Quatre journées et deux semaines pour en savoir plus sur la Ligue 1 2014/2015

Au carrefour de l'été et de l'automne, le mois de septembre tient une place à part dans une saison. Entre la pause internationale, le lancement de la campagne européenne et la digestion définitive de la préparation estivale, il marque d'une certaine manière le vrai début de la saison. Bien souvent, les premières "vérités" du mois d'août s'y effritent, révélant leur fragilité. Après les quatre journées aoutiennes, on pressent bien que l'ébauche de hiérarchie est encore sommaire. Fragile. Il y aura quatre journées de plus en septembre. Voici quatre questions, parmi d'autres, dont nous avons hâte de connaitre le verdict.

Le Paris Saint-Germain figure à ce jour parmi les trois équipes encore invaincues (avec Bordeaux et Lille) et il a viré en deuxième position fin août, sur les talons du leader bordelais. Archi-favori dans la course à sa propre succession, surarmé par rapport à une concurrence affaiblie à la sortie du mercato estival, le champion de France devrait, tôt ou tard, prendre les rênes du classement. Ce scénario parait inéluctable. Reste à savoir quand cette prise de pouvoir interviendra : bientôt, ou très bientôt.

Il y a un an, après les quatre matches du mois d'août, le PSG pointait au 5e rang, avec un bilan comptable identique à celui d'aujourd'hui (2 victoires, 2 nuls, 8 points). Fin septembre, il était 2e et avait dû attendre la 10e journée et le 19 octobre pour s'installer en tête. Mais c'était surtout dû au fait que l'AS Monaco avait réalisé de son côté un début de saison exceptionnel. Si le PSG affiche le même rythme de croisière qu'il y a douze mois, il serait étonnant qu'il attende aussi longtemps pour prendre les commandes. Pour cela, une obligation toutefois : commencer à gagner à l'extérieur où, pour l'heure, Paris n'a pris que deux points, en deux nuls chez… les deux derniers du classement, Reims et Evian.

Effet Willy Sagnol ou pas, Bordeaux vit un savoureux début de saison et c'est en leader que le club aquitain vient de traverser la trêve internationale. Champion de la première moitié de la fin de l'été, ça ne pèse évidemment pas lourd, mais c'est toujours agréable, même si les Girondins pourront regretter d'avoir raté le 4 sur 4 contre Bastia (1-1), qui leur aurait permis de signer un mini-break en devançant le PSG et Lille de quatre points. La question est maintenant de savoir si Bordeaux a les moyens d'être toujours devant à la fin du deuxième mois, avec quatre matches de plus au compteur.

Libérés de toute obligation européenne, les joueurs de Sagnol ont l'énorme avantage de pouvoir se focaliser uniquement sur la Ligue 1. En ce mois de reprise des joutes continentales, ce pourrait être un atout non négligeable par rapport à Lille, Saint-Etienne ou même au PSG. Le calendrier girondin dans les deux semaines à venir est d'abord (a priori) abordable (déplacement à Guingamp, réception d'Evian) puis un peu plus coton (déplacement à Saint-Etienne, réception de Rennes). Leaders ou pas, les Bordelais peuvent raisonnablement espérer attaquer octobre avec un matelas situé entre 15 et 20 points. Rappelons que la saison dernière, après huit journées, Bordeaux comptait... 7 points.

Vendredi soir, le choc entre l'Olympique Lyonnais et l'AS Monaco vaudra cher... dans la course au maintien. Bien sûr, personne n'imagine sérieusement que les deux clubs, qui pèsent à eux deux 14 titres de champion (7 chacun), puissent végéter toute la saison dans cette zone dangereuse. N'empêche. A Gerland, ce sera le 15e contre le 17e. Impensable il y a encore quelques semaines. Septembre sera-t-il le mois du rebond ? Rien de moins sûr. Monaco devra gérer en deux semaines et demie ses deux premiers matches de Ligue des champions avec quatre rencontres de championnat. Sans parler du départ de Falcao, qui a agi comme un coup de massue pour le reste de l'effectif. Quant à l'OL, son parcours est chargé d'ici le mois d'octobre : Monaco, donc, puis déplacement à Paris, réception de Lorient et voyage à Nantes.

Il y a presque toujours un "intrus" pour prendre un malin plaisir à bousculer la hiérarchie. Quand celle-ci apparait aussi fragile qu'en ces temps d'appauvrissement derrière l'ogre parisien, la porte est d'autant plus ouverte… En 2013/2014, le FC Nantes, malgré son statut de promu, s'était immiscé dans le Top 5 durablement, tenant ce rythme jusqu'au mois de décembre (le FCN était 4e après 17 journées avec les trois points de la victoire contre Bastia, qui ne lui ont été retirés que plus tard) avant de s'essouffler et rentrer dans le rang.

Difficile, après quatre petites journées, de définir qui pourrait jouer le rôle des Canaris cette année pour émerger au-dessus du ventre mou. Mais sur ce qu'elles ont montré pour l'instant, deux équipes pourraient avoir le profil. Elles viennent toutes les deux de Bretagne : Lorient, auteur d'un coup d'éclat initial à Monaco puis dévastateur contre Guingamp (4-0), et Rennes, plutôt convaincant lors de ses trois dernières sorties après une défaite d'entrée à Lyon. Evidemment, tout ceci est encore très fragile mais une fois encore, en dehors du PSG, toutes les places sont à prendre…