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Dupraz : "J'ai entendu quelques consultants dire que je n’avais pas de projet de jeu…"

Alexis Billebault

Publié 13/05/2016 à 23:50 GMT+2

LIGUE 1 - Samedi à Angers (21 heures), Toulouse sauvera peut-être sa place en Ligue 1, après avoir passé plusieurs mois en position de relégable. Pascal Dupraz, l’entraîneur des Violets, prend sa part dans la rédemption d’une équipe longtemps moribonde. Et nous explique ce qu'il a changé en Haute-Garonne depuis son arrivée.

Pascal Dupraz avec Toulouse - 2016

Crédit: Panoramic

Il paraît que vous êtes très sollicité en ce moment. Le TFC a rarement suscité autant d’intérêt…
P.D. : Nous sommes toujours en vie ! Cette effervescence médiatique, cet engouement des supporters le prouvent. Pour la première fois depuis le mois d’octobre, l’équipe n’est plus relégable. Elle va jouer une finale à Angers samedi, en sachant qu’elle a son destin entre ses mains. Bien sûr, on peut perdre et se maintenir, si Reims et le GFC Ajaccio ne gagnent pas, mais ce match, nous l’avons préparé pour prendre les trois points. Et face à Angers, qui voudra bien terminer une bonne saison, ce ne sera pas facile du tout.
Avez-vous changé quelque chose cette semaine dans la préparation de cet ultime rendez-vous ?
P.D. : Mais non ! Pourquoi changer ? Depuis que je suis arrivé, j’ai supprimé les entraînements à huis-clos. C’est quelque chose que je n’aime pas faire. Ce n’est pas parce que nous allons disputer un match capital que nous devrions nous renfermer sur nous-mêmes ! Le sport, le football, c’est aussi le partage. Que nos supporters viennent nous voir avant ce match, c’est important. Ils nous transmettent leur énergie, leur enthousiasme. Je n’ai pas organisé de mise au vert. On travaille normalement. Mercredi, nous avons passé plusieurs heures avec des enfants pour partager un moment convivial. Les joueurs étaient contents et les gosses ravis. Jeudi, il y a eu un entraînement plutôt léger… Mes joueurs n’ont pas cessé de signer des autographes ou de prendre des photos sous prétexte que nous allons disputer un match très important. A Angers, nous descendrons du bus sans casque sur la tête, nous serrerons les mains qui se tendront, on dira bonjour… Rien que des choses très normales.
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Pascal Dupraz avec Wissam Ben Yedder à Toulouse - 2016

Crédit: Panoramic

Toulouse surfe sur une belle dynamique. Le rôle d’un entraîneur consiste-t-il aussi à déceler chez les joueurs d’éventuels signes de relâchement ?
P.D. : On est toujours attentif… Mais je n’ai absolument rien remarqué. C’est vrai que nous restons sur une belle série, alors que beaucoup de gens nous envoyaient en Ligue 2 il y a deux mois. Qu’il y a plus de journalistes que d’habitude. Que le Stadium est de plus en plus rempli. Mais mes joueurs sont professionnels. Ils sont concentrés, motivés, déterminés. Tous ont envie de jouer ce match. Le plus important, c’est de ne pas se mettre de pression inutile. Il ne faut pas jouer ce match avant. Seulement être prêt au moment du coup d’envoi. Pour moi, ce qui va être compliqué, c’est de faire ma liste des dix-huit. Car certains seront déçus de ne pas être retenus. Et je serai déçu pour eux, car tout le monde fait preuve depuis plusieurs semaines d’une telle implication à l’entraînement…
Vous parlez beaucoup de vos joueurs, mais si Toulouse peut espérer se maintenir, c’est aussi grâce à vous…
P.D. : Quand je suis arrivé, je n’ai pas cherché à savoir ce qu’il s’était passé avant. Moi, je n’oublie pas que si Toulouse est en Ligue 1, c’est grâce au travail des joueurs, du président Olivier Sadran, et de Dominique Arribagé, qui avait maintenu l’équipe l’an dernier. J’ai imposé ma méthode de travail et expliqué comment je voulais faire jouer l’équipe. Ma méthode de travail, elle est simple et repose sur des règles strictes : concentration à l’entraînement, application des consignes, aller de l’avant sur le terrain, récupérer le ballon le plus haut possible. Tout le monde a adhéré. Il y a eu juste quelques petits couacs au début, mais rien de méchant. Et puis, comme les résultats sont vite venus, cela a simplifié les choses. Mais j’ai parfois entendu quelques consultants minimiser mon travail, dire que je n’avais pas de projet de jeu, etc. Si le TFC peut espérer se maintenir, il le doit surtout aux joueurs. Mais aussi à tout un club, à tous les salariés…
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Pascal Dupraz, l'entraîneur de Toulouse, après la nette victoire face à Bastia (4-0) - Ligue 1 2015-2016

Crédit: AFP

Quand Toulouse se fait rejoindre lors du temps additionnel à Lorient (1-1), est battu au Stadium par Lyon (2-3) et ne gagne pas un match qu’il a largement dominé à Saint-Etienne (0-0), n’y a-t-il pas une forme de fatalisme qui s’installe ?
P.D. : Pas du tout ! Au contraire. Même si on ne prend que deux points lors de ces trois rencontres, l’envie de se sauver reste la même. Car on ne doit pas perdre contre Lyon. Car sans un Ruffier extraordinaire, on gagne à Saint-Etienne ! Lors de ces trois matches, on a produit du jeu. Alors, on a continué à travailler pour gagner les suivants.
Il y a deux ans, Evian-Thonon-Gaillard s’était sauvé lors de la dernière journée en s’imposant à Sochaux (3-0)…
P.D. : Oui, et comme cette semaine, je n’avais rien changé dans la façon de travailler, de préparer le match. Comme mes joueurs cette semaine, ceux de l’ETG avaient bossé normalement, sans se mettre de pression, sans s’éparpiller. On parle de professionnels, des gens préparés à ce type de situation, qui savent gérer leurs émotions.
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Pascal Dupraz le soir de sa première à Toulouse

Crédit: Eurosport

Un maintien en Ligue 1 pourrait-il changer l’image du club, perçu comme peu ouvert, un peu replié sur lui-même, en un mot pas très sexy, avec un président qui communique très peu ?
P.D. : A mon arrivée, j’ai demandé au président Olivier Sadran si je pouvais appliquer ma méthode par rapport aux supporters, et supprimer les séances à huis-clos. Il a accepté. Je pense qu’à Toulouse, il y a un potentiel public très important. Ces dernières semaines, l’affluence est montée crescendo au Stadium. Et il n’y a qu’à voir le nombre de Toulousains qui vont se déplacer à Angers. Personnellement, j’ai toujours préféré l’ouverture. Quand on m’appelle pour parler foot, je réponds. Et c’est bien aussi que les joueurs s’expriment. Aujourd’hui, je ne pense qu’au match à Angers…
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