Ligue 1, AS Monaco - FC Lorient (1-2), notre antisèche : Comme Monaco, Jardim a raté sa première

Pour affronter Lorient, Leonardo Jardim a reconduit le 4-2-3-1 vu lors des matches de préparation, avec Joao Moutinho en meneur de jeu. La surprise, outre l’absence de Falcao au coup d’envoi, est venue de la titularisation de Tiémoué Bakayoko, préféré à Jérémy Toulalan. Un pari qui a eu pour principal effet de déstabiliser l’entrejeu de l’ASM. Des choix qu'il a revus dès... la 32e minute. Le repositionnement de Moutinho devant la défense, avec l’entrée de Valère Germain à la place de Bakayoko, a alors permis de solidifier le milieu de terrain.

En face, Sylvain Ripoll a opté pour une formule qui a déjà fait ses preuves à Lorient : un 4-4-2 à plat qui utilise la vitesse de ses attaquants pour se projeter vers l’avant. Un choix qui a permis de prendre en défaut une défense monégasque positionnée très haut avec des latéraux offensifs. Plusieurs fois, la charnière centrale de l’ASM a dû intervenir en catastrophe pour reprendre le duo Aboubakar – Diallo.

Avec cette double ligne de 4, Sylvain Ripoll a aussi trouvé la solution pour couper les transitions milieu – attaque de Monaco. Le trio Berbatov – Carrasco – Ocampos, épaulé par Moutinho puis Germain, n’a jamais pu combiner de manière efficace. Les actions les plus dangereuses de l’ASM ont été provoquées par les centres proposés par les latéraux Dirar et Kurzawa.

Si Lorient est venu à bout de Monaco, il le doit à son gardien Benjamin Lecomte. Fébrile sur sa première prise de balle, le portier des Merlus a ensuite sorti le grand jeu. Décisif pour repousser les tentatives de la tête de Berbatov (26e, 50e, 71e) et Kurzawa (30e), il n’a pas hésité à sortir de ses six mètres pour contrer une frappe de Ferreira Carrasco (54e). Au milieu, Yann Jouffre a été précieux pour stabiliser l’entrejeu lorientais. Positionné sur la droite, il n’a pas hésité à se projeter vers l’avant pour épauler ses attaquants. Devant lui, si Aboubakar a marqué, c’est bien Sadio Diallo qui a animé le jeu offensif des Merlus. Toujours en mouvement, le Guinéen a été à l’origine de plusieurs situations dangereuses.

En face, la charnière centrale monégasque est passée à côté de son match. Ricardo Carvalho a compensé son manque de vitesse par une agressivité qui lui a valu une expulsion. Aymen Abdennour, lui, est impliqué sur les deux buts lorientais. Il provoque le penalty pour l’ouverture du score (9e) et perd le ballon au milieu sur le but de la victoire des Merlus (87e). Il faut dire que les défenseurs centraux monégasques n’ont pas été aidés par les montées des latéraux. Mais sans Layvin Kurzawa, Monaco n’aurait pas eu beaucoup de cartouches offensives. Le latéral gauche de l’ASM a souvent pris le dessus sur son vis-à-vis et a offert de bons ballons à destination de ses attaquants, et surtout à destination de Berbatov, toujours bien placé devant le but.

Mené depuis le penalty d’Aboubakar à la 9e minute, Monaco pousse sans être capable de trouver la faille. À la 78e minute, Lamine Koné, très bon jusque-là, déstabilise Dimitar Berbatov dans sa surface. L’arbitre désigne le point de penalty. Falcao ne se fait pas prier et égalise. À dix contre onze, Monaco croît avoir fait le plus dur. Mais moins de dix minutes plus tard, Valentin Lavigne inscrit le but de la victoire lorientaise pour son premier match en Ligue 1.

Battue par Lorient sur sa pelouse, l’AS Monaco a perdu son premier match à domicile en 2014. Saint-Etienne est désormais la seule équipe de Ligue 1 invaincue sur ses terres depuis janvier.

Déjà laissé de côté pour le dernier match de préparation face à Arsenal (1-0), Jérémy Toulalan a vécu les 90 minutes face à Lorient depuis le banc de touche. Il n’est même pas entré en jeu quand Leonardo Jardim a décidé de faire sortir Tiémoué Bakayoko, préférant lancer Valère Germain en meneur de jeu pour faire redescendre Joao Moutinho d’un cran. Un choix qui a réglé temporairement le déséquilibre défensif de l’ASM, mais qui a aussi eu pour effet de réduire considérablement l’apport offensif du Portugais, si précieux pour faire le lien entre le milieu de terrain et les attaquants.

Dans un tel système, une association Toulalan – Kondogbia devant la défense aurait sans doute pu avoir le même effet, tout en conservant la position de meneur de jeu de Moutinho. À la fin de la rencontre, l’entraîneur monégasque est d’ailleurs revenu sur son choix de laisser l’ancien Lyonnais sur le banc : "Toulalan ? C'est un joueur important pour nous. J'ai pris l'option de mettre en place l'équipe qui avait débuté contre Arsenal (à l'exception de Falcao, ndlr). J'ai voulu garder la même structure. Il n'y a pas eu que Bakayoko qui était en dessous. Moutinho et Kondogbia aussi."

S’il veut poursuivre sans Toulalan, le technicien portugais devra sans doute remodeler son schéma tactique. Avec des latéraux aussi offensifs que Nabil Dirar et Layvin Kurzawa, un 4-4-2 en losange pourrait être une solution. Avec Tiémoué Bakayoko en sentinelle devant la défense, Joao Moutinho et Geoffrey Kondogbia pourrait orienter le jeu de l’ASM en s’appuyant sur Valère Germain ou Lucas Ocampos, positionné derrière un duo Falcao –Berbatov. Mais il sera tout de même difficile pour Jardim de se passer de l’expérience d’un Jérémy Toulalan, pièce maîtresse de l’AS Monaco la saison dernière.