Ligue 1, avant Metz-Bastia : Parti en 2007, revenu en 2014, Malouda ne va pas reconnaître la Ligue 1

Avec 50 points à la trêve (un record) et 17 points d'avance sur l'OM à l'arrivée, l'OL remporte son sixième championnat consécutif les mains dans les poches et le cigare à la bouche. La Ligue 1 est persuadée qu'elle en a pris pour perpète et Lyon vise grand. Son obsession : l'Europe. La grande, pas celle du FC Astra. En 2006, l'OL a échoué d'un rien en quart de finale face à l'AC Milan sur une bourde dans les dernières minutes d'Abidal. Lyon est armé pour aller au bout. Gavé de titres, il a le ventre gras et dépense près de 30 millions d'euros l'été venu. La mode n'est encore pas à la diète.

Il fut un temps où Zlatan Ibrahimovic ne jouait pas encore en Ligue 1. Un temps pas si lointain où il suffisait de marquer 15 buts pour être sacré meilleur buteur de Ligue 1.  Ce fut le cas de Pedro Miguel Pauleta en cette saison 2006-07. Pour rappel, lors de sa première saison en France, il a suffi de 17 journées à Zlatan pour dépasser le total du Portugais (17 buts).

En cet été 2006, Thiago Silva retourne à Flamengo après une première expérience ratée au Dynamo Moscou pendant que David Luiz, 19 ans, parfait sa formation à l'Esporte Clube Vitoria. Le PSG, lui, n’a pas encore les moyens et mise sur Sammy Traoré. Un grand échalas de 1,93m à la technique grossière. Il forme avec Mario Yepes, Bernard Mendy et Sylvain Armand une défense qui ne compte bien sûr aucune sélection en équipe du Brésil. Mais cette arrière-garde sent la sueur, les tacles à la gorge et les samedis soirs au charbon.

Les Qataris, Ibrahimovic, Thiago Silva, Cavani : tout ceci aurait pu ne jamais exister si ce 1er avril 2007 Amara Diané et Sylvain Armand n'avaient pas sorti leur club du traquenard. Avant sa victoire à Lens (1-2), le PSG est 19e à trois points de Troyes, premier non-relégable. Paris sauvera sa peau de justesse et assurera son avenir grâce à une victoire sur l'ESTAC lors de la… 37e journée. Le titre est loin, la Ligue des champions même pas un rêve. Ce maintien permettra au club de recruter très gros l'été suivant : Grégory Bourillon, Frabrice Pancrate ou Apoula Edel.

En 2006-2007, Pascal Dupraz devait déjà piquer des colères monstres sur son banc de touche. Mais pas grand monde ne s'en souciait. La Ligue 1 était loin pour celui qui se déplaçait dans l'anonymat général du championnat amateur sur les pelouses de Besançon, Vesoul ou Raon l'Etape. Evian Thonon-Gaillard n'existait pas encore mais Dupraz dirigeait déjà son ancêtre, le Football Croix de Savoie 74.

En 2006-2007, Hugo Lloris et Steeve Mandanda sont encore dans leurs clubs formateurs et les meilleurs gardiens de Ligue 1 sentent bon le foot à papa. Ils s'appellent Ulrich Ramé et Jérémie Janot. Mais le meilleur d'entre eux, cette année-là, joue à Sochaux. Avant lui, Grégory Coupet rafle quatre trophées UNFP du meilleur portier. Après lui, Mandanda et Lloris se partagent le butin. Lui, Teddy Richert, improbable tampon entre deux générations dorées. 

L'or ne coulait pas encore à flots au Parc des Princes mais la Ligue 1 possédait déjà quelques bijoux. Leur renommée n'était qu'embryonnaire mais à cette époque, le Championnat de France pouvait se targuer de regrouper Hatem Ben Arfa, Loïc Rémy et Karim Benzema (les Grenier, Fékir et Lacazette de l'époque), Samir Nasri, Freddy Guarin ou Bacary Sagna. Quelques trésors parfois bien cachés, dans le cas du Stéphanois notamment, mais la L1 jouait déjà à fond son rôle de tremplin.

Lors de la trêve hivernale, Nantes tente un coup et enrôle un champion du monde et d'Europe. Pas n'importe lequel : Fabien Barthez himself. C'est un peu comme si Iker Casillas filait à Lorient à Noël prochain. Le problème, c'est que Barthez, qui ne s'occupait pas encore de la destinée de Luzenac, était en bout de course. Sa fin de carrière se termine sur un "csc", des prestations moyennes, des altercations avec Payet et Savinaud, une bagarre avec un supporter et une sortie par la chatière fin avril.

Basa, Romaric, Sessègnon, Matsui, Yebda, Grafite, De Melo : ce n'est pas une équipe de All Stars mais, cette saison-là, le Mans, avec ses Brésiliens et ses internationaux, est l'équipe hype du moment. Elle se prend à rêver d'un futur glorieux et imagine la MMArena. Aujourd'hui, le MUC72 est en CFA 2 et regrette sans doute Léon-Bollée.

Cette saison-là est sans doute la plus accomplie de la carrière de Florent Malouda. Le Lyonnais se voit attribuer le trophée UNFP du meilleur joueur de L1. Sur son côté gauche, il est incontournable au sein de l'une des meilleures équipes de l'OL de l'histoire. Incontournable en Bleu, finaliste du Mondial allemand, il forme en club comme en sélection un couloir gauche redoutable en compagnie d'Eric Abidal. Il quitte la L1 contre un chèque de 21 millions d'euros. Huit ans plus tard, il revient libre chez le promu messin. Welcome back Flo !