Montpellier - OM : Après le fiasco grenoblois, l'OM va commencer sa mue

Rolland Courbis ne perd jamais une occasion de sortir un bon mot. Avant d'affronter l'OM, l'entraîneur de Montpellier a plaisanté sur son collègue du banc de touche olympien, Marcelo Bielsa. "Il nous a battus en étant simplement dans les tribunes la saison dernière, rappelle malicieusement Rolland Courbis en évoquant la victoire 3-2 de l'OM de José Anigo avec la présence d'el Loco dans les travées du stade de La Mosson. Ce sont les commentaires que j'avais lus à l'époque. Tu imagines la peur que l'on a maintenant qu'il est sur le banc de touche..."

Derrière son humour bien particulier, Courbis cache une (réelle) admiration pour l'actuel coach de l'OM. "C'est vrai que je le suis avec beaucoup de curiosité et de sympathie, admet-il. Ce n'est pas seulement parce que Marseille est l'endroit où je suis né mais je trouve que Bielsa est un personnage hors-normes et très sympathique.Je ne vois pas bien ce qui peut l'empêcher d'être sacré champion de France car ils ont maintenant huit jours pour préparer chaque match..." En glissant ce petit tacle à l'entraîneur argentin, Courbis rappelle en passant que l'OM doit uniquement se concentrer sur ses matchs de championnat.

En écho aux déclarations de l'entraîneur héraultais, le coach olympien répond qu'il aurait préféré être encore engagé dans plusieurs compétitions. "Aucune défaite n'améliore la qualité d'une équipe, lance Bielsa en faisant allusion à l'élimination de l'OM en 32e de finale de la Coupe de France à Grenoble (3-3, 5 t.a.b 4). C'est forcément un désavantage pour nous d'être éliminés de toutes les coupes." El Loco garde toujours en travers de la gorge la sortie de route iséroise. "J'ai plus de responsabilités que mes joueurs dans notre échec, explique d'ailleurs l'intéressé. Je dirigeais l'équipe qui avait tous les avantages pour s'imposer. Les reproches sont pour moi."

Marcelo Bielsa veut tirer les leçons de ses erreurs à Grenoble. "J'ai sorti André-Pierre Gignac à l'heure de jeu car j'ai compris que l'on avait besoin de Dimitri Payet dans un rôle de n°10 ", reconnait el Loco qui a repositionné son meneur de jeu dans l'axe après avoir débuté sur le côté gauche. A Montpellier, Payet reprendra cette place qui lui réussit tant depuis le début de la saison. Et c'est l'animation autour de lui qui va bouger. Les absences d'André Ayew, parti à la CAN, et de Romain Alessandrini, toujours aux soins pour une cheville douloureuse, provoque une pénurie de joueurs disponibles sur le flanc gauche. André-Pierre Gignac et Florian Thauvin sont deux candidats potentiels. "Il faudra peut-être essayer un autre joueur sur un côté", déclare mystérieusement Bielsa. Michy Batshuayi pourrait ainsi être testé sur le flanc droit.

En changeant son organisation offensive, l'OM s'offre aussi la possibilité de se montrer moins prévisible. Une bonne chose pour le club olympien face à la sagacité de Courbis. Son équipe est d'ailleurs la seule à s'être imposée lors de la première moitié de saison au stade Vélodrome (2-0). "Que l'OM veuille nous rendre la monnaie de la pièce du match aller, c'est probable, s'amuse l'entraîneur montpelliérain. Mais nous ne sommes pas d'accord !"

D'autres changements sont également à prévoir en charnière centrale. L'absence de Nicolas Nkoulou, lui aussi parti rejoindre sa sélection, ouvre plusieurs possibilités de replacement. Et comme Montpellier risque d'aligner deux attaquants, l'OM répliquera avec trois défenseurs centraux. Le duo Fanni-Morel sera rejoint par Mario Lemina ou plus sûrement Alaixys Romao. Un schéma tactique qui ne rassure guère Benjamin Mendy. "Avec une défense à trois, on n'a pas souvent fait des bons résultats, note le latéral gauche olympien. Nico (Nkoulou) ne sera pas là. C'est un leader sur le terrain. Il nous parle beaucoup. Mais nous avons des joueurs pour le remplacer."

Au cours d'une semaine où les séances vidéos furent intensives, Marcelo Bielsa a tenté de remettre ses ouailles dans le droit chemin après la déconvenue de Grenoble. L'entraîneur de l'OM a insisté sur les phases de contre-attaques adversaires et les premières relances marseillaises. "La défaite à Grenoble ressemble à celle subie contre Montpellier au Vélodrome, explique Bielsa. Il faudra absolument corriger ça." El Loco scrutera de très près son nouvel OM pour savoir si toutes ces modifications ont remis son équipe dans le bon sens...