Entre Nice et Saint-Etienne, l'autre finale pour l'Europe a tout de l'opposition de styles parfaite

Entre l'ASSE et le Gym, le match sera d'abord un duel de générations. Les deux équipes ont été construites sur des logiques diamétralement opposées. Dans le Forez, Christophe Galtier a entrepris de confier les clés de son équipe à des joueurs expérimentés, souvent au club depuis plusieurs saisons, à l'instar des Perrin, Ruffier, Cohade ou Lemoine. A l'inverse, Claude Puel a misé à Nice sur la jeunesse et l'éclosion de jeunes talents, issus pour beaucoup du centre de formation.

Sans céder à la simplification à outrance, il n'est pas usurpé de dire que Nice et Saint-Etienne ont des intentions bien différentes sur le plan du jeu. L'ASSE a construit son succès sur un bloc défensif très bien en place et une animation offensive souvent directe et efficace. De son côté, Nice a séduit cette saison par un jeu fondé sur la possession, le redoublement de passes et le jeu combiné. Le collectif de Claude Puel devance ainsi les Verts de sept places au classement des meilleures attaques (4e avec 53 buts contre 11e avec 42 buts). En revanche, Saint-Etienne prend moins de buts (34) que Nice (39).

Les Aiglons et les Verts ont chacun leur figure de proue : Hatem Ben Arfa d'un côté, Stéphane Ruffier de l'autre. Il n'est pas anodin de constater leurs différences. Le premier est l'incarnation du succès niçois : flamboyant mais parfois inconstant, séduisant mais parfois frustrant, en tout cas profondément offensif et plaisant. Le second dit tout de l'ASSE, tant il est discret, travailleur, besogneux, souvent infranchissable. Pourtant, ils ont chacun une importance prépondérante dans la réussite de leur équipe. Ben Arfa a marqué 17 buts et donné 5 passes décisives. Ruffier a multiplié les performances de grande classe et n'a encaissé aucun but depuis le 12 mars en L1 (6 clean sheets).

Nice a l'avantage du calendrier, puisqu'il reçoit son concurrent direct avant de se déplacer à Guingamp, une équipe qui n'a plus rien à jouer. Saint-Etienne affronte successivement le 5e, Nice, puis le 6e, Lille. Deux "finales" qui pourraient avoir raison des ambitions européennes des Verts. Mais l'effectif de Christophe Galtier affiche une sérénité et une solidité qui plaident en sa faveur. Sans compter l'expérience d'un groupe extrêmement régulier depuis cinq ans (7e, 5e, 4e et 5e en L1). Une équation compliquée à laquelle le match de samedi pourrait apporter de sérieux éléments de réponse.