Ligue 1 : A l'image de Barrios, Montpellier remonte à la surface

Montpellier, retombé dans l'anonymat du milieu de tableau après son titre de champion en 2012, se rapproche des bons élèves de la Ligue 1 et s'est installé à la 6e place du championnat avant la 23e journée et un déplacement à Lorient samedi (20h00). Attaque renaissante, recrues évoluant enfin à leur niveau, à l'image de Lucas Barrios transfiguré depuis deux mois, ou encore constance dans la performance ont métamorphosé l'équipe de Rolland Courbis, maintenue jusque-là par la solidité de sa défense et la cohésion de son jeu.

Depuis six rencontres et la défaite concédée à domicile le 3 décembre face à Saint-Etienne (2-0), Montpellier affiche une invincibilité inédite cette saison, marquée notamment par trois victoires consécutives devant l'OM, qu'il a fait chuter de sa place de leader, Metz et Nantes. Conséquence: le club héraultais vient d'empiler 14 points sur 18 possibles pour se placer dans le sillage des candidats au titre. "On est sur une bonne dynamique. Il faut essayer de surfer sur cette vague le plus longtemps possible sans se prendre pour d'autres", apprécie le milieu Paul Lasne, l'une des quatre recrues engagées à l'intersaison.

Est-ce l'effet d'une régularité nouvelle ou de l'efficacité d'une attaque jusque-là transparente ? Au cours des six ultimes rencontres, Montpellier a inscrit plus de buts (16) que lors des seize journées initiales (14 buts). Il a même flambé à Rennes et devant Nantes, outsiders comme lui pour une qualification européenne, leur infligeant une belle fessée (4-0 à chaque fois). "Quand on prend un but, sauf à la 94e, on se dit que l'on a la possibilité d'égaliser, alors qu'à une certaine période, on se disait au mieux on égalisera", nuance Rolland Courbis au sujet de son potentiel offensif.

Le réveil de l'attaque de Montpellier coïncide avec celui de Lucas Barrios, qui avait rendu une copie presque blanche pendant quatre mois. Après un passage sur le banc et les vives critiques du président Louis Nicollin, l'attaquant prêté par le Spartak Moscou, âgé de 30 ans, a répondu par six buts en six matchs, dont un hat-trick à Metz, et deux passes décisives. "Depuis le retour des vacances, Lucas est très en forme", remarque Paul Lasne. "J'ai été déçu pendant quatre mois. Aujourd'hui je ne vais pas être surpris quand je vois jouer Barrios comme je pensais qu'il allait jouer quand on l'a pris. On a le Barrios que l'on attendait, on n'a pas le superman Barrios", savoure Courbis.

Montpellier, qui a multiplié les erreurs de recrutement depuis 2012 (Herrera, Charbonnier, Niang), pourrait donc tenir enfin le successeur d'Olivier Giroud, artisan majeur de la conquête du titre (21 buts, 9 passes décisives) avant d'être transféré à Arsenal pour 12 millions d'euros. "Lucas, qui est apprécié dans le vestiaire, tient son rôle de point de fixation de brillante façon. Il ne fait pas monter le niveau de ses partenaires, mais il élève le niveau de notre équipe, notamment sur certaines actions où il mobilise un ou deux adversaires", ajoute l'entraîneur montpelliérain.

Discrets jusque-là, le milieu Lasne et l'attaquant Kevin Bérigaud, deux recrues arrivées respectivement d'Ajaccio et d'Evian-Thonon, se sont aussi libérés depuis la trêve hivernale. L'un et l'autre ont enchaîné les titularisations et ont inscrit deux buts chacun. Montpellier, à l'équipe équilibrée et complète, peut-il tenir ce rythme et viser plus haut ? "C'est compliqué d'aller chercher les cinq premiers, quasiment assurés de terminer aux cinq premières places. Si on consolide cette 6e place cela serait une très belle saison de notre part", assure Lasne.