Montpellier - Lyon (1-5), antisèche : Il n'y a aucun doute à avoir sur cet OL-là

On avait quitté l'OL à la limite de la suffisance à Lille (2-1). Dimanche, les troupes d'Hubert Fournier ont remis les pendules à l'heure à Montpellier en effectuant une véritable démonstration offensive (1-5). Au sein du 4-3-1-2 d'Hubert Fournier, Yoann Gourcuff a retrouvé une place de choix dans le onze de départ.

Aligné assez haut en position de meneur de jeu, il a montré beaucoup d'activité et a surtout parfaitement joué son rôle de chef d'orchestre de l'attaque. Résultat : Lyon a eu une totale maîtrise du match (59% de possession). Et s'il a connu deux passages à vide au début de chaque période - le premier a permis à Montpellier d'ouvrir le score dès la sixième minute de jeu -, il a prouvé qu'il était bien le patron de la Ligue 1.

Côté montpelliérain, les choix de Rolland Courbis se sont avérés plutôt mitigés. Après un bon pressing en début de match, son équipe a ensuite trop reculé. Titularisé au poste de milieu droit, Bryan Dabo a fait tout le travail sur le but de Barrios. En revanche, Mathieu Deplagne (latéral droit) a dû être remplacé à la pause par Paul Lasne pour faire reculer Dabo d'un cran et donner un visage plus offensif aux Héraultais.

Ça a plutôt marché, le MHSC s'est procuré plus d'occasions (52e, 69e), mais ça n'a pas suffi. Le pari de faire descendre Anthony Mounier au poste de latéral gauche après la sortie sur blessure de Congré à l'heure de jeu, lui, n'a pas payé. Les Pailladins ont même fini par payer leurs efforts en fin de match en concédant deux buts dans le temps additionnel.

Hubert Fournier lui avait demandé de parler davantage avec ses pieds ? Le message est bien passé. Tiraillé entre la France et l'Algérie, Fekir est avant tout lyonnais et l'OL peut s'en frotter les mains. Excellent, parfois génial, il a parfaitement dissipé les doutes à son sujet en obtenant un penalty et inscrivant un doublé (40e, 72e), sur deux passes décisives d'un Gourcuff étincelant.

Muet depuis le 25 janvier et son retour de blessure, Alexandre Lacazette s'est aussi offert un doublé. C'est lui qui a transformé le penalty égalisateur (30e) et clos la marque (90e+3), ses 22e et 23e buts cette saison. Maxime Gonalons, critiqué et remplacé à Lille, a lui aussi répondu en se montrant précieux à la récupération. Entré à la 90e minute, Yattara est parvenu à s'offrir deux passes décisives dans le temps additionnel pour Tolisso et Lacazette.

A Montpellier, Lucas Barrios a confirmé son statut de meilleur buteur de Ligue 1 en 2015 (6 buts en 7 matches) mais il a joué sur courant alternatif et a raté un penalty en fin de match. Le meilleur montpelliérain a sans doute été Bryan Dabo qui a été très présent dans le pressing et a offert un but tout fait à Barios.

En revanche, Anthony Mournier, très bon contre Nice, a disparu. Comme Sanson au milieu de terrain malgré une bonne occasion (52e). La défense a souffert face à des clients du calibre de Lacazette et Fekir, notamment Deplagne. Geoffrey Jourdren, décisif face au début de match (12e), a lui aussi dû s'incliner devant le talent et la réussite des attaquants lyonnais.

Amaury Delerue a sorti neuf cartons jaunes, dimanche. L'arbitre aurait aussi pu sortir un rouge à la 44e minute sans que personne ne crie au scandale. En voulant stopper Daniel Congré, Christophe Jallet y est allé un peu trop fort en se jetant semelle en avant. Heureusement pour lui, M. Delerue a été plutôt clément en sortant le jaune. Mais le rouge n'était vraiment pas loin. Et si l'OL menait déjà 2-1, la fin de match aurait pu être autrement plus difficile à dix contre onze.

Face à Montpellier, Hubert Fournier alignait Nabil Fekir, Alexandre Lacazette et Yoann Gourcuff ensemble pour la cinquième fois de la saison. Leur bilan : cinq victoires ! Une association que l'on aurait sans doute vu davantage si Gourcuff n'avait pas passé autant de temps à l'infirmerie. De là à dire qu'il détient les clés du succès lyonnais...

L'OL fragilisé par les soubresauts de la semaine ? Ça fait bien rire Jean-Michel Aulas.      

L'Olympique lyonnais a du talent. Il a aussi une sacrée force de caractère. Car il en fallait pour réaffirmer de la sorte son statut de patron de la Ligue 1 au moment où certains s'interrogeaient sur sa capacité à supporter la pression du sprint final. Battu le week-end précédent à Lille (2-1), mis sous pression par le PSG (vainqueur de Lens 4-1 samedi) et l'OM (vainqueur à Toulouse 6-1 vendredi), les Lyonnais sortaient aussi d'une fin de semaine agitée en interne.

En 90 minutes, l'OL a pourtant répondu à toutes les interrogations qui l'entouraient. Fekir déstabilisé ? Lacazette muet ? Gourcuff à l'origine d'une prise de bec entre Aulas et Fournier ? Gonalons à la peine ? Tous ont apporté la meilleure des réponses. Même l'ouverture du score montpelliéraine n'a pas enraillé la machine lyonnaise alors qu’elle aurait pu la replonger dans le doute.

Dans le Rhône, les nuages se sont dissipés aussi vite qu'ils sont apparus. Et le ciel apparait aujourd'hui plutôt dégagé. Quand le PSG a un calendrier chargé, Lyon de son côté n'a plus que la L1 à jouer, et deux rendez-vous huppés en perspective : un voyage également à Marseille et un "derby" à domicile face à Saint-Etienne. En attendant, c'est bien l'OL qui reste premier du classement pour la neuvième journée de suite. En fait, depuis le début de l'année 2015.