Ligue 1 (22e journée) - Nice-Marseille : Amavi, 20 ans et déjà cadre

Au palmarès des révélations de la saison en Ligue 1, Jordan Amavi figure en excellente place. Ce néo-pro de 20 ans est le joueur de Nice le plus régulier et le plus utilisé cette saison avec 21 titularisations. Il a explosé au sein d'un Gym qu'il incarne à plus d'un titre. Le latéral gauche, "au fond du trou" samedi à Bordeaux pendant une grosse mi-temps - à l'image d'une formation aux démarrages souvent laborieux mais surprenante dans ses réactions (cinq renversements de scénario compromis) -, a pris son envol pour égaliser et mettre l'équipe sur la voie d'une seconde victoire de rang (1-2).

Sur la troisième marche des réalisateurs azuréens avec trois buts inscrits dans ce championnat, deux de la tête et un du droit mais tous en déplacement, le natif de Toulon, chargé de faire oublier Kolodziejczak parti à Séville, n'a rien perdu de ses qualités d'ailier de formation. Car le nouveau venu de la promotion dorée victorieuse de la Gambardella 2012, avec Bosetti, Hassen et Maupay, découvrait cette saison, non seulement le foot professionnel, mais un positionnement inédit pour lui... ou presque. "Au Sporting Toulon Var, ado, mon entraîneur m'avait demandé de reculer pour dépanner sur un match. A la fin, il m'a dit, c'est ton poste. A l'époque, je n'y avais pas cru", se rappelle-t-il. "Claude Puel me parle beaucoup de mes erreurs. L'an passé, j'avais tendance à les reproduire. Je regarde avec plus d'attention les prestations des autres latéraux devant la télé. Je dois apprendre et travailler vite. Je ne pensais pas prendre autant de plaisir à gagner des duels", explique-t-il désormais.

Après 40 participations à des matches de L1 et de quelques autres en Coupes, dont l'épique seizième de finale de Coupe de France au Vélodrome (4-5) sous le numéro 33 dévolu au stagiaire, Jordan Amavi sait qu'il doit encore progresser. L'intérêt naissant de plusieurs clubs (dont l'OM, où Marcelo Bielsa est tombé sous le charme) pour son profil prometteur, et de bonnes statistiques au terme de la phase aller (leader national à ce poste avec huit interceptions et 168 duels remportés), le laissent de marbre. Mais son entourage calme le jeu. "Ma famille et mes amis auraient vite fait de me ramener sur terre", racontait encore récemment le jeune garçon, sous contrat jusqu'en 2017 à Nice et appelé en équipe de France Espoirs durant l'automne.

Claude Puel, qui rappelle que "tout footballeur peut progresser à tout âge", ne risque pas non plus de le laisser s'endormir sur ses lauriers. Tout en louant des qualités qui sortent de l'ordinaire, comme "son 'jump' et sa capacité d'élimination". "Il doit encore progresser pour mieux conclure les actions enclenchées", relève Puel qui estime que son groupe, le plus jeune de L1, est "encore trop irrégulier, n'exprime que 60% de son potentiel". Et pour le moment, le jeune régional sait que, vu de Toulon et de Nice, en jeunes comme en pro, tout derby avec l'OM (adversaire de Nice vendredi) est toujours un moment à part, "très chaud auquel notre défaite 4-0 de l'aller rajoute une couche".Tout en gardant, là aussi, la tête froide: son objectif, c'est avant tout de poursuivre le redressement de son équipe, pour le moment englué à la dixième place du classement.