013 alors qu'il sortait d'une saison et demie sur le banc au Real Madrid, le Portugais, alors âgé de 34 ans, était l'objet de nombreuses interrogations. Il semblait être un joueur imposé par son agent, le fameux Jorge Mendez, qui venait de faire signer Falcao, Rodriguez et Moutinho sur le Rocher. Depuis, il a démontré qu'il est tout, sauf un joueur d'appoint, au sein d'une équipe actuellement défense la plus imperméable de Ligue des champions.

Joueur le plus utilisé par Claudio Ranieri la saison passée, il est encore l'élément stabilisateur de la défense monégasque sous les ordres de Leonardo Jardim. "J'avais moins joué au Real, explique-t-il. Mais j'ai été titulaire en club toute ma carrière. J'étais confiant sur ma capacité à rejouer et enchaîner les matches." Aujourd'hui, Carvalho est indiscutable. Abdennour et Raggi luttent pour jouer à ses côtés. "J'essaie de faire mon travail du mieux possible, lâche-t-il invariablement pour expliquer son niveau. Si je suis en forme physiquement, je peux donner mon maximum."

Son expérience (victoires en C1, en C3, champion du Portugal, d'Angleterre et d'Espagne, 78 sélections...) fait le reste. Même si parfois, il lui arrive de se manquer. Averti à Leverkusen, il sera absent lors du match pour la qualification en 1/8e de C1, le 9 décembre prochain contre le Zenit Saint-Petersbourg. "Quand tu fais une erreur, tu te dis toujours que tu peux l'éviter, souffle-t-il. Mais là, pendant le match, je savais que je ne jouerai pas cette partie."

En début de saison, il a essayé de s'adapter aux désirs de son nouvel entraîneur, Leonardo Jardim, inconditionnel d'une défense capable de presser très haut son adversaire. Puis, avec plusieurs de ses coéquipiers (Raggi, Subasic ou encore Toulalan), il l'a persuadé d'évoluer. Désormais, Monaco est stabilisé sur le plan défensif. Avec un seul but encaissé en C1, c'est même la meilleure défense de la compétition. Mais Carvalho n'en tire aucune gloire. Il prône l'humilité et la volonté de se perfectionner. "A Leverkusen (victoire 1-0, ndlr), on a remporté une grande victoire, reconnaît-il. Mais pas fait un grand match. D'habitude, on joue bien et on n'a pas la chance. C'était différent cette fois-ci. Mais on doit faire encore mieux, collectivement et défensivement."

Il l'a dit à ses jeunes coéquipiers: Monaco doit vite se replonger dans le Championnat. En déficit de points (20 en 14 matches), 8e de L1, Monaco doit l'emporter samedi à Rennes, qui est un concurrent direct, pour revenir dans la course à une qualification européenne. "J'ai regardé cette équipe de Rennes, précise le vice-capitaine monégasque. Elle joue très bien. On devra bien travailler pour gagner."

Carvalho demeure ambitieux. Le nouveau sélectionneur portugais Fernando Santos en a conscience. Après deux saisons vierges de convocation en raison d'un différent avec Paulo Bento, l'ancien sélectionneur, Carvalho est de retour aux affaires. Malgré un surplus de matches, cela l'enchante. "Pour la sélection, la priorité, ce sont les jeunes, souligne Carvalho. Mais les choses ont changé. Si je peux aider, je viens aider. Je suis heureux de revenir. Le plus important étant la qualification pour l'Euro en France."

Pour y participer, il lui faudra enchaîner une saison supplémentaire au plus haut niveau. A Monaco, où il se plait mais où il est en fin de contrat, ou ailleurs. "A mon âge, on avance saison par saison, sourit-il avec insouciance. Nous n'avons pas encore ouvert les discussions avec les dirigeants (monégasques, ndlr). Nous verrons plus tard. Mais je ne m'inquiète pas pour la suite." Ricardo Carvalho a certainement passé l'âge de se faire du souci pour l'avenir.