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Ligue 1, OM-PSG (2-3) : En renonçant à ses principes, Bielsa a fait fausse route et le reconnait

Geoffrey Steines

Mis à jour 06/04/2015 à 17:45 GMT+2

Lucide dans son analyse, Marcelo Bielsa a pris pour lui la défaite de Marseille contre le PSG dimanche en clôture de la 31e journée de Ligue 1 (2-3). Le technicien argentin, qui a balayé ses principes pour tenter de contrer les Parisiens, a pris un sévère retour de bâton. Résultat, il attend toujours de battre un concurrent direct dans la course au titre cette saison.

Tête basse, Marcelo Bielsa sait que l'OM a peut-être perdu le titre face au PSG

Crédit: Panoramic

La tête baissée, comme à son habitude, mais les traits plus tirés qu'à l'accoutumée, Marcelo Bielsa s'est présenté face aux journalistes la mine défaite, une vingtaine de minutes après le coup de sifflet final du match perdu face au Paris SG (2-3). Ce revers l'a marqué. Même s'il avait voulu le cacher, son visage le trahissait. "Le résultat est juste. C'est leur jeu qui a pris le dessus", a reconnu en conférence de presse "El Loco", pas forcément habitué à s'avouer vaincu sur le plan tactique. Un mea culpa, en bonne et due forme. Et pour cause, Bielsa a renoncé à ses principes au moment le plus important de la saison. Une tentation à laquelle il semblait à l'abri et qui a précipité la perte de son équipe dans le choc de la 31e journée de Ligue 1.
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Rod Fanni à al lutte avec Zlatan Ibrahimovic

Crédit: AFP

Un OM sans repères

L'ancien sélectionneur du Chili réserve normalement son schéma à trois défenseurs pour affronter des adversaires évoluant avec deux attaquants de pointe. Pas cette fois. En alignant un 3-5-2 face au 4-3-3 parisien, il avait opté pour un marquage individuel, calquant son axe central sur l'attaque du double champion de France en titre. Jérémy Morel était chargé de bloquer Edinson Cavani, Rod Fanni s'occupait de Zlatan Ibrahimovic et Alaixys Romao était collé aux basques de Javier Pastore. Ce choix a payé par séquences, comme sur le deuxième but marseillais, initié par l'international togolais sur un ballon gratté dans les pieds d'"El Flaco". L'arbre qui cache la forêt.
Parce qu'au-delà du dispositif tactique, les Marseillais avaient revu leurs habitudes et pris le parti d'évoluer un cran plus bas, certainement dans l'optique de priver le PSG d'espace dans le dos de la défense. Le hic, c'est que les Phocéens ne l'avaient jamais fait de la saison et ils n'avaient aucun repère pour appliquer cette recette. D'autant plus face à un quart-de-finaliste de Ligue des champions.

Une débauche d'énergie qui se paye

Le derrière entre deux chaises, ils ont tâtonné pendant une grosse demi-heure en première période. Leur bloc s'étirait sur cinquante mètres, les milieux n'accompagnant pas toujours le pressing déclenché par les attaquants, et laissait des boulevards aux Parisiens au milieu. Thiago Motta et Marco Verratti n'ont certainement pas besoin de ça pour exprimer toute leur qualité technique.
Surtout que Mario Lemina n'avait pas les épaules pour endosser seul le rôle habituellement dévolu à Giannelli Imbula, suspendu dimanche soir. De bonne volonté, l'ex-Lorientais a fini par s'épuiser à vouloir se démultiplier pour colmater les trous. Sur deux coups de boutoir d'un André-Pierre Gignac en pleine réussite, l'OM a atteint la pause avec un avantage impensable quinze minutes plus tôt. Mais la débauche d'énergie consentie a fini par se payer. Comme au match aller, les Marseillais ont été croqués physiquement en deuxième période.
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Le but de Marquinhos pour le PSG

Crédit: AFP

Aucune victoire face au Top 4... en attendant Monaco

Leurs têtes n'ont pas lâché, leurs corps si, à force de courir après ce ballon insaisissable. Pour la première fois de la saison en Ligue 1, ils ont moins eu la possession que l'adversaire (51%-49% en faveur de Paris). Cela s'est vu. "La clé du match c'est qu'on n'a jamais été à l'aise, on n'a jamais pu imposer notre jeu, ni neutraliser la quantité de passes de notre rival, a indiqué Bielsa. (…) Je savais qu'ils monopolisaient le jeu en conservant le ballon et mon schéma n'a pas fonctionné".
Au sortir de la partie, le coach olympien a tout pris pour lui. Les fautifs, ce ne sont pas ses joueurs, mais bien ses choix. "Le match, individuellement, a été positif. Mais malgré cela, on a été dominé. Le projet de jeu du PSG a été plus efficace que le mien. Il n'y a eu ni hasard ni rien qui ne soit directement lié au football. Donc, il n'y a aucune excuse à présenter". Une ligne de défense méritoire, mais déjà entendue lorsque l'OM a échoué à battre Lyon à deux reprises (0-1, 0-0), au match aller contre le PSG (0-2) ou à Monaco (0-1). En attendant la réception de l'ASM (le 9 mai), Marcelo Bielsa n'a pas gagné le moindre match face à un concurrent direct cette saison. Une vraie tâche dans son bilan.
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Marcelo Bielsa (OM)

Crédit: Panoramic

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