Derby OL-ASSE - Pour Lyon, "il ne faut vraiment pas se louper"

"Tout le monde a besoin d'une victoire. Et ça ne peut pas ne pas arriver". Les mots sont signés Jean-Michel Aulas, ce samedi dans les colonnes du Progrès. Pour bien enfoncer le clou, le quotidien a même titré : "Mes joueurs ne peuvent pas me faire ça". Une phrase dont on ne trouve pourtant pas la trace dans l'interview fleuve de JMA ! Preuve supplémentaire, si besoin était, de la passion qui habite cette rencontre entre Rhône et Saône.

Vendredi, lors du dernier entraînement ouvert au public, les joueurs de l'OL ont été encouragés par près d'un millier de supporters. Avec un message limpide : "Un impératif : sans respect, ni pitié, gagnez !". Car il y a bien longtemps que les fans lyonnais n'ont pas quitté Gerland après avoir vu leur équipe remporter le derby : le dernier succès des Gones remonte au 29 octobre 2011 (2-0). Pire, lors des sept dernières confrontations à Lyon, l'OL n'en a gagné qu'une seule !

Le plus mauvais souvenir ? Le hold-up des Verts lors du centième derby enlevé par un coup-franc lumineux de Payet en fin de match. L'affront avait été terrible pour des lyonnais qui n'imaginent pas un instant revivre pareil scénario à l'heure du dernier derby de l'histoire au stade de Gerland : "Il faudra clore cette page-là de belle manière et gagner. On sent qu'il ne faut vraiment pas se louper", témoigne Maxime Gonalons.

Mais le capitaine lyonnais ne réduit pas ce choc à son impact émotionnel : "Si nous n'avons pris qu'un point sur douze en Ligue des Champions, c'est qu'il nous manque encore des choses au très haut niveau. On sait qu'il en faut plus, notamment tactiquement." Une référence à l'incroyable fébrilité lyonnaise sur les contres adverses : "Il y a un manque de concentration et de discipline collective", s'agace Hubert Fournier. Malgré ce point faible, Lyon dispose malgré tout de la troisième défense du championnat.

L'attaque en revanche ne pointe qu'au septième rang de la L1. Entre un Alexandre Lacazette qui n'a marqué que deux fois en championnat, un Claudio Beauvue qui n'a encore jamais fait trembler les filets à Gerland, un Matthieu Valbuena autant perturbé qu'inefficace, les attaquants lyonnais accumulent les soucis.

La solution risque peu de venir du banc où Maxwel Cornet était le seul attaquant à figurer sur le banc mercredi en Ligue des Champions : "Je ne vais pas en inventer un d'ici dimanche soir, répond, fataliste, Hubert Fournier. Ce sont nos aléas du moment et c'est une vraie contrainte." D'autant plus quand ceux qui jouent sont en manque flagrant de réalisme. "On aimerait qu'ils marquent beaucoup plus, reconnaît Maxime Gonalons. Je suis toujours derrière eux car un attaquant peut très vite douter." Heureusement, il peut tout aussi rapidement retrouver la mire et la confiance. A l'OL, on se persuade que le derby va enfin lancer la saison d'Alexandre Lacazette.