Ligue 1 - Pour relancer les Girondins, Sagnol est prêt à complétement revoir son schéma de jeu

Et si Sagnol avait trouvé la parade aux maux de l'automne girondin? En décidant d'aligner une défense à trois centraux (Yambéré, Sertic, Pallois) au Stadium mardi en Coupe de la Ligue, le technicien girondin a surpris son monde, les Toulousains d'abord, les observateurs ensuite, intrigués par le changement de comportement de ses joueurs dans ce nouveau 3-5-2.

Ce coup tactique a donné une nouvelle identité à son équipe, qui en cherchait une depuis fin août, mais aussi de nouvelles perspectives à ses latéraux, libérés de certaines tâches défensives et, du coup, offensifs à souhait. Le deuxième but bordelais en est l'image parfaite: une passe décisive de l'arrière droit Mariano pour un but de l'arrière gauche Contento. "Il y a eu une réflexion dans le jeu, une prise de conscience sur la qualité du jeu. J'espère que cela annonce de belles choses", indiquait le gardien Carrasso après la victoire à Toulouse.

Reste à vérifier si cette nouvelle organisation était la réponse d'un soir ou si elle peut perdurer. Le prédécesseur de Sagnol, Francis Gillot, avait tenté le même pari il y a deux ans, avec succès sur la durée (5e en 2012), puis était revenu à un système plus classique la saison d'après. Le coach girondin, confronté à une pénurie en défense centrale (avec Sané et Thiago Ilori blessés, Pallois suspendu et Planus écarté), pourrait déjà devoir faire machine arrière dimanche lors du deuxième derby de la Garonne de la semaine et revenir à un schéma (4-2-3-1) qui a montré des faiblesses ces dernières journées.

Composé ainsi, Bordeaux, en difficulté technique, notamment au milieu avec des joueurs de côté moins en verve comme Rolan ou Maurice-Belay, a perdu sa flamboyance de l'été pour rentrer dans le rang en l'espace d'un mois et demi poussif (2 victoires, 2 nuls, 3 défaites) faisant ressurgir certains démons. "Il va falloir serrer les dents, on n'a pas le choix, expliquait Sagnol lundi. Avec un effectif au complet, on peut viser la 5e place. Là, la problématique, c'est qu'on a beaucoup tiré sur certains joueurs qui tirent la langue aujourd'hui car leurs corps sont en difficulté. Il y a des ingrédients que l'on avait en début de saison que l'on n'a plus."

La période de grâce passée, Sagnol a eu besoin d'activer certains leviers psychologiques pour piquer ses hommes, installés comme leurs prédécesseurs dans un confort à la longue contre-productif. Sa sortie sans concession après le nul heureux concédé face à Caen (1-1) en répétant inlassablement ne pas avoir "vu de joueurs qui avaient envie", ressemblait comme deux gouttes d'eau aux constats établis par Gillot, la fraîcheur dans le discours en plus. A se demander après coup si le principal accident du début de saison n'était pas plutôt le score flatteur (4-1 avec un but hors-jeu et deux penalties) obtenu contre Monaco mi-août qui avait provoqué tant d'espoirs.