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Ligue 1 (24e journée) : OL-PSG, un duel qui a tout pour devenir la rivalité de la décennie

Geoffrey Steines

Mis à jour 09/02/2015 à 09:04 GMT+1

Le vainqueur du duel entre l’OL et le PSG dimanche soir sera leader de la Ligue 1 au terme de la 24e journée. Un "choc au sommet" qui en appelle d’autres entre les deux clubs, tant ils semblent les mieux armés pour s’installer au sommet du championnat sur le long terme. Explications.

Zlatan Ibrahimovic (PSG) face à Lyon (saison 2014-2015)

Crédit: Eurosport

Rarement l’expression "choc au sommet" aura aussi bien porté son nom que ce dimanche. Le vainqueur de cet OL-PSG qui clôturera la 24e journée de Ligue 1 (21h00) virera en tête du classement et marquera psychologiquement ses adversaires directs. Des duels de cette envergure, les deux clubs n’en ont pas disputé si souvent dans leur histoire commune. Depuis la remontée de Lyon en Première Division, lors de la saison 1989-1990, les Gones et les Parisiens ont rarement évolué dans les mêmes sphères aux mêmes moments. Tout ça, c’était avant cette année et leur retour au premier plan. Une courbe ascendante, qui rejoint celle d’un PSG dopé aux millions qataris. De quoi donner tous les ingrédients d’une belle rivalité à venir dans les prochaines années.

Un adversaire particulier pour le PSG version QSI

La confrontation programmée dimanche sera la dixième entre Lyon et Paris dans l’ère QSI. Ce qui place l’OL sur le podium des formations que le PSG a le plus affrontées sur cette période (derrière Saint-Etienne et Bordeaux). Ces matches ont souvent compté dans l’histoire récente des Franciliens. Ils ont remporté à Gerland le tout premier trophée sous pavillon qatari, en s’y imposant le 12 mai 2013 (0-1) et en assurant ainsi la conquête du titre de champion de France.
Les Parisiens ont aussi décroché la Coupe de la Ligue face aux Gones la saison passée (2-1). D’autres duels avec Lyon ont marqué ce PSG version QSI, que ce soit de par un exploit individuel signé Javier Pastore (2-0, 2 octobre 2011) ou un scénario hitchcockien (4-4, 25 février 2012). Autre exemple significatif, ce match de décembre 2012, où un OL leader se déplaçait au Parc des Princes pour y défier son dauphin. Paris avait gagné (1-0) et avait filé vers le titre en fin de saison. Ça ne vous rappelle rien ?

Lyon, ou l’anti-PSG des années 2010

Quasiment tout oppose les deux clubs actuellement. Club français aux moyens les plus importants au cœur des années 2000, l’OL planchait déjà sur son futur. Les dirigeants ont notamment travaillé à leur projet d’OL Land, long à se décanter et qui finira par voir le jour la saison prochaine. Des erreurs de gestion commises dans la fuite en avant pour conquérir la Ligue des champions et une conjoncture économique compliquée ont contraint Jean-Michel Aulas à revoir sa stratégie encore plus vite, à accélérer le mouvement pour revenir au plus haut niveau. Un mal pour un bien finalement.
Résultat, ils vendent pour équilibrer leur compte (balance des transferts excédentaire de 67 millions d’euros depuis 2011, déficitaire de 474 millions pour le PSG sur la même période) et se servent dans un centre de formation fort producteur. Hubert Fournier a régulièrement aligné huit titulaires issus du cru durant la série de sept victoires consécutives des Lyonnais. Loin des problèmes du PSG, en difficulté pour coucher cinq joueurs formés au club sur sa liste pour la Ligue des champions, comme l’exige le règlement de l’UEFA. Et encore, ils sont là pour faire le nombre, Adrien Rabiot et Jean-Christophe Bahebeck étant les seuls éléments élevés au Camp des Loges à gratter du temps de jeu cette saison.
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Jean-Christophe Bahebeck, PSG en 2014

Crédit: AFP

Des polémiques à tour de bras

Hubert Fournier a lancé le match dès vendredi. D’une petite phrase lâchée en conférence de presse, l’entraîneur lyonnais a déclenché les hostilités, s’en prenant vertement à Zlatan Ibrahimovic. "Tous les arbitres du championnat se font insulter par ce personnage".
Une polémique parmi tant d’autres, les derniers duels entre l’OL et le PSG ayant provoqué maints remous. Du coup de crampon d’Ibrahimovic sur le visage de Dejan Lovren à la saillie de Rémi Garde à l’encontre de Thiago Motta, en passant par le penalty litigieux accordé aux Parisiens en finale de la Coupe de la Ligue, les faits tendancieux sont légion. Jamais avare de petites provocations, Jean-Michel Aulas s’est engouffré cette semaine dans la brèche ouverte par Laurent Blanc sur le cas Marco Verratti. Ces différents épisodes entretiennent une rivalité et un antagonisme qui ne demandent qu’à s’amplifier si les deux clubs viennent à s’affronter pour la suprématie nationale dans les années à venir.

Une même ambition, deux modèles différents

Nasser Al-Khelaïfi : L’objectif, c’est de gagner la Ligue des champions dans les cinq ans qui viennent
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Le président lyonnais est certes plus prudent dans ses déclarations, la faute à trois saisons consécutives sans participer à la C1. Mais les deux hommes ont une même envie en tête : jouer les premiers rôles au niveau européen, sur le long terme si possible. Pour ce faire, ils empruntent deux chemins diamétralement opposés. Le PSG a explosé les compteurs sur le marché des transferts et s’est offert des stars à coups de millions, pour composer un effectif à même de l’emmener sur les cimes. Maintenant freinés dans leur expansion par le fair-play financier, les Parisiens se doivent de revoir leur copie. Ils cherchent un moyen de poursuivre leur développement, tout en répondant au cahier des charges imposé par l’UEFA.
Au contraire, Lyon a construit un modèle "fair-play financier friendly". En janvier 2016, le club investira son Stade des Lumières, qui multipliera à terme ses revenus propres, tout comme l’augmentation des droits télé en 2016. Tout est pensé pour donner aux Rhodaniens les moyens de rivaliser avec les meilleurs. "Pour avoir une stratégie gagnante, il nous faut un stade à la pointe en Europe, expliquait Aulas dans un entretien au Parisien fin septembre. Mais ce n'est pas la peine d'avoir ce stade 2.0 de 60 000 places si on n'a pas l'équipe qui va bien avec."
En cas de transfert, les jeunes pousses lyonnaises pourraient rapporter gros à leur club formateur, d’après les estimations du site de référence Transfermarkt. Alexandre Lacazette (23 ans, 20 millions d’euros), Maxime Gonalons (25 ans, 15 millions d’euros), Clément Grenier (24 ans, 10 millions d’euros) ou Samuel Umtiti (21 ans, 10 millions d’euros) ont tous une belle cote en Europe. Celles de Nabil Fekir (21 ans), Anthony Lopes (24 ans) et Jordan Ferri (22 ans) ne demandent qu’à exploser. Toutes ces sources de revenus potentielles donnent à l’OL un modèle pérenne pour de longues années.
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Nabil Fekir (Lyon) et Alexandre Lacazette (Lyon) après un but face à Reims en Ligue 1 - 04/12/2014

Crédit: AFP

Une concurrence en retrait

Si le PSG et Lyon ont une chance de truster le sommet de la L1, c’est que leurs projets respectifs s’inscrivent dans la durée. Chacun avec leurs armes, les deux clubs se donnent les moyens pour se maintenir au top. "Paris s'inscrit sur le long terme, avec la Coupe du monde 2022 au Qatar. On est au moins dans une décennie sans risque", concédait Jean-Michel Aulas au Parisien. Derrière ces deux locomotives au profil si différent, l’avenir de la concurrence est flou.
Monaco a changé radicalement de politique l’été dernier et n’a pas défini clairement un cap pour l’avenir, même si le club de la principauté tend à se rapprocher d’un modèle "à la lyonnaise", en surveillant ses dépenses et en misant sur des jeunes à fort potentiel. Sauf que l’ASM ne pourra jamais remplir un stade de plus de 40 000 places, certainement la limite la plus grande à sa croissance. Autre point d’interrogation, l’engagement à moyen terme de Dmitry Rybolovlev pose question.
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Vadim Vasilyev et Dmitry Rybolovlev dans les tribunes de Louis-II

Crédit: AFP

Chez les autres "gros" de la Ligue 1, le futur n’est pas beaucoup plus clair. La politique de l’OM, faisant là aussi la part belle aux jeunes et aux investissements calculés, porte ses fruits cette saison, après une année de transition. Le nouveau Vélodrome est un superbe outil de travail et donne de la crédibilité au projet marseillais. Mais les doutes sur l’investissement de Margarita Louis-Dreyfus, les départs de cadres l’été prochain (Gignac, A.Ayew), un centre de formation très en retrait et les rumeurs envoyant Marcelo Bielsa vers d’autres cieux dès le mois de juin envoient des signaux négatifs.
Pour ce qui est de Lille, Saint-Etienne ou Bordeaux, régulièrement dans le Top 5 ces dernières saisons, ils ont profité de l’Euro 2016 pour disposer d’un stade à la hauteur. Mais ils ont des moyens inférieurs aux quatre clubs précités et l’irrégularité de leurs résultats les pénalise dans leur développement. Bref, Lyon et Paris ont de beaux jours devant eux. Et dimanche pourrait bien être le premier d’une longue série de "chocs au sommet" entre les deux clubs.
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Le Parisien Yohan Cabaye à la lutte avec le Lyonnais Nabil Fekir, lors de PSG-OL.

Crédit: AFP

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