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Genesio à Lyon, Baills à Montpellier et bien d'autres avant : en L1, la promotion interne a la cote

Ilyes Ramdani

Mis à jour 28/12/2015 à 11:27 GMT+1

LIGUE 1 - Comme Lyon et Montpellier, de plus en plus nombreux sont les clubs à faire confiance à un entraîneur issu de leurs rangs. De Printant à Guégan en passant par Arribagé, ils sont plusieurs à avoir fait plus qu'un intérim, s'imposant comme des "vrais" entraîneurs de Ligue 1. Pour autant, promouvoir un technicien en interne n'est pas toujours un gage de réussite.

Ripoll, Baills, Génésio, Galtier, Guégan - Photos AFP/Panoramic

Crédit: Eurosport

Lors de la prochaine journée de Ligue 1, deux nouveaux coachs vont faire leur apparition sur les bancs. A Lyon, Bruno Genesio a pris la succession d'Hubert Fournier, écarté en fin de semaine dernière par Jean-Michel Aulas. A Montpellier, Louis Nicollin, le président, a confié à Pascal Baills (assisté de Bruno Martini) la suite du démissionnaire Rolland Courbis. Le point commun des deux hommes ? Ils étaient l'adjoint de celui à qui ils succèdent.
Le symbole d'une évolution notable dans le championnat de France, où les entraîneurs sont de plus en plus souvent promus en interne plutôt que débauchés ou sortis du chômage. Ainsi, Lorient a-t-il choisi, pour succéder à Christian Gourcuff à l'été 2014, son fidèle adjoint Sylvain Ripoll. Celui-ci a depuis imposé sa légitimité, comme Olivier Guégan à Reims ou, quelques années avant eux, Christophe Galtier à Saint-Etienne et Patrice Garande à Caen, si bien installés aujourd'hui qu'on en oublierait presque leur passé d'adjoint.
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Yann Guégan (Reims) face à Montpellier

Crédit: Panoramic

Les adjoints ont mieux réussi que les "vrais" n°1

Pour des clubs aux finances précaires, ou à qui le licenciement d'un entraîneur a déjà coûté cher, la piste interne devient souvent la solution privilégiée. C’est le cas de Bastia et Troyes, qui ont tous deux nommé l’entraîneur de leur équipe réserve en remplacement de leur entraîneur limogé (en novembre 2014 pour Ghislain Printant, début décembre dernier pour Claude Robin). Le fait même que tous les entraîneurs cités soient encore en place est intéressant.
Des 7 entraîneurs nommés en interne depuis mai 2014 (il faut ajouter aux sus-cités Dominique Arribagé, recruteur à Toulouse avant mars 2015), aucun n'a été écarté par son club. A l'inverse, sur les 7 techniciens que les clubs de L1 sont allés chercher depuis la même date, trois ne sont déjà plus en poste (Marcelo Bielsa, Hubert Fournier, Hervé Renard). Et Willy Sagnol, en difficulté à Bordeaux, pourrait suivre.
Sans généraliser à outrance, l'expérience des deux dernières saisons de Ligue 1 montre que la promotion de "produits maison" sur les bancs a beaucoup mieux fonctionné, en moyenne, que le recours au recrutement. Le tube de la première partie de saison, le SCO d'Angers, est lui-même entraîné par un homme, Stéphane Moulin, qui était l'entraîneur de son équipe réserve avant 2011. A la reprise, 9 des 20 clubs de Ligue 1 devraient avoir un technicien promu en interne. Dont 7 nommés depuis l'été 2014, signe, aussi, des difficultés économiques du moment.
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Stéphane Moulin, l'entaîneur d'Angers

Crédit: Panoramic

D'adjoint à entraîneur, un saut périlleux pas toujours probant

Mais le portefeuille ne peut suffire à justifier ce recours au cru. A Lyon, Jean-Michel Aulas n'a pas attendu cet hiver pour tenter des audacieux paris sur son banc de touche. En 1995, il propulse Guy Stéphan, ex-adjoint de Domenech et Tigana, comme entraîneur principal. Lorsqu'il s'en sépare, un an plus tard, il demande à Bernard Lacombe, son directeur sportif, de le remplacer. Sans jamais avoir entraîné de sa vie. Encore en 2011, il donne les clés à Rémi Garde, ancien adjoint de Paul Le Guen et de Gérard Houllier puis directeur du centre de formation. Avec succès.
L'analyse des statistiques et des annales tend donc à encourager les présidents de club à faire confiance aux techniciens que comptent leurs rangs. Mais le passage du rôle d'adjoint à celui d'entraîneur principal n'est pas toujours évident. Brillant second, Jean-Louis Gasset s'est cassé les dents à Istres, qu'il n'a pu sauver de la relégation en Ligue 2 en 2005. Il avait déjà échoué à Caen, en 2000, échappant de justesse à la relégation en National.
L'adjoint anime les séances, est proche des joueurs, est force de propositions, de conseils et d'écoute. L'entraîneur tranche, sélectionne, écarte, gère les egos avec autorité. La réussite des Arribagé, Guéguan ou autre Printant est aussi due à la force de leur tempérament. Pour Lyon et Montpellier, le salut viendra donc, en partie, de la façon dont Genesio et Baills appréhendront leurs nouvelles fonctions.
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