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OM : Dans la tempête, Bielsa montre un autre visage mais reste fidèle à lui-même

Vincent Bantit

Mis à jour 18/01/2015 à 09:19 GMT+1

En ce début d'année 2015, les contre-performances de l'OM poussent Marcelo Bielsa à montrer une autre facette de son étonnant personnage.

Marcelo Bielsa (OM) au Vélodrome

Crédit: AFP

Lundi dernier à Rosario, quartier de Bella Vista. Marcelo Bielsa oublie pendant quelques heures qu'il est l'entraîneur de l'OM. El Loco a retrouvé le centre d'entraînement des Newell's Old Boys, le club qui l'a fait devenir une légende en Argentine au début des années 1990. S'il a fait le déplacement dans sa ville natale juste après la défaite des Marseillais à Montpellier (2-0, 20e journée), ce n'est pas pour y trouver du réconfort auprès de ses anciens collaborateurs. Le coach olympien est venu superviser les travaux de l'hôtel qui va surplomber les terrains du Poliderpotivo des joueurs des NOBs.
En injectant la coquette somme de 1,6M€ dans la construction d'un bâtiment destiné à la mise au vert des joueurs de Newell's Old Boys, Marcelo a fait plus qu'un don à son ancienne équipe. Il n'a jamais coupé le cordon avec ce club dont le stade porte son nom. Le voir débarquer pour regarder si le planning de la construction est bien respecté n'est donc pas étonnant. A cette occasion, il a pu retrouver sa sœur, Maria Eugenia, architecte de formation mais aussi personnalité politique importante du pays. C'est elle qui coordonne le projet de l'hôtel avec le neveu du coach olympien, ingénieur en chef de la réalisation des travaux. Chez les Bielsa, famille et travail vont souvent de pair...

Le tournant, c'est la défaite à Lyon

Cette visite de quatre jours à Rosario s'est déroulée en comité restreint. El Loco ne souhaitait pas que sa présence sur ce chantier soit trop ébruitée. Discrètement, il a ensuite repris le chemin de Marseille pour diriger l'entraînement de mercredi. Il s'est alors replongé dans l'univers qui l'obsède depuis près de dix mois maintenant. Et au cours de ces dernières semaines, on a pu découvrir un nouveau visage du stratège argentin. Moins souveraine sur le terrain, son équipe a perdu la tête du championnat au profit de Lyon le week-end dernier. Une situation qui a tendance à crisper le technicien argentin.
Irrésistible jusqu'à la fin du mois d'octobre, l'OM avait enchaîné une impressionnante série de huit victoires d'affilée en championnat. Lyon avait stoppé la chevauchée fantastique des Marseillais à Gerland en s'imposant 1-0. Les partenaires d'André-Pierre Gignac avaient pourtant dominé une bonne partie de cette rencontre. Ce match a marqué un tournant dans la relation de Bielsa avec la presse qui suit l'OM au quotidien. Questionné sur ses choix, l'Argentin s'était étonné que l'on puisse discuter ses décisions, notamment sur le plan tactique, malgré la déconvenue olympienne. Cette rencontre fut aussi le point de départ d'une période moins vertueuse, l'équipe marseillaise s'inclinant à cinq reprises lors des onze rencontres suivantes...
Devant les difficultés actuelles de sa formation, Bielsa montre un visage plus distant avec les journalistes. "Quand la réussite est au rendez-vous, le chemin que prennent les médias, c'est toujours de féliciter l'équipe qui l'emporte, analyse-t-il. Dans la défaite, deux voies sont possibles : analyser sans faire de critique au niveau individuel ou essayer de trouver des accusations entre deux composantes du club. Dans le deuxième cas, cela se transforme finalement en information puis provoque la désunion du groupe." Le travail de communication du gourou de Rosario consiste à attirer vers lui toutes les critiques de la mauvaise passe actuelle afin que le bloc olympien ne se fissure pas.
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Marcelo Bielsa (OM)

Crédit: AFP

Mea-culpa, tâtonnements et défaillances...

Vendredi, la conférence de presse de Bielsa fut un modèle du genre. De manière très didactique, il a égrainé les erreurs ayant entraîné la faillite de l'OM à Montpellier qui faisait suite à l'élimination par Grenoble en 32e de finale de la Coupe de France. "L'équipe était mal formée, les positions mal choisies et l'attaque n'a pas eu la réussite qu'il fallait, lâchait Bielsa en avouant qu'il avait aligné André-Pierre Gignac alors qu'il était souffrant : "Tout ça, c'est le rôle de l'entraîneur. Ça n'implique pas les joueurs". Jouer les paratonnerres, c'est aussi concéder qu'il s'est trompé sur le choix des hommes. "En l'absence d'un joueur sur le côté au milieu de terrain comme Ayew ou Alessandrini, j'ai successivement choisi Barrada, Batshuayi, Gignac et Payet pour évoluer à ce poste-là, poursuit-il. Mais je n'ai jamais pris la bonne décision."
Les difficultés de l'OM auraient pour cause principale les problèmes liés à l'animation de l'équipe au milieu de terrain. "Il y a eu une série de rotations à Montpellier, décrit Bielsa. Batshuayi, Payet et Thauvin ont permuté aux trois postes du milieu de terrain. Mais tous ces changements spontanés n'ont pas amélioré la production offensive. Ils ont même aggravé la structure de récupération du ballon de l'équipe. On ne s'est créé que trois occasions contre huit habituellement." Le retour attendu de Romain Alessandrini contre Guingamp enlèvera une bonne épine du pied de Bielsa. Mais l'Argentin sait que ce n'est pas l'unique problème. "Il y a des défaillances individuelles, admet Bielsa. Je ne le nie pas. Mais je ne veux pas personnaliser tout ça." Une manière de rester l'unique cible des attaques si l'OM ne se remet toujours pas à gagner.

... mais un 3-3-3-1 maintenu en dépit des critiques

S'il remet en cause ses choix concernant les éléments qui composent son équipe, l'entraîneur olympien ne renie pas ses choix tactiques. Quand l'adversaire évoluera avec deux attaquants de pointe, Bielsa continuera de répondre à cette organisation tactique en opposant son 3-3-3-1, pourtant contesté par plusieurs de ses joueurs, notamment Brice Dja Djéjdé et Benjamin Mendy. "On n'a perdu que deux fois sur quatorze avec ce système, rétorque Bielsa. Je pense que ce schéma est plus sûr avec six joueurs à vocation défensive." El Loco veut bien reconnaître certaines erreurs mais pas revenir sur les fondamentaux du football qu'il préconise. Cette facette-là du personnage, on la connaissait déjà...
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