Marcelo Bielsa : 5 bonnes raisons de rester à l’OM… ou pas !

L’entraîneur de l’OM est au cœur de l’actualité marseillaise en ce moment. Son éventuelle prolongation anime toutes les conversations et la probabilité grandissante de le voir rester à la tête de l’équipe la saison prochaine fait frémir de plaisir et d’impatience les supporters de l’OM. Mais avec El Loco, tant que rien n’est signé (et même après) il ne faut pas arrêter ses idées. Tout peut aller très vite, dans le bon sens comme dans le mauvais. Si Bielsa semble avoir envie de continuer l’aventure aujourd’hui, il pourrait avoir changé d’avis ce soir ou demain. Voici donc cinq bonnes raisons pour qu’il reste à l’OM. Et comme il faut penser à tout, voilà encore cinq bonnes raisons pour lui de partir.

Marcelo Bielsa émarge à 300 000 euros brut par mois. Pour la Ligue 1, c’est une grosse somme : seul Laurent Blanc, l’entraîneur du PSG, gagne plus que lui. Mais s’il désire prolonger, El Loco aimerait que cette prolongation s’accompagne d’une augmentation. Les discussions sont engagées et selon les dernières informations, elles évolueraient positivement. Les départs conjugués de Gignac et Ayew ont considérablement allégé la masse salariale du club olympien et les dirigeants pourraient donc faire un petit effort pour leur entraîneur argentin.

Bielsa n’est pas loin de prolonger jusqu’en 2017 à l’OM et les supporters marseillais n’y sont certainement pas pour rien. Partout où il passe, le technicien à la glacière est adulé, malgré des résultats parfois décevants. Les fans de l’OM ne dérogent pas à la règle : ils sont tombés sous le charme dès le premier jour et ils ne manquent pas une occasion de prouver leur amour à Bielsa. El Loco a beau se montrer peu émotif, il commence à craquer face aux "Bielsa no se va". C’est toujours agréable de se sentir aimé.

Personne, à Marseille, n’a oublié l’épisode Doria. L’été dernier, le jeune défenseur brésilien avait été imposé par Labrune à l’entraîneur argentin. En réponse, ce dernier avait érigé en principe de ne pas le faire jouer. Résultat, un fiasco à près de 10 millions d’euros. Cet été, les dirigeants marseillais devraient bien se garder de mettre leur nez dans les cassettes VHS de Bielsa. El Loco veut, et va, choisir son équipe pour la saison prochaine. C’est en tout cas une condition évidente de sa prolongation à l’OM.

Ce n’est certainement pas celle dont il rêvait cet hiver, après une phase aller conclue à la première place du Championnat. Mais à défaut de s’être qualifié pour la prochaine Ligue des Champions avec l’OM, Bielsa jouera la Ligue Europa, directement en phase de groupe (si le PSG bat Auxerre samedi en finale de la Coupe de France). Et cette compétition, l’Argentin la connait bien : il a mené l’Athletic Bilbao en finale en 2012 (perdue 0-3 face à l’Atletico Madrid). Il pourrait être tenté de récidiver avec l'OM.

Marcelo Bielsa n’est pas seulement aimé par les supporters de l’OM. En France, il a de nombreux adeptes. La fascination pour son système de jeu dépasse les frontières de la cité phocéenne et Bielsa est parvenu, au fil d’une saison spectaculaire, à convaincre de nombreux observateurs, même les plus sceptiques lors de son arrivée. Son équipe n’est pas toujours équilibrée mais elle produit systématiquement du spectacle. Avec l’assurance, à chaque fois, de voir des buts. C’est ce qui compte, au final.

Voilà quelque chose de difficilement envisageable lorsqu’on sait que le technicien argentin a pris l’habitude de travailler avec un staff très élargi. Ils étaient dix-neuf à le seconder au quotidien cette saison. Pour la saison prochaine, ce nombre va être revu à la baisse. Deux de ses plus fidèles lieutenants, les frères Javier et Diego Torrente, vont quitter le club. Le premier va rejoindre Once Caldas en Colombie tandis que le second retournera en Argentine. De quoi donner envie à Bielsa de lui aussi plier bagage ?

Comment faire mieux, avec moins ? C’est un peu l’équation posée à Marcelo Bielsa s’il reste à l’OM la saison prochaine. Deux de ses meilleurs joueurs, André Ayew et André-Pierre Gignac, sont en fin de contrat et ont entériné leur départ. Le premier est le joueur le plus régulier de l’OM depuis cinq ans tandis que le second vient de terminer la saison de L1 avec 21 buts au compteur. Les dirigeants phocéens peuvent se remuer les méninges, la perte de ces deux-là sera bien difficile à combler. Et El Loco va devoir bricoler.

L’une des conditions à la prolongation de Bielsa est d’avoir la mainmise sur le recrutement. Mais l’été dernier, cela devait déjà être le cas et pourtant, l’Argentin s’était vu imposer des joueurs par son président. Le cas Doria semble aujourd’hui digéré mais bientôt, l’international espoir brésilien va revenir et El Loco devra bien faire avec. Ce dernier a ciblé des joueurs latins, inconnus en L1, alors que Vincent Labrune aimerait poursuivre sa stratégie de recrutement de jeunes joueurs français à fort potentiel. Et s’il n’a pas les mains libres cet été, Bielsa pourrait vite se lasser.

C’est la remarque préférée de ses adorateurs. Bielsa serait un cadeau bien trop beau que fait le football à notre Ligue 1. Il est vrai que la fascination qu’il exerce attise la jalousie de ses pairs : les entraîneurs de Ligue 1 ne l’ont pas sélectionné parmi les quatre coaches éligibles au trophée UNFP d’entraîneur de l’année. Et certains, lors de leurs conférences de presse, ne se gênent pas pour l’égratigner. Il a beau être fou, ça ne peut pas lui passer au-dessus de la tête éternellement.

L’aspect financier est un autre élément à prendre en compte dans les négociations concernant la prolongation de Bielsa à l’OM. L’entraîneur gagne déjà beaucoup (voir plus haut), mais il voudrait gagner plus. Qu’il se le dise : Marseille, qui doit faire l’effort de réduire sa masse salariale et qui s’apprête à vivre sa deuxième saison consécutive sans Ligue des Champions, ne pourra pas lui offrir des émoluments mirobolants. L’entraineur argentin peut toujours faire une "Gerets" : quitter le navire olympien au sommet de sa popularité et doubler (minimum) son salaire en signant au Moyen-Orient, où il est très convoité.