Ligue 1 - AS Monaco : Andrea Raggi, l'indispensable que l'on n'attendait pas

A Monaco, les stars ne sont pas forcément celles que l'on croit. Dans l'ombre des João Moutinho, Jérémy Toulalan, Dimitar Berbatov ou Ricardo Carvalho, Andrea Raggi s'impose comme une pièce maitresse du dispositif de Leonardo Jardim. Qui permet à l'ASM de poursuivre une série de sept matches sans encaisser le moindre but, toutes compétitions confondues.

Depuis le début de la saison, seuls Fabinho, João Mourinho et Yannick Ferreira-Carrasco ont disputé plus de minutes en Ligue 1 que l'Italien. Contre Lille, samedi dernier, Andrea Raggi a même joué sa 100e rencontre sous le maillot monégasque : 93 l'ont été comme titulaire. Preuve de la constance du bonhomme. Une fierté assumée pour celui qui ne devait qu'aider le club à faire la transition entre la Ligue 2 et l'arrivée des stars. "C'est tout simplement magnifique, a-t-il déclaré sur le site officiel du club. Ce maillot est très important, c'est un top club. J'espère que ma carrière à Monaco va continuer encore plusieurs années !" Un appel du pied à ses dirigeants alors que son contrat prend fin en juin prochain. Andrea Raggi se plait à Monaco et il ne compte pas quitter le club aussi facilement.

Bien installé au sein de la défense monégasque, Andrea Raggi n'était pas destiné à devenir un cadre. Au moment de sa signature en 2012 en provenance de Bologne, peu de monde pensait que l'Italien allait être capable de s'imposer durablement et poursuivre la légende des joueurs transalpins sur le Rocher. Monaco était alors en Ligue 2 et à la recherche de guerriers capables d'assurer la montée du club en Ligue 1. Avant d'aller voir ailleurs. Force est de constater que le défenseur a su faire face à la concurrence des Eric Abidal, Ricardo Carvalho, Wallace ou Aymen Abdennour. Une réussite qui trouve son explication dans sa polyvalence. Sur ses 100 apparitions avec l'ASM, 60 l'ont été en défense centrale. A 23 reprises le natif de la Spezia a débuté comme latéral droit. Plus surprenant encore, le joueur a commencé 10 matches comme latéral gauche. Sans jamais broncher où pester contre son sort. Toujours avec une hargne à en faire devenir fou ses adversaires.

Car l'Italien n'est pas seulement un joueur qui "mouille le maillot", il est aussi un fabuleux leader d'homme. Et comme tout leader, le défenseur n'hésite pas à se mettre en première ligne lorsque les esprits s'échauffent. Sans pour autant dépasser les limites. Le défenseur n'a pas encore écopé du moindre carton rouge depuis son arrivée en France.

Il a en revanche participé à quelques scènes cocasses. Tout le monde se rappelle encore de cette phrase devenue mythique d'Herve Renard à l'attention de ses joueurs. "Allez-y, faites-vous le chauve". Ou encore les mots, plus difficile à retranscrire, de Thomas Touré envers l'Italien après la rencontre encore entre l'ASM et les Girondins des Bordeaux, le 11 janvier dernier.

A 30 ans, Andrea Raggi n'a jamais été appelé en équipe nationale. Pas question pourtant de tirer une croix sur son rêve. L'Italien trouve toujours des motifs d'espoirs. "Conte (le sélectionneur italien) est un grand entraîneur et le fait qu'il ait appelé Graziano Pellè avec qui j'ai joué le Championnat d'Europe des moins de 21 ans aux Pays-Bas en 2007 démontre que le sélectionneur suit les joueurs et appelle les plus méritants, a-t-il lâché à CalcioBlog en octobre dernier. Ce serait génial de chanter l'hymne national avec le maillot bleu, même juste une fois. L'espoir est toujours là, mais je dois transpirer sur le terrain pour y parvenir." A commencer dès dimanche face à l'OL, où Monaco peut effectuer un nouveau rapproché au classement. Et offrir un peu plus d'attention à un joueur qui ne demande pas de reconnaissance.