Avant OM - Stade de Reims : Le fiasco du Vélodrome

59.533. C'est le nombre de spectateurs présents au Vélodrome pour voir OM-Bastia (3-0), dernier match de la saison 2014-2015. Ce soir-là, les hommes de Marcelo Bielsa tentaient de ravir à Monaco la 3e place du classement lors de la 38e journée de Ligue 1. Finalement, André-Pierre Gignac, André Ayew et Dimitri Payet n'offriront pas le tour préliminaire de la Ligue des champions en cadeau de départ au club olympien. Un an plus tard, l'OM accueille Reims pour la dernière sortie de la saison au Vélodrome. L'enceinte marseillaise sera à moitié vide. Seuls 25.000 supporters sont attendus pour clore une saison misérable à domicile.

Si le Vélodrome sonnera creux samedi soir, c'est d'abord parce que les deux virages seront fermés. Une décision de la Ligue suite aux débordements face à Bordeaux (0-0) le 10 avril dernier. Au total, l'OM aura disputé quatre rencontres à huis-clos partiel… Ces trous dans le stade expliquent en partie la chute vertigineuse de l'affluence moyenne, passée de 53.130 spectateurs la saison dernière à 43.195 personnes pour l'exercice 2015-2016. Le niveau de jeu affiché par les Olympiens a aussi découragé bon nombre de fans de faire des déplacements au stade. Au total, les recettes de billetterie s'effondrent de 15 millions d'euros par rapport à l'an dernier.

Avec Marcelo Bielsa, le spectacle était toujours au rendez-vous boulevard Michelet. Avec Michel, c'était la garantie de somnoler pendant 90 minutes… L'entraîneur espagnol, débarqué il y a deux semaines, n'a jamais réussi à donner à son équipe les bases pour briller à domicile. Et les adversaires se réjouissaient même à l'idée de faire le déplacement à Marseille.

"C'est plus facile de les jouer au Vélodrome", confie ainsi Stéphane Moulin, l'entraîneur d'Angers, vainqueur à Marseille en début de saison mais défait dimanche dernier par les Olympiens. Seuls Bastia et Troyes ont perdu cette saison à Marseille avant la réception de Reims. L'OM a partagé onze fois les points à domicile. Un constat amer pour Franck Passi, passé d'adjoint de Michel à entraîneur principal en cette fin de saison. "Sur les onze matchs nuls concédés au Vélodrome, on aurait dû en remporter dix, tonne l'actuel coach olympien. Ça fait vingt points de plus ! Je ne serais alors pas à cette place pour évoquer le prochain match…"

Depuis sa prise de fonction, Franck Passi tente avec Basile Boli de redresser la barre. Il a déjà réussi à qualifier l'OM pour la finale de la Coupe de France. Et le club olympien a assuré son maintien en Ligue 1. Reste maintenant à mettre fin à l'incroyable série d'insuccès au stade Vélodrome. "On est très satisfait d'avoir assuré notre place dans l'élite pour la saison prochaine, continue l'entraîneur de l'OM. Mais on n'a plus gagné au Vélodrome depuis huit mois. La motivation n'est pas difficile à trouver… On a vraiment envie de faire enfin plaisir à nos supporters. Même sans les virages, ils seront quand même nombreux face à Reims à vouloir que l'on s'impose."

Privés des deux derniers matchs de la saison dans leur stade, les abonnés de l'OM en virages ont déjà tourné la page du championnat. Ils regardent maintenant exclusivement vers la finale de la Coupe de France le 21 mai face au PSG. Voilà un déplacement qui ne sera pas interdit… C'est une petite révolution tant les supporters olympiens n'ont pas beaucoup voyagé cette saison en raison des nombreux arrêtés préfectoraux leur interdisant d'assister aux matchs à l'extérieur. Les supporters garderont ainsi en mémoire l'une des pires saisons de l'OM. Passés du dépit à la colère, ils auront fait parler d'eux dans toute l'Europe, sortant notamment des pancartes de chèvres dansant au son de Benny Hill lors d'une rencontre mémorable perdue face à Rennes (2-5).

Le fiasco de l'OM au Vélodrome ne touche pas que le club olympien. Il a aussi des répercussions négatives sur la société Arema. Le gestionnaire du stade subit de plein fouet les performances désastreuses de l'équipe marseillaise. Car cette filiale de Bouygues Immobilier tente désespérément de trouver une société disposée à associer son nom à celui du Vélodrome. Un processus de naming censé ramener huit millions d'euros par an dans les caisses d'Arema. Mais les candidats sont aussi discrets qu'un éventuel nouvel acheteur pour le club olympien. Décidément, il est temps que la saison se termine pour l'OM.