L'antisèche : Ennuyeux mais solide, l'OM a peut-être trouvé une partie de la solution

L'OM a mis 45 minutes à rentrer dans son match. Gêné par les efforts nantais avant la pause, Marseille a d'abord perdu la bataille du milieu. La grosse discipline des Canaris a rendu l'OM complètement inoffensif. Les hommes de Michel ont agi par quelques rares éclairs sur des accélérations d'Alessandrini. En seconde période, l'entrée en jeu de Barrada a permis aux Marseillais de remettre de l'ordre dans leurs idées. Le premier quart d'heure de la seconde période fut le seul où ils ont clairement pris le jeu à leur compte. Cela leur a suffi.

Critiqué cette semaine pour son rendement moyen depuis le début de saison, Nicolas Nkoulou a répondu avec autorité. Le Camerounais a signé un match sans accroc et dégoûté les attaquants nantais. A ses côtés, Karim Rekik s'est mis au diapason et a, lui-aussi, rectifié le tir après quelques semaines de tourments. Après une première période compliquée, Georges-Kevin Nkoudou a trouvé la lumière sur l'une de ses rares prises de risque. A Nantes, Emiliano Sala a tout raté et n'a pas pu se défaire de l'emprise de Nkoulou. Lorik Cana, lui, fut à la hauteur de ses retrouvailles avec l'OM et a plutôt bien muselé Batshuayi. Une prestation solide. Mais vaine.

83e minute : Nantes tourne en rond. Mais, dans une forêt de joueurs, Sigthorsson place sa tête sur corner. Mandanda reste sur ses appuis, il est battu. Les Canaris vont trouver la faille sur leur seule occassion de la seconde période et décrocher un point. Mais Barrada traîne par là, au premier poteau. Sur sa ligne, il repousse in extremis la tentative de l'Islandais. L'OM éteint la seule tentative nantaise. Le match est plié.

Pour la première fois de la saison, Marseille n'a pas encaissé de but à l'extérieur. Une solidité nouvelle sur laquelle s'est construit son deuxième succès consécutif loin du Vélodrome.

Dans le jeu, l'OM s'est sans doute davantage rassuré lors de la défaite au Parc des Princes (2-1) que ce dimanche à Nantes (0-1). C'est un vrai paradoxe mais, aujourd'hui, Marseille a besoin de points d'autant que Lyon, Saint-Etienne et Monaco se sont imposés ce week-end. Pour ne pas encore lâcher leurs ambitions de début de saison, les hommes de Michel doivent peut-être rogner une partie de leur audace pour s'offrir des bases solides.

A Nantes, comme à Lille, la défense olympienne a retrouvé un peu de couleurs. Et ce n'est pas un hasard si l'OM a enchaîné pour la première fois de la saison deux succès consécutifs en L1. Loin des orgies offensives sous Marcelo Bielsa, Marseille s'est peut-être trouvé une autre voie. Plus laborieuse, mais qui lui permet de faire le deuil des souvenirs fiévreux de l'an passé. A force de rompre en Coupe d'Europe et en Ligue 1, l'OM devait se réinventer.

C'est encore beaucoup trop tôt pour évoquer une éventuelle renaissance ou une quelconque révolution à l'OM. Ce n'est pour le moment qu'une esquisse qui porte ses fruits niveau comptable. C'est ce qui reste essentiel au cœur d'une situation encore précaire. Marseille doit d'abord enfiler le bleu de chauffe avant de penser à enthousiasmer le Vélodrome.