223 jours plus tard, Nabil Fekir est entré en jeu

Quatre-vingt-sixième minute : Nabil Fekir retire sa chasuble et échange un petit regard avec Bruno Genesio avant de remplacer le double buteur du soir, Maxwell Cornet. 223 jours que l'attaquant de 22 ans rêvait de refouler les pelouses de Ligue 1. Un moment attendu par son club, les supporters lyonnais… et aussi les suiveurs de l'équipe de France à deux mois de l'Euro 2016. De retour dans le groupe pour la première fois depuis septembre, l'international tricolore attendra encore un peu pour fêter une titularisation. Mais l'essentiel était ailleurs vendredi soir. Le plus important était de revoir le numéro 18 rhodanien retrouver le chemin des terrains. C'est chose faite.

Évidemment, en si peu de temps, il est inutile de tirer des conclusions sur tel ou tel aspect. Mais sur les quelques ballons négociés, le Lyonnais a joué juste. Une conduite de balle toujours aussi élégante, une accélération, une passe qui ouvre des espaces, l'attaquant a repris tranquillement, sans pression. Bruno Genesio ne voulait prendre aucun risque comme il le répète depuis plusieurs semaines désormais. Le faire entrer à quatre minutes de la fin, alors que le sort du match était scellé, était un choix logique et prudent. Seul Clément Grenier, qui s'est échauffé durant toute la seconde période, affichait le masque des mauvais jours au moment de se rasseoir une fois les trois changements effectués.

Pour son grand retour, Nabil Fekir s'est même retrouvé à deux doigts de marquer. Servi dans la surface après une inspiration de Maxime Gonalons, le joueur de l'OL a tenté un petit lob devant Geoffrey Jourdren plutôt que de contrôler (90+1). Il avait le temps pour, mais le Lyonnais s'est permis une petite gourmandise. Personne ne lui en voudra. L'OL avait fait la différence depuis belle lurette. "Il a montré qu'il n'avait rien perdu de ses qualités techniques", s'est d'ailleurs réjoui Bruno Genesio avant de prévenir : "On ne revient pas comme ça d'une blessure de sept mois. Il faut être patient, indulgent. Il a besoin de retrouver le rythme des matchs, mais le reste ne se perd pas."

Avec la deuxième place provisoire et le retour de son prodige, Lyon a en tout cas de quoi bomber le torse. Tous les voyants sont au vert à l'entame de la dernière ligne droite. Le retour aux affaires de Nabil Fekir ne pouvait pas mieux tomber.