OL : Les 5 problèmes que Fournier doit résoudre si Lyon veut encore rêver au titre

La statistique en elle-même n'a pour l'instant rien d'alarmante : Alexandre Lacazette n'a plus marqué depuis deux rencontres. Sauf que, depuis son retour de blessure, le Guadeloupéen laisse transparaître une certaine nervosité. Auteur de seulement cinq tirs face à Nantes et à Lille, le meilleur buteur du championnat est en manque de but depuis sa dernière réalisation contre Metz le 25 janvier. Une impression qu'a nuancée l'intéressé sur la chaîne du club : "Je me sens très bien mentalement mais physiquement, je ne suis pas encore au niveau où j’étais."

Laisser le temps au temps. Auteur d'une saison fantastique, Lacazette n'a certainement pas perdu son sens du but en trois semaines. Hubert Fournier a eu cette semaine un entretien avec son buteur, notamment pour évoquer sa complicité égarée avec Nabil Fekir.

Entre l'imbroglio autour de son choix de sélection, la renégociation de son contrat, ses déclarations la semaine passée dans Le Parisien et sa notoriété montante, il est difficile de croire que Nabil Fekir a complètement la tête au ballon ces dernières semaines. Ce que ne cherche même pas à nier Hubert Fournier : "A cette période de la saison, nous pouvions craindre que cela le perturbe. Ça l'a perturbé. Maintenant, il faut qu'il passe à autre chose, qu'il se fasse plus discret dans les médias, lui et son entourage. Qu'il s'exprime avec ses pieds, pas dans la presse".

Une sortie médiatique "à la Fournier" c'est-à-dire sans concession et sans doute pas préméditée : la question sur Fekir n'a surgi qu'à la toute fin de sa conférence de presse et l'entraîneur de l'OL n'avait pas auparavant déplacé spontanément le débat sur ce thème. Lors du dernier match à Lille, le choix de Ghezzal d'oublier Fekir sur une possible balle de break a soulevé l'hypothèse d'un ras le bol de certains de ses partenaires contre l'absolue confiance en lui du Franco-Algérien.

Que les cadres du vestiaire imitent Fournier et "recadrent " Fekir. Si son mental est à la hauteur de son talent, il devrait vite se remettre dans le sens de la marche.

Maxime Gonalons fautif sur les deux buts encaissés à Lille, Jordan Ferri en perte de vitesse, Yoann Gourcuff deux fois remplaçant lors des trois dernières journées, Rachid Ghezzal un peu juste pour être titulaire dans une équipe en tête de la L1, les milieux de terrain de l'OL traversent une période difficile. Et les solutions ne viendront pas du banc : Arnold Mvuemba n'a pas saisi sa chance il y a quinze jours à Lorient où il a été fantomatique, Clément Grenier et Gueïda Fofana sont encore très loin des pelouses. Reste Steed Malbranque, 35 ans, seulement neuf fois titulaire cette saison.

Faire confiance à Gourcuff et le laisser enchaîner les matches tant qu'il n'est pas indisponible.

Depuis la blessure de Milan Bisevac à Monaco (0-0), ses remplaçants ont vécu des moments compliqués : Lindsay Rose à l'origine du penalty contre le PSG (1-1) et concerné sur l'action du but encaissé à Lorient, Bakary Koné battu au duel sur le premier but des Lillois le week-end dernier (2-1). Pour ne rien arranger, le Burkinabè, touché au talon, est forfait pour le match dans l'Hérault. Rose fera la paire avec Umtiti à Montpellier.

Redescendre Gonalons en défense centrale, replacer Tolisso en sentinelle, son poste préférentiel. Problème : il faudrait alors qu'un relayeur se dégage. C'est sans doute l'équation la plus difficile à résoudre pour Fournier.

En tête depuis huit journées, la jeune équipe de l'OL semble avoir du mal à assumer ce statut. Hubert Fournier ne le nie pas : "Cela pèse un petit peu et demande beaucoup d'exigence. Nos adversaires se mettent en mode commando pour créer l'exploit contre le leader." Une analyse vaguement contestée par Corentin Tolisso : "On est plus observés depuis que nous sommes premiers, on essaie de gérer la pression comme on peut. Mais je ne pense pas que cette première place pèse car il y a une forme d'insouciance dans notre équipe. C'est le PSG qui a la pression, personne n'imaginait que nous serions en tête après 27 journées."

Laisser faire Jean-Michel Aulas. Le président de l'OL est un maître dans l'art de gérer les moments de pression, notamment en attirant l'attention médiatique autour de ses déclarations. Ou de ses tweets.