Ligue 1 - OM : Marcelo Bielsa a une cote de folie... et il sait comment l'entretenir

Conscient qu'il génère une vraie fascination au sein de la communauté olympienne, Marcelo Bielsa n'hésite pas à lui envoyer des signaux positifs. "Est-ce que le stade Vélodrome se rapproche de l'ambiance en Argentine ? Je n'aime pas faire des comparaisons, mais il y a peu d'endroits au monde où il y a une telle ferveur."

Ces propos, lâchés mercredi en conférence de presse, ont provoqué une nouvelle vague de sympathie à l'endroit du coach olympien. S'il ne veut pas tomber dans la démagogie, Bielsa sait parfaitement entretenir la flamme chez ses fidèles supporters. "Une des choses que j'admire le plus dans ce club, c'est l'harmonie du stade et des supporters, ajoute-t-il. Aucun joueur ne peut être insensible à l'effet fantastique que produisent les supporters mais aussi l'écusson du club quand on joue à domicile."

Au cours de la période délicate que traverse l'OM depuis le début de l'année en championnat (deux victoires, un nul, deux défaites), l'appui des fans marseillais reste un élément essentiel. Car ils exercent, en coulisses, un contre-pouvoir important. Ils ont déjà démontré par le passé tout leur poids lorsqu'il faut faire pencher la balance pour qu'un entraîneur soit maintenu (ou pas) à son poste. Didier Deschamps pourrait en témoigner... Bielsa a bien conscience de ce lobbying interne mené par les supporters. Il leur fait d'ailleurs régulièrement des appels du pied. "A travers vous (NDLR : les médias), c'est bien au public que je m'adresse, ne cesse de répéter l'entraîneur marseillais lors des conférences de presse. Je veux que mon message soit le plus clair possible."

Quand Bielsa a lâché sa fracassante déclaration sur le mercato le 4 septembre dernier, il voulait d'abord parler au public marseillais avant de malmener son président. Il souhaitait leur faire comprendre qu'il ne pourrait pas forcément atteindre l'objectif qu'il s'était fixé en raison de recrues qu'il n'avait pas choisies. Ses éclaircissements sur le cas Doria participent aussi de sa stratégie de communication. "Je ne veux pas passer pour une mauvaise personne", lâchait-il pour expliquer qu'il n'avait fait confiance qu'aux performances sportives pour mettre de côté le jeune défenseur brésilien.

La presse joue le rôle de courroie de transmission des idées de Bielsa à l'adresse des fans olympiens. Ses tacles répétés à l'encontre des journalistes placent d'ailleurs ses derniers dans une position délicate. Sur les réseaux sociaux, les suiveurs de l'OM sont régulièrement pris à partie pour leur position jugée "anti-Bielsa". Pour calmer le jeu avec les médias, le stratège argentin a fait une entorse à la règle du huis clos de ses entraînements. Il en a ouvert deux lors des deux dernières semaines. Un geste apprécié même si les séances se résument le plus souvent à des décrassages.

Bielsa a aussi ouvert au public... sans pour autant montrer le bout de son nez lors de ces entraînements. "On aurait bien aimé le voir, regrette Jules, un habitué de la tribune Jean-Bouin au Vélodrome. C'est une attraction à lui tout seul. Mais l'important n'est pas qu'il caresse les supporters dans le sens du poil. Il faut qu'il arrive à nous amener dans les trois premiers en fin de saison !"

En replaçant l'OM tout en haut de la hiérarchie hexagonale, Marcelo Bielsa a redonné de la fierté au peule marseillais. Celui-ci le lui rend bien en acclamant son nom à chacun des matchs au Vélodrome. Mais la popularité de l'Argentin va de pair avec les résultats de l'OM. Et seul une deuxième partie de saison réussie permettrait à celui qui a fini par donner son nom au stade des Newell's Old Boys d'entrer vraiment dans la légende du club marseillais...