Ligue 1 - Evian-Marseille (1-3): Poumon de l'OM, Giannelli Imbula revit avec Marcelo Bielsa

L'Olympique de Marseille, désormais deuxième de la Ligue 1 après un troisième succès d'affilé, est sorti pleinement renforcé de son voyage à Evian. Sur tous les plans. Dans cette copie collective certes perfectible, mais qui se rapproche petit à petit de la vérité, mettre en avant la performance de Giannelli Imbula parait justifié. Pas à pas, l'ancien guingampais grandit et prend de l'importance au sein du onze de départ marseillais. Face à Evian, la qualité du bonhomme a crevé les yeux.

Utilisé en double pivot défensif avec Alayxis Romao, remonté d'un cran avec l'instauration d'une défense à quatre, Imbula a été dimanche soir le véritable patron de l'entrejeu phocéen. Il l'a été en tous cas en seconde période quand Marseille a définitivement pris le dessus dans la bataille du milieu. Avec un toucher de balle impeccable, une qualité technique retrouvée, l'international espoir a su accélérer le jeu et casser les lignes adverses. Le travail de sape a duré une mi-temps mais il a été fructifié. Evian était pourtant parvenu à bloquer l'axe du milieu de terrain lors du premier acte, notamment grâce au travail de Milos Ninkovic et Djakaridja Koné, laissant André-Pierre Gignac seul devant et sans ballon à négocier. Pas de gâteau sans cerise, Imbula a vu son excellente prestation récompenser par un but - une puissante reprise du gauche dès 20 mètres - qui a mis les siens à l'abri avant la pause. Un but qui a définitivement lancé son match.

En décidant d'opter pour un 4-2-3-1 face à la lanterne rouge, Marcelo Bielsa avait il faut dire placé son joueur dans un fauteuil, celui du relayeur. C'est dans ce système que le natif de Vilvorde (Belgique) avait réalisé un très bon début de saison l'an dernier. Des promesses non-tenues sur la distance. Imbula, le moteur de la montée de Guingamp en Ligue 1, avait alors plongé dans une saison instable en coulisses et galère sur le terrain. Il avait disparu dès le mois d'octobre 2013.

Le milieu défensif avait été le premier à rencontrer des difficultés tactiques et techniques quand l'OM n'avait pas supporté l'enchaînement Ligue des champions-championnat, l'automne venu. A tout cela s'était ajouté une mise à l'écart chez les espoirs pour comportement inapproprié après un match disputé face à l'Islande. Alors encore entraîneur de l'OM, Elie Baup avait réclamé du temps pour son joueur. "C'est un joueur qui, évidemment, a du caractère, et au très haut niveau, avoir du caractère, c'est une qualité. Il faut canaliser tout ça. Mais c'est un joueur avec qui on travaille et avec qui on a envie d'avancer. Dans le temps, ou sur la saison, ce sera un joueur incontournable", prophétisait l'ancien mentor du joueur au Phocéen.

Du côté de ses anciens entraîneurs à Guingamp, où le joueur survolait les débats en Ligue 2, on restait convaincu de sa réussite. Une fois passé le temps de l'adaptation. "Il faut appréhender tout l'environnement à Marseille, expliquait Stéphane Carnot au Phocéen au mois d'août dernier. Il n'y a pas que le sportif. Le public est très exigeant. Ce n'est pas une chose facile, déjà pour un joueur d'expérience. Il suffit que les résultats ne conviennent pas pour que ça devienne compliqué pour tout le monde. Sur ce que j'ai vu, on le revoit faire ce qui a fait sa réputation à Guingamp. Certaines percussions balle au pied, sa capacité d'éliminer les lignes par une passe bien claquée. Ça revient".

A ce moment-là, Imbula évoluait seul à la récupération au sein d'un système en 3-3-3-1. Un rôle clé que le jeune joueur a tenu avec un certain brio mais sans véritable continuité sur une rencontre, laissant l'OM caler à Bastia (3-3) et être surpris au Vélodrome par Montpellier (1-2). Le passage en 4-2-3-1, comme contre Evian, lui confère un véritable rôle relayeur et non de simple défenseur en pointe. Un véritable défi à sa mesure.

La mise en place de Marcelo Bielsa comme technicien de l'OM avait un but bien précis: avoir une personne capable de polir une jeune génération vers les exigences du très haut niveau. Bielsa, le réformateur-refondateur, avait bien le profil idéal pour guider le recrutement "été 2013" du club phocéen vers d'autres cieux. Face à Evian, Imbula, un des symboles de cette génération, celle du projet "Dortmund", a confirmé la montée en puissance déjà vue face à Guingamp et Nice. Quelle sera la suite ? Seul le temps le dira, mais Imbula, 22 ans, semble en passe de retrouver définitivement le chemin de la réussite.

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