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Ligue 1 - 4e journée : L'analyse tactique de PSG - Saint-Etienne (5-0)

Florent Toniutti

Mis à jour 01/09/2014 à 09:06 GMT+2

Le 3-5-2 mis en place par Christophe Galtier dimanche pour contrer le PSG a bien tenu le choc jusqu'à ce que des erreurs individuelles plombent la prestation stéphanoise au Parc des Princes. Et quand les Verts ont commencé à se fissurer, ils n'ont jamais su comment enrayer la chute.

Christophe Galtier replace ses joueurs devant un Fabien Lemoine dépité lors de PSG-ASSE (5-0)

Crédit: Eurosport

Décevant la semaine dernière face à l’ETG, le PSG s’est rattrapé devant son public en faisant exploser l’AS Saint-Etienne en clôture de la quatrième journée de Ligue 1 dimanche (5-0). Christophe Galtier avait tenté "un coup" en alignant son équipe en 3-5-2 mais plusieurs erreurs individuelles ont plombé son projet de jeu et offert une victoire facile au double champion de France en titre.

Compositions

Côté parisien, avec le retour d’Ibrahimovic, c’est quasiment l’équipe-type de ce début de saison qui commençait la partie sur la pelouse du Parc des Princes. Thiago Silva blessé, Marquinhos était titulaire aux côtés de David Luiz. Pastore avait lui aussi l’occasion d’enchaîner après ses bonnes prestations de l'été, l’Argentin étant préféré à Matuidi pour compléter le milieu de terrain aux côtés de Thiago Motta et Verratti.
Dans l’autre camp, Christophe Galtier a tenté de surprendre son adversaire en alignant un 3-5-2 qui positionnait Tabanou et Monnet-Paquet dans les couloirs. Devant, Van Wolfswinkel et Erding étaient associés et avaient pour mission de convertir en occasions les ballons remontés par Clément, Lemoine et Cohade. Derrière, Sall était encadré par Théophile-Catherine et Pogba.

Saint-Etienne pour bloquer la transition parisienne

Les Verts ne sont pas les seuls à avoir tenté de gêner le PSG en utilisant un tel système de jeu. Avant plusieurs équipes étaient déjà venus au Parc des Princes en 3-5-2 : fin août 2012, Bordeaux avait ramené un point (0-0). En novembre dernier, Lyon avait eu beaucoup moins de réussite (4-0). Face au PSG, le principal avantage du 3-5-2 est qu’il permet de bloquer assez efficacement le milieu de terrain parisien. Le milieu à trois peut contenir les deux relayeurs et la présence de deux attaquants permet de s’opposer à la fois à Thiago Motta et aux joueurs qui pourraient l’aider à remonter les ballons (Verratti, Thiago Silva…).
En première ligne, Erding et Van Wolfswinkel se positionnaient d’ailleurs à hauteur du milieu de terrain parisien. Derrière eux, Lemoine et Cohade se retrouvaient dans les zones de Pastore et Verratti. Lorsque ces derniers redescendaient à hauteur de Motta, les Stéphanois restaient en position, laissant à leurs attaquants la tâche de mettre la pression sur les deux milieux parisiens. Sur les côtés, Tabanou et Monnet-Paquet devaient bloquer la progression de Van der Wiel et Maxwell lorsque ces derniers étaient servis. Ils laissaient ainsi à Pogba et Théophile-Catherine le marquage de Lucas Moura et Cavani.
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Edinson Cavani (PSG) face à Saint-Etienne

Crédit: AFP

Jusqu’à l’erreur de Ruffier, qui a offert l’ouverture du score à Paris (1-0, 24e), Saint-Etienne n’avait pas concédé la moindre occasion. Preuve de l’efficacité de leur organisation, le PSG avait dû s’en remettre aux décrochages d’Ibrahimovic pour trouver des solutions au sol au milieu de terrain. Chargé de le suivre lorsqu’il redescendait, Clément ne pouvait que le contenir, à défaut de pouvoir lui prendre le ballon pour offrir des situations de contre à ses partenaires. Solide au milieu de terrain durant les 20 premières minutes, l’ASSE était néanmoins en difficulté dès lors qu’il récupérait la possession de balle. Sans être dangereux, les Parisiens ont eu peu de déchets, limitant de fait les attaques rapides stéphanoises. Les Verts ont récupéré la majorité des ballons dans leur moitié de terrain, ce qui les obligeait ensuite à repartir de leurs défenseurs. Or sans Perrin derrière, la qualité de relance laissait à désirer.
Autour d’Ibrahimovic qui restait dans l’axe, les Parisiens ont ainsi mis la pression sur les rampes de lancement stéphanoises : Cavani à gauche face à Sall ou Théophile-Catherine, Verratti à droite face à Clément. Maxwell et Van der Wiel bloquaient Monnet-Paquet et Tabanou sur les ailes, Pastore se retrouvant face à Lemoine dans l’axe. Seul Cohade, sur quelques déplacements, semblait en mesure de perturber l’organisation parisienne mais la paire Erding-Ricky était ensuite dominée dans les duels par la défense parisienne, empêchant le développement d’actions dans le dernier tiers du terrain. Il a fallu attendre le second but du PSG pour voir enfin une action collective digne de ce nom (Ibrahimovic, 41e). Sur cette phase de jeu, partant de la droite pour finir par un centre de Maxwell côté gauche, les hommes de Laurent Blanc ont réalisé exactement ce qu’il faut faire pour prendre à défaut un 3-5-2.

Le faux-procès du système

Christophe Galtier a-t-il fait une erreur en faisant le choix du 3-5-2 ? Les vingt premières minutes de la partie ne lui donnaient pas tort, le PSG ayant beaucoup de mal à franchir le milieu de terrain. Tactiquement, l’ASSE a toutefois souffert d’un déséquilibre sur son côté gauche. La présence de Lucas Moura sur l’aile a poussé Tabanou à jouer plus bas au fil des minutes, afin de ne pas laisser le Brésilien en un-contre-un face à Pogba. Cela a laissé plus d’espaces à Van der Wiel et forcé Cohade à s’excentrer pour bloquer le latéral néerlandais.
Remontant le ballon par la droite, Paris renversait ensuite côté gauche en utilisant les relais de Pastore dans l’axe (comme sur le second but). Côté droit, les Stéphanois ont beaucoup mieux résisté dans l’entrejeu. Cavani n’étant pas une menace lorsqu’il évolue sur l’aile, Monnet-Paquet sortait sans risque afin d’aider ses milieux de terrain en bloquant Maxwell. Cela permettait à ces derniers de rester dans l’axe afin de s’opposer aux incursions des milieux parisiens.
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Javier Pastore efface Kevin Monnet-Paquet d'un petit pont lors de PSG-ASSE (5-0)

Crédit: Eurosport

Mais au-delà de ce déséquilibre tactique, les Stéphanois ont tout simplement commis beaucoup trop d’erreurs individuelles pour espérer pouvoir ramener quelque chose de ce déplacement. Si les deuxième et quatrième buts parisiens ne doivent rien à personne, les premier et troisième sont offerts par Ruffier et Monnet-Paquet. Quant au cinquième, il est venu punir une équipe complètement désorganisée, comme en témoigne la distance séparant Verratti – qui lance Ibrahimovic – et Cohade qui était jusqu’ici chargé de le suivre.

Conclusion

Si le score reflète bien l’écart qui séparait les deux formations dimanche soir, la performance parisienne est à relativiser. Peu inspirés en début de partie, les hommes de Laurent Blanc ont été mis sur le bon chemin par l’énorme erreur de Ruffier, qui leur a permis d’ouvrir le score (le plus dur face à une équipe stéphanoise qui était en difficulté lorsqu’elle devait construire). Les Parisiens pourront toutefois retenir que leur défense a largement dominé les duels, tant dans l’axe que sur les côtés, bien aidée en cela par le travail du reste du bloc pour gêner la construction stéphanoise.
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