Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

C'est désormais une certitude : le projet du PSG repose sur des paris

Vincent Bregevin

Publié 28/06/2016 à 17:13 GMT+2

LIGUE DES CHAMPIONS - Le PSG a pris une nouvelle direction en se séparant de Laurent Blanc pour introniser Unai Emery. Un tournant dans le projet de QSI, dont le premier objectif reste de remporter la C1. Le technicien espagnol ressemble plus à un pari dans cette optique. Comme Laurent Blanc avant lui.

Nasser Al-Khelaifi, le président du PSG, lors de la saison de L1 2015-2016

Crédit: AFP

Il fut un temps où les décisions des dirigeants du PSG collaient parfaitement à son projet. Quitte à se mettre une bonne partie de la France à dos. Le 22 décembre 2011, il y avait du monde pour s'indigner du licenciement d'Antoine Kombouaré, alors aux commandes d'une équipe en tête de la L1. Même si son remplaçant s'appelait Carlo Ancelotti. Même si l'Italien, en tant qu'entraîneur, avait déjà deux Ligues des champions à son palmarès. Même s'il correspondait parfaitement au projet d'un club qui ambitionnait de remporter cette compétition. Parce que lui savait ce qu'il fallait pour la gagner.
Dans ce contexte, c'était un choix aussi fort que justifié. A l'époque, Paris n'était absolument pas prêt à répondre aux exigences de la Ligue des champions. A tous les niveaux. Les structures n'étaient pas adaptées, l'effectif était insuffisant, quantitativement et qualitativement, et ce sens du détail, indispensable pour atteindre l'excellence, n'existait pas dans ce club. Paris avait besoin d'Ancelotti pour progresser. Nommer l'Italien, à l'époque, ça n'avait rien d'un pari. C'était une nécessité dans le cadre d'un projet bien défini. Son départ a mis ce projet en péril.

Pourtant, Blanc était dans le vrai

Je ne suis pas ici pour faire le procès de Laurent Blanc. Mais pour rappeler que sa nomination pour succéder à Ancelotti était un pari des dirigeants parisien. Parce qu'il ne présentait en aucun cas les mêmes garanties que l'Italien au plus haut niveau, c’est-à-dire celui d'un prétendant à la Ligue des champions. Parce qu'il n'allait pas consolider la base mise en place par son prédécesseur, mais construire à partir de cette base. Ce pari était un pari forcé, cependant. Parce que le PSG ne s'attendait pas au départ d'Ancelotti. Et il a dû agir en urgence pour lui trouver un successeur.
picture

Laurent Blanc (PSG) - Ligue 1 2015-2016

Crédit: AFP

Le pari Blanc aurait pu être gagnant, mais il s'est avéré perdant. C'est surtout lui qui l'a perdu. Sa collection de titres et de records sur la scène hexagonale ne pèse pas grand-chose par rapport à son échec en Ligue des champions. Parce que cet échec, c'est d'abord le sien. Pour moi, le grand tort de Blanc est de ne pas s'être accroché à ses propres idées. Parce qu'il était dans le vrai. Il n'avait pas dépassé les quarts de finale de la Ligue des champions, mais les deux qualifications face à Chelsea avaient marqué une progression. Si elle n'a pas été validée face à City, c'est de son fait. Parce qu'il a abandonné son schéma et sa philosophie pour s'adapter à l'adversaire. Alors qu'il s'était défendu de le faire.

Emery en C1, c'est 12 défaites en 26 matches

Blanc a perdu ce pari, et Al-Khelaïfi en a été la première victime. S'il a prolongé le contrat de son entraîneur en début d'année, ce n'était certainement pas pour s'en séparer à l'arrivée de l'été. Le président du PSG a pris de plein fouet l'échec de son coach face à City et ses conséquences au Qatar. Il a non seulement payé au prix fort ce timing douteux de la prolongation du contrat de Blanc avec une indemnité de licenciement des plus indécentes. Mais Al-Khelaïfi a aussi été contraint de rechercher un nouvel entraîneur. Sans avoir anticipé cette situation. Encore une fois.
Et encore une fois, pour tenter un nouveau pari. Parce que trois sacres en Ligue Europa ne font pas d'un entraîneur une référence en Ligue des champions, pas plus que sa réputation de coach méticuleux, attentif au moindre détail. Pour moi, Emery n'a pas un vécu suffisant dans cette compétition, que ce soit en tant que joueur ou en tant qu'entraîneur. Son bilan de coach en C1 parle de lui-même : 8 victoires, 6 nuls et 12 défaites en 26 matches. Avec des clubs qui n'avaient cependant ni les moyens, ni les ambitions du PSG. Mais Emery a quand même tout à prouver en Ligue des champions.
picture

Unai Emery

Crédit: AFP

Il appartiendra à l'Espagnol de le gagner. L'avenir le dira. Et à vrai dire, ce n'est pas la question. Elle se situe plutôt dans la stratégie des dirigeants du PSG pour atteindre leur objectif. La gestion de la succession d'Ancelotti, puis celle du départ de Blanc, me donnent l'impression qu'ils ne maîtrisent plus vraiment leur sujet, et encore moins leur projet. Leur chance, c'est que le football est loin d'être une science exacte. Faire des paris, ça peut rapporter gros.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité