Jussiê : "Nos adversaires partaient presque battus, ils avaient peur"

Dimanche 30 août 2009. On joue la 90ème minute du choc entre l'OM et Bordeaux au Stade Vélodrome. Corner de Gourcuff, dévié par Wendel au premier poteau pour la tête de Jussiê. But pour Bordeaux. Mais but aussitôt refusé par Monsieur Gautier pour une faute de Ciani sur Taiwo en dehors de l’action. Une décision litigieuse. D'autant que ce but, à l'époque, doit permettre aux Girondins de prolonger leur formidable série de victoires consécutives en Ligue 1. Avec ce match vierge de buts au Vélodrome (0-0), elle s'arrête donc à 14. Le record absolu de toute l'histoire du Championnat de France, que le PSG a l'occasion d'égaler ce vendredi soir face à... Bordeaux (20h30).

Le milieu de terrain offensif Jussiê a vécu cette série de l'intérieur. Il y a même grandement contribué en ouvrant le score lors du quatorzième et dernier match de la série, face à Nice à Chaban-Delmas, la même affiche avec laquelle la série s'était ouverte (4-0). "Ce record-là est moins important que celui contre l'OM, qui n'a pas gagné à Bordeaux depuis 30 ans. Mais ce déplacement à Paris est important parce qu'on a besoin de point. Et si on prend des points, on gardera ce record de 14 victoires consécutives, c'est mathématique", détaille le Brésilien.

Présent dans le groupe bordelais appelé à défier le PSG au Parc ce vendredi, Jussiê sera le seul rescapé de l'équipe girondine qui avait réalisé le record, avec le gardien Cédric Carrasso. "On ne se sentait pas imbattables, poursuit-il. Mais les choses se déroulaient tellement bien... Une fois que la machine a été mise en route, on ne pouvait plus nous arrêter. On jouait les matches avec un mental de vainqueur. Dès le coup d'envoi, on avait une grande confiance. On avait la certitude de gagner, même si on prenait le premier but." Au-delà de cette confiance accrue, la forme des Girondins avait aussi une influence sur les adversaires qu'ils rencontraient : "Ils se disaient 'merde, on va jouer Bordeaux', se rappelle le Brésilien. Ils partaient presque battus, ils avaient peur."

A l'époque, les Girondins de Bordeaux sont dirigés par le même duo en place au PSG aujourd'hui, à savoir l'attelage Blanc-Gasset. "Laurent et Jean-Louis nous avaient donné la philosophie de jeu, explique Jussiê. Ce sont eux qui ont tout mis en place tactiquement. Dès que ça a pris, on ne s'est plus arrêté. On avait tous les éléments avec nous pour jouer comme on le faisait. Tout allait pour le mieux, au même moment."

Ce vendredi au Parc des Princes, il va quand même falloir être sacrément costauds pour Jussiê et ses partenaires face à l'armada parisienne. Leur record tient toujours, mais à un fil. Et six ans après la série bordelaise, une donnée, d'importance capitale, est à prendre en compte : la peur a désormais changé de camp.