Ligue 1 - Guingamp-Bordeaux, 5e journée : l'heure a sonné pour Rolan

La hype de l'été à Bordeaux, c'est aussi lui. Outre Willy Sagnol, Diego Rolan brille et participe activement à l'excellent début de saison des Girondins. L'attaquant uruguayen semble avoir digéré une première année saison compliquée, marquée par l'éloignement et les blessures pour enfin s'épanouir dans le onze bordelais. Mais aussi en sélection. Il aura mis le temps pour trouver sa place, pour avoir le rendement du buteur qu'il était censé être. Le temps de retrouver la confiance perdue dès son arrivée en Gironde en janvier 2013, à même pas 20 ans. Seul, sans repères. "Je suis arrivé jeune, sans ma famille ni ma copine, puis je me suis blessé, deux fois à la cheville, après à la cuisse, explique-t-il. Il y a beaucoup de choses qui ont retardé mon adaptation, mon intégration : le changement de langue, le jeu ici qui est plus physique qu'en Uruguay".

Les débuts sont timides, mais le potentiel existe: on n'est pas retenu pour disputer le Mondial U20 en Turquie avec sa sélection par hasard, elle qui s'inclinera en finale aux tirs au but devant les Bleuets de Paul Pogba. Revers de cette médaille d'argent remportée en juillet, Rolan rate le début de la préparation d'avant-saison des Girondins. Un retard qu'il va payer jusqu'à la trêve avant d'apercevoir la lumière en 2014. D'abord sous les ordres de Francis Gillot, sur un côté droit qu'il adopte aisément (2 buts et 4 passes décisives), puis sous ceux de Willy Sagnol, qui "a amené une nouvelle confiance dans l'équipe"."Il a donné sa chance aux jeunes, il nous laisse de la liberté offensivement, l'ambiance est meilleure que l'an dernier, peut être parce que l'on a de bons résultats", estime Rolan, qui a trouvé un vrai soutien linguistique auprès de l'attaquant argentin Emiliano Sala, de retour de prêt, et qui s'entend tactiquement à merveille avec le latéral brésilien Mariano.

"Diego était en manque d'efficacité, mais il ne se ménageait pas, il faisait beaucoup d'efforts, reconnaît Sagnol. Là, il est en réussite, tant mieux, j'espère que cette réussite va appeler d'autres buts et va servir d'exemple aux autres". Bordeaux leader, l'Uruguayen n'y est pas étranger, lui qui a déjà inscrit trois buts dont un doublé face à Monaco (4-1) et qui a adressé une offrande à Grégory Sertic à Nice (1-3). "Monaco, c'était magnifique, sûrement le meilleur match de ma carrière. J'ai marqué deux buts, je me suis senti bien", énumère-t-il, sans évoquer ses quatre petits ponts réussis - "j'en tente beaucoup à l'entraînement mais ce n'est pas une spécialité" - qui ont fait se lever le stade Chaban-Delmas. "C'est dans la continuité de ma fin de saison dernière que j'avais bien finie. Cette année, je veux marquer le plus possible, je pense qu'on peut viser le podium", poursuit Rolan.

Conséquence de ses débuts tonitruants, bien relayés sur les réseaux sociaux dont il est un fan assidu, Rolan a été convoqué fin août pour la première fois par la Celeste, privée de son buteur star Luis Suarez, suspendu. "La sélection est un rêve que j'ai depuis que je suis tout petit. Quand on joue au foot, on rêve de porter le maillot de son pays. Aujourd'hui j'y suis, je veux profiter de cette opportunité qui est très importante pour moi", disait-il avant son départ pour ses deux premiers matches internationaux disputés en Asie. A Sapporo, au Japon, titulaire au côté d'Edison Cavani, à qui "j'avais un peu parlé par le passé", il ne lui aura fallu que 34 minutes pour délivrer sa première passe décisive au Parisien et prouver une nouvelle fois sa valeur. "J'espère que ces sélections vont lui amener quelque chose, un bagage en plus et qu'il va continuer sa progression", conclut Willy Sagnol, qui devrait l'aligner dimanche à Guingamp. Pour cultiver la confiance d'un joueur à qui tout réussit.