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Audace, confiance aux jeunes et recrutement malin : les secrets de la réussite niçoise

Martin Mosnier

Mis à jour 15/10/2015 à 08:32 GMT+2

Nice est la sensation du début de saison en L1. Son jeu flamboyant a eu raison de Bordeaux (6-1) et de Siant-Etienne (1-4). Comment les Aiglons en sont-ils arrivés là ? Explications.

Nice est la sensation du début de saison

Crédit: Eurosport

C'est un drôle de pied de nez, une mue spectaculaire et surprenante. Mai 2014 : Nice termine la saison avec la plus mauvaise attaque de l'élite (30 buts marqués). Vingt mois plus tard, seuls le Bayern Munich (28) et Dortmund (22) ont inscrit plus de buts que Nice (20) parmi les cinq grands championnats européens. Les Aiglons sont flamboyants depuis août même si leur classement ne reflète pas encore tout à fait l'enthousiasme que soulèvent leurs prestations (8e avec un match en moins, à quatre points du 2e).
Mais résumer le début de saison niçois à son nombre de points, c'est se borner à la carrosserie sans tenir compte du moteur. Se pencher sur la manière, le contenu des matches, c'est constater que Nice vaut bien plus que son rang ne le laisse supposer. Coller six buts à Bordeaux (6-1) et quatre à Saint-Etienne dans le bouillonnant Geoffroy-Guichard (1-4), voilà qui n'a rien d'anodin. Des exploits inimaginables il y a quelques mois encore. Voilà comment Nice a construit son renouveau.

Une confiance absolue au centre de formation

Pourquoi ? Par pragmatisme avant tout. "Il n'y a pas de possibilité de s'élever en recrutant des joueurs parce qu'on n'a pas de moyens", nous a rappelé Claude Puel dans l'entretien qu'il nous a accordé. Avec 45 millions de budget, la marge de manœuvre de l'OGC Nice sur le marché des transferts est très mince. Comme de nombreux clubs de l'élite, les Azuréens misent sur la formation. "On essaie d'avoir des profils de formation, qu'on va révéler, qu'on va faire progresser. A Lille, on fonctionnait de la même manière." Nice ne se contente pas de former : les Aiglons forment bien. Parmi les catégories Espoirs, U20 et U19, Nice est l'équipe la mieux représentée des dernières sélections avec 4 joueurs (Mouez Hassen, Vincent Koziello, Albert Rafetraniaina, Olivier Boscagli) et Jordan Amavi, parti à Aston Villa mais formé chez les Aiglons. Depuis l'arrivée de Claude Puel, Nice a lancé 23 joueurs, une première en L1, dont 17 formés au club.
  • Le chiffre : 21,92. C'est l'âge moyen d'intégration chez professionnels des joueurs de l'effectif de Nice. Ce qui en a fait la saison dernière le deuxième club qui donne le plus rapidement sa chance aux jeunes parmi toutes les équipes du top 5 européen. Seul la Real Sociedad est plus précoce encore. Avec 24 ans de moyenne d'âge, Nice est, pour la troisième saison consécutive, l'équipe la plus jeune de Ligue 1.

Des principes de jeu clairs

Pourquoi ? Parce que Claude Puel est persuadé que si Nice veut s'élever, ça ne peut passer que par le jeu. Pressing, récupération haute, possession de balle : les trois mamelles du jeu niçois. Il suffit d'assister à un entrainement de l'OGC Nice pour observer le chantier mis en place par son entraîneur. L'accent est mis sur les combinaisons offensives, les débordements des latéraux et les centres devant le but. C'est le cœur du système Puel : du jeu au sol et rapide. Nice a ainsi inscrit 85% de ses buts dans le jeu en Ligue 1 cette saison (17/20), ratio le plus élevé en L1.
Un style de jeu distillé dans toutes les catégories de jeunes, comme le Barça le fait avec sa Masia. Nice se construit peu à peu une identité. Cette saison, son équipe professionnelle en fait l'éclatante démonstration mais c'est un processus "long de trois ans", ajuste Claude Puel. Ce chemin tracé implique un recrutement adéquat. Nice joue avec des petits gabarits aux centres de gravité très bas qui sentent le jeu. C'est le cas de Jean-Michael Séri , 1,65 m sous la toise. Le trio qu'il forme avec Mendy et Koziello dans l'entrejeu niçois, ne dépasse pas le 1,66 m de moyenne mais a déjà touché 1732 ballons depuis le début de saison (seul le trio du PSG Motta-Verratti-Matuidi a fait mieux en L1). La saison dernière, Nice présentait le deuxième effectif le plus petit d'Europe derrière le Barça, une référence qui revient décidément souvent.
  • Le chiffre : 668. Soit le nombre de ballons joués en moyenne par Nice lors d'un match de Ligue 1. Seul le PSG (793) et Lyon (681) font mieux. En terme de possession (55%), Nice se classe au quatrième rang derrière les grosses écuries : Paris (62%), l'OL (59%) et l'OM (58%). C'est dire si la philosophie de jeu des Aiglons, cette saison, est ambitieuse.
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Hatem Ben Arfa (Nice), félicité par ses coéquipiers après son but somptueux face à Caen

Crédit: Panoramic

Un recrutement malin

Pourquoi ? Parce que Nice n'a pas le choix. Les Aiglons présentent le 14e budget de L1 avec 45 millions d'euros. Une marge de manœuvre étroite qui implique de vendre ses meilleurs joueurs chaque année (Amavi est parti cet été contre 11 millions d'euros) et de flairer les bons coups. Impossible de faire des folies. L'effectif s'est dessiné autour des jeunes encadrés par quelques hommes d'expérience comme Mathieu Bodmer mais aussi Hatem Ben Arfa (28 ans) et même Paul Baysse (27 ans). Le premier était libre de tout contrat, le second piétinait à l'AS Saint-Etienne. Pour dénicher des perles qui collent à son plan de jeu, condition sine qua non à sa survie, Nice s'appuie sur une cellule de recrutement plutôt efficace. Jean-Michael Séri et Ricardo Pereira, deux des belles réussites de ce début de saison, étaient observés depuis deux ans. Comme de nombreux clubs de L1, Nice fait avec les moyens du bord. Mais ça marche plutôt bien.
  • Le chiffre : 3 millions d'euros. C'est ce qu'a dû débourser Nice cet été pour les recrutements de Ben Arfa, Germain, Séri, Le Bihan, Le Marchand, Baysse, Ricardo Perreira, Germain et Wallyson. Dans le lot, les Azuréens ont profité de fins de contrat et de prêts aux conditions avantageuses. Durant sa première année à Nice, Ricardo Perreira continue ainsi d'être payé par Porto.
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Une des recrues de l'été niçois : Valère Germain

Crédit: AFP

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