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Déficit modéré, baisse des salaires, manne anglaise : 7 enseignements tirés des comptes de la L1

Benoît Vittek

Publié 27/04/2016 à 16:47 GMT+2

LIGUE 1 - À défaut d'être une locomotive, le PSG est un très bon élève d'une Ligue 1 qui tente d'équilibrer ses comptes entre diminution des masses salariales et augmentation des recettes de billetterie.

Johann Carasso (Stade de Reims)

Crédit: AFP

"L'objectif d'un équilibre parfait reste très utopique." Et pourtant, la DNCG offre un satisfecit aux clubs français, dont elle salue mercredi les "efforts de gestion" après avoir étudié leurs résultats financiers pour la saison 2014/15. Plonger dans les comptes du football français, c'est questionner une somme d'équilibres précaires. Ou comment la Ligue 1, moins rentable, s'efforce de sortir du rouge financier.

Recul des recettes + diminution des dépenses = un déficit modéré

Pour la première fois depuis cinq ans, le chiffre d'affaires cumulé des clubs de Ligue 1 et Ligue 2 est en baisse. Il n'est plus que de 1.619 millions d'euros après la saison 2014/15, après avoir culminé à 1.707 un an plus tôt. Pourtant, les pertes cumulées sont elles aussi en recul, de 30%, pour se fixer à 67 millions d'euros. Les clubs, dans le rouge, se sont serrés la ceinture, avec notamment des économies de 25 millions d'euros sur les dépenses de salaires.

Le PSG, vrai bon élève

Le Paris Saint-Germain méritait bien d'être libéré des chaînes du fair-play financier. Le club parisien a bouclé la saison dernière avec un bénéfice de 10,6 millions d'euros, le meilleur résultat de toute la Ligue 1. Le PSG a généré 34,1% des revenus accumulés par les clubs de l'élite. Soit, selon les calculs de la DNCG, "autant que Bordeaux, Rennes, Montpellier, Nice, Guingamp, Nantes, Toulouse, Caen, Reims, Lorient, Bastia, Evian, Metz et Lens réunis". Dans le même temps, sa masse salariale représente 26,7% de celle de la L1.

L'OM, un accident industriel

La difficile saison 2014/15 de l'Olympique de Marseille portait déjà en elle les germes de l'effondrement vécu ces derniers mois. Longtemps porté par Marcelo Bielsa et son style de jeu flamboyant, le club a laissé passer la Ligue des champions et les revenus qui l'accompagnent. Avec une masse salariale de 97 millions d'euros, la deuxième plus élevée du championnat, le droit à l'erreur n'existait pas. Les mois qui ont suivi l'ont bien montré.
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Vincent Labrune en conférence de presse après la démission de Marcelo Bielsa

Crédit: Panoramic

Très chers salaires

À 1.096 millions d'euros, la masse salariale des clubs est en baisse de 2% par rapport à l'exercice 2013/14. Mais ces dépenses, qui ont dérapé de 50 millions par rapport aux budgets prévisionnels, représentent pourtant une part croissante des dépenses des clubs qui ont globalement réduit la voilure. La masse salariale équivalait en 2014/2015 à 68% des produits d'exploitation, contre 66% la saison précédente. Et 75% en 2010/2011.

L'indispensable manne audiovisuelle

Augmentation des recettes de billetterie, meilleure exploitation marketing, diversification des revenus… Les clubs ont réduit leur dépendance aux droits audiovisuels. Mais la télévision reste le nerf de la guerre. Sur la saison 2014/15, elle représentait 45% des revenus du football français, en hausse de trois points après plusieurs années de recul (57% en 2011). Le parcours de l'AS Monaco en Ligue des champions a participé à une hausse de 24 millions d'euros. L'an prochain offre des perspectives plus réjouissantes encore, avec l'entrée en vigueur du contrat à 748,5 millions d'euros arraché lorsque la rivalité entre BeIn Sports et Canal atteignait des sommets.

L'argent anglais est déjà là, et ce n'est que le début

L'autre mamelle du football français, ce sont les transferts, générateurs d'argent frais pour combler les déficits. L'an dernier, les revenus liés aux "mutations" de joueurs sont passés de 179 à 221 millions d'euros. "L’Angleterre pourrait venir soutenir le modèle économique de nos clubs, avance la DNCG. L’entrée en vigueur du contrat de droits audiovisuels 2016/2019, même s’il a été largement anticipé par certains clubs anglais, devrait permettre aux clubs français de réaliser quelques opérations financièrement rentables." Aussi rentable que le départ d'ANthony Martial vers Manchester United (50 millions d'euros hors bonus) ?

La voix des stades

C'est l'une des vraies satisfactions de ce rapport : les recettes de billetterie sont en hausse de 181 millions d'euros (+10%). Les clubs tirent les bénéfices d'affluences record (22 362 entrées par match en moyenne) ainsi que d'une légère hausse des prix, autour d'un euro par place en moyenne. Une meilleure réponse aux attentes des supporters et l'arrivée des enceintes de l'Euro 2016 doivent accompagner cette montée en puissance, même si les affluences sont en recul cette saison. Après les rénovations de Geoffroy-Guichard et du Vélodrome la saison dernière, l'OL et Bordeaux vont désormais bénéficier des recettes de leurs nouveaux stades.
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Le Parc OL lors de l'entrée des joueurs pour le premier match de Lyon dans son nouveau stade face à Troyes, samedi 9 janvier 2016

Crédit: AFP

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